Alors, Roxy, c'est bon ou pas? Bien franchement, je ne sais plus trop. J'ai rigolé à quelques reprises pendant le visionnement des deux premiers épisodes, jeudi matin. Mais assez pour y revenir tous les jeudis, à 21h? Pas sûr.

Dans la colonne des plus, Cathy Gauthier campe bien son personnage de Roxanne - Roxy pour ses amis -, une blonde attachante, énergique, franche et «pas barrée», permettez-moi l'expression.

Dans la liste des moins, les dialogues ne volent pas toujours très haut dans cette nouvelle sitcom. Les oreilles des amoureux de la langue française friseront en attrapant quelques répliques de la jeune femme, fraîchement débarquée de Sainte-Julienne-des-Patriotes, un village fictif situé à 15 heures de route de Montréal. Du genre «Il est framé comme un rack à chips». Ou cette perle: de la bière, «c'est du stuff jaune qui fait des ballounes». Honnêtement, à l'écrit, ça paraît pire que c'est à la télévision.

Aurait-il fallu mettre des mots plus radio-canadiens dans la bouche de Roxy? «Ça fait partie de la couleur du personnage», répond la responsable des dramatiques de la SRC, Francine Allaire.

Contrairement à son personnage de scène, cru, provocant et un tantinet vulgaire, Cathy Gauthier s'adoucit à la télévision, qui aplanit ses aspérités. Roxy ne sacre jamais, ne saupoudre pas de gros mots sur ses phrases et s'habille de façon pudique. Bref, Roxy, c'est la version édulcorée de Cathy Gauthier l'humoriste, une version pour toute la famille. Ce qui ne l'empêche pas d'assaisonner son discours de plusieurs expressions anglophones comme «pousser sa luck» ou avoir «une date».

Rien à dire sur la facture visuelle de Roxy, dynamique et éclatée, et la réalisation de Stéphane Lapointe (Tout sur moi), qui insuffle du pep à cette production qui ne coûte que 150 000$ la demi-heure. Trois fois moins que Les Bougon, par exemple.

Le premier épisode (9 septembre) démarre sur les chapeaux de roues. Ayant fui son étouffant bled, la tornade Roxy pose ses valises chez une amie d'enfance, Louise (Marilyse Bourke), une dépressive accro aux feuilletons «mongols» d'après-midi. «Ça prendrait une grue pour la sortir du sofa», blague Roxy à propos de Louise.

Sans le sou, la dégourdie Roxy dégote un boulot de serveuse au Bistro à Mike. Le hic? Sa maman poule Paulette (Louison Danis), toujours à Sainte-Julienne, croit qu'elle étudie la médecine à Montréal. Oups.

En filigrane, Roxy joue constamment sur les préjugés ville-région, une source inépuisable de gags. Par exemple, la mère de Roxy craint que sa fille périsse sous les machettes d'un gang de rue. À l'inverse, son collègue snob et coincé (Patrice Bélanger) s'imagine que Roxy, parce qu'elle a grandi dans le bois, peut éventrer un orignal avec ses dents.

Dans ce genre télévisuel, Roxy se situe une coche au-dessus de Km/h et Histoires de filles, mais un cran sous Catherine, dont les reprises cartonnent encore à TQS. Si vous aimez la télé légère et pas trop compliquée, vous adopterez Roxy, un produit taillé sur mesure pour... TVA. Si vous préférez vos comédies plus raffinées, oubliez-la.

Le deuxième épisode (15 septembre) renferme plusieurs longueurs, dont le gag répétitif du proprio du Bistro à Mike (Gary Boudreault) incapable de prononcer le mot «karaoké». Une fois, on sourit. Deux fois, ça va. Mais sept fois, ça tape carrément sur les rognons.

Les personnages secondaires, dont Bob-le-pilier-de-bar (Louis Champagne), alimentent peu les intrigues. Le cuisinier (Bruno Marcil) est carrément ennuyant. Et j'espère que l'excellente Diane Lavallée (la patronne du troquet) héritera de répliques plus punchées dans les prochains épisodes.

Roxy prétend qu'«il ne faut jamais dire Carlsberg, je ne boirai pas à ton goulot». Ce à quoi je répondrais: mais que faire quand cette Carlsberg se réchauffe et ne pétille plus?

Je lévite

Avec Sophie Faucher à l'émission radiophonique Sans détour de François Bugingo. Tout l'été, cette grande dame de la colonie artistique m'a fait crouler de rire avec ses multiples recettes de concombres complètement sautées. Je craque.

Je l'évite

I Kissed A Girl de Katy Perry. Surdose. Saturation. Trop-plein. Plus capable de subir cette ritournelle. Qui tirera la chasse?