Pour paraphraser une opinion donnée dans cette tribune, je commencerais comme ceci: comment se fait-il, papa, qu'après 30 ans de service au sein d'une importante entreprise au salaire largement supérieur à la moyenne, n'as-tu pas su consolider des économies en cas de coups durs?

Pour paraphraser une opinion donnée dans cette tribune, je commencerais comme ceci : comment se fait-il, papa, qu'après 30 ans de service au sein d'une importante entreprise au salaire largement supérieur à la moyenne, n'as-tu pas su consolider des économies en cas de coups durs?

Comment se fait-il, papa, que tu aies laissé ton avenir entre les mains de gens pour qui tu t'es toujours vanter de n'avoir aucune confiance?

N'était-il pas de ta responsabilité de prendre ton avenir en main ?

N'était-il pas préférable de ne rien attendre des autres et de ne te fier qu'à toi-même?

Faisais-tu partie de ceux que j'ai trop souvent croisé dans les grandes entreprises comme Alcan, Kruger, ABI et bien d'autres qui prêchent à l'unisson les saintes paroles de la théorie du «si ça fait pas ici, ça fera ailleurs» insouciants de ce qu'ils ont?

Inconscients des avantages qu'ils ont?

Trop souvent plaignards de leurs conditions sans se soucier de savoir devant qui ils se plaignent?

Aveuglés par de trop nombreuses années à vivre au-dessus des ressources moyennes, trop ont oublié qu'ils sont des privilégiés dans notre société.

Encore pire, trop se refusent d'y croire.

Il n'y a rien de bien drôle dans la fermeture d'une usine comme celle d'Aleris, car plusieurs, directement ou indirectement, en payent le prix.

Mon message ne s'adresse pas spécifiquement ou uniquement à ceux qui viennent de perdre leur emploi; il s'adresse aussi à ceux qui ont encore la chance d'être à l'embauche d'une des plus en plus rares grandes entreprises de la Mauricie qui délient, toujours aujourd'hui, les cordons de leurs bourses pour bien rémunérer leurs employés.

Le monde étant devenu ce qu'il est, la planète est de plus en plus petite.

Ce que le voisin fait de l'autre côté du globe a désormais des répercussions ici dans notre petit monde longtemps protégé.

Les dernières fermetures en sont de bons exemples. Bien des choses ont changé et bien des choses changeront.

Certains organismes ou regroupements devront s'ajuster et leurs membres respectifs comprendre. Le 20e siècle est terminé, bienvenue au 21e siècle.

François Richard

Nicolet