La crise de la listériose nous fait prendre conscience de certains périls de l'industrialisation. À l'économie de subsistance qui a caractérisé le Canada pendant longtemps, le XXe siècle a fait place à l'industrialisation de tous les biens de consommation, incluant la nourriture. La période de croissance de l'après-guerre, l'arrivée de populations immigrantes ont placé la barre haute pour le système d'approvisionnement en aliments ; une des réponses aux hausses de demande a été l'industrialisation de la production alimentaire.

La crise de la listériose nous fait prendre conscience de certains périls de l'industrialisation. À l'économie de subsistance qui a caractérisé le Canada pendant longtemps, le XXe siècle a fait place à l'industrialisation de tous les biens de consommation, incluant la nourriture. La période de croissance de l'après-guerre, l'arrivée de populations immigrantes ont placé la barre haute pour le système d'approvisionnement en aliments ; une des réponses aux hausses de demande a été l'industrialisation de la production alimentaire.

L'épisode de listériose n'est peut-être qu'un élément accessoire de cette industrialisation. Ce que cette crise alimentaire nous permet d'illustrer, de prendre conscience, c'est l'infiltration nationale dont a bénéficié la production d'une seule usine de transformation de la viande, dans la région de Toronto. Les cas suspectés ne sont pas que dans la Ville Reine mais partout au pays. Une seule usine et voilà des dizaines de marques qui sont touchées, toute une gamme de viandes transformées qui sont devenues suspectes : ça va de la saucisse, dont on se doutait bien qu'elle servait de fourre-tout pour les sous-produits alimentaires, au jambon entier.

Devant tout cela, le citoyen se sent démuni. Il se demande s'il reste des viandes encore propres à la consommation. Oui, certainement. Les principes qui animaient (par défaut) les générations antérieures à l'industrialisation sont toujours valides. À défaut de produire nous-mêmes nos aliments, les solutions vont donc par exemple vers l'achat de produits locaux, par exemple. Il est plus facile de s'assurer de la salubrité des processus chez des producteurs de petite échelle qui, par leur isolement, sont davantage à l'abri des épidémies qui courent comme une traînée de poudre.

Les mêmes précautions s'appliquent pour les fruits et légumes qui ne sont pas exempts de rappels pour raison de contamination. C'est tout récemment encore que les tomates, et avant cela, les épinards, ont fait l'objet de gigantesques avis de non-consommation. Revenir à une agriculture de subsistance est impossible pour les 80 % de la population aujourd'hui établie dans les villes. Connaître ceux qui nous nourrissent ne peut s'appliquer à la majorité de citoyens. Ces derniers doivent s'en remettre aux mécanismes de l'État qui veillent à la salubrité de nos aliments.

La présente crise démontre que lorsque survient un problème, les mécanismes d'alerte fonctionnent. Mais qu'en est-il de la prévention ? En cette ère d'industrialisation, nous devrions pouvoir nous y fier. Voilà pourquoi les intentions du gouvernement conservateur de Stephen Harper de remettre un peu plus les contrôles sanitaires entre les mains des producteurs des aliments inquiètent.

Doigts croisés

La rénovation imminente de l'hôtel Chez Henri, voilà qui est un peu difficile d'y croire compte tenu du nombre d'annonces dont l'édifice patrimonial a fait l'objet, au fil des ans. Est-ce que cette fois-ci sera la bonne ? Souhaitons-le, tout en se préparant au pire.

Quant au plus récent projet du plus récent propriétaire, Nader Dormani, il prévoit un ajout immobilier, à droite. Mais le plus important demeure que l'édifice central de l'hôtel Chez Henri retrouve un peu de la fonction centrale qu'il a joué sur la promenade du Portage, au fil des décennies. Rappelons que l'hôtel fut lancé à l'époque de la prohibition et que le discret millionnaire J. P. Maloney y a habité pendant plus de 40 ans, jusqu'à sa mort en 1982.

À défaut de se porter acquéreur de la propriété, la Ville de Gatineau est allée jusqu'au bout de ses capacités dans le dossier. En 2003, elle en a d'abord protégé le caractère historique - contre lequel M. Dormani s'est battu à l'époque - -, et consenti des crédits de taxe pendant cinq ans afin d'appuyer les intentions de rénovation du propriétaire.