La clameur populaire réclamait des médailles. Pas une, plusieurs pour faire oublier la gifle que représentait l'avance dont jouissait le Togo, entre autres, au classement des pays, après une semaine de compétitions olympiques à Pékin.

La clameur populaire réclamait des médailles. Pas une, plusieurs pour faire oublier la gifle que représentait l'avance dont jouissait le Togo, entre autres, au classement des pays, après une semaine de compétitions olympiques à Pékin.

Jusque-là, rien dans la piscine, rien en vélo, rien au tir, rien ailleurs non plus. C'était une honte nationale. Il fallait voir à corriger ce manque de culture sportive qui fait de nos enfants des prodiges des jeux vidéo une discipline pas encore sous considération par le Comité international olympique. Il fallait voir à donner plus de sous à nos athlètes, à leurs entraîneurs, à leur équipe de soutien, et au sport de masse aussi, sur qui repose la pyramide de développement de notre élite du muscle.

Ces appels aux solutions n'étaient pas tous justes; les solutions se trouvent là, mais à des degrés divers, et pas nécessairement là où l'on croit. L'entraîneur, par exemple, joue un rôle effacé aux Jeux olympiques mais ce sont eux, en réalité, qui transforment les espoirs en chances de médailles. S'il fallait n'investir qu'à un seul endroit, il faudrait commencer par là.

Mais dire ça, c'est aller trop vite en affaires, tout comme des millions de Canadiens dont les espoirs étaient déçus, la semaine dernière. Il faut se garder de solutions trop faciles, de faire des manchettes éclatantes sur la culture sportive au pays. Les solutions, les experts du Comité olympique canadien, des provinces et de Sport Canada les connaissent bien. L'histoire regorge d'exemples de pays qui ont fait du succès olympique une priorité et dont les efforts ont été reconnus au bout de quelques années dans quelques disciplines choisies: l'Allemagne de l'est dans les années 1970 et 1980, l'Australie dans les années 1990, la Chine aujourd'hui.

Ces leçons sont là, au bout de notre nez. Le défi demeure de ne pas les oublier une fois la flamme olympique éteinte. Au contraire, la population doit garder la pression sur les autorités sportives et politiques tout au long de l'année.

Et dernier petit détail. Ça ne ferait pas de tort si nous nous intéressions à nos espoirs olympiques entre les Jeux. Pour eux, les Jeux se préparent pendant 10, 15 ou 20 ans. Au Canada, nous n'avons pas le don de leur faire sentir

Les belles-mères

Le Parti québécois est réputé pour l'audace de ses "belles-mères", ces anciens chefs du parti qui, régulièrement, délaissent leur devoir de réserve pour commenter sur un sujet ou un autre de la politique.

Le PQ n'en a pas l'exclusivité. Et peu importe la couleur, il n'est pas trop bien vu que les expoliticiens y aillent de leurs perles de sagesse une fois sortis de leur bureau. Ils n'avaient qu'à mieux faire, et à mieux protéger leurs héritages lorsqu'ils servaient encore le peuple.

Jean Chrétien y est allé de quelques commentaires, hier, sur les relations Canada-Chine qu'il a étroitement forgées pendant ses années au pouvoir entre 1993 et 2004. Ça le dérange de voir que le Canada est maintenant "au bas de l'échelle" aux yeux du gouvernement chinois. À son avis, l'attitude ferme, ou rigide c'est selon de Stephen Harper dans les dossiers du Tibet et des droits de la personne en Chine a détérioré les relations sino-canadiennes. M. Harper s'est aussi trouvé une raison pour ne pas assister aux cérémonies d'ouverture des Jeux olympiques, le 8 août.

D'accord ou non, la sortie de l'ex-premier ministre Jean Chrétien n'est pas la plus heureuse. Il a eu son heure de gloire, il a fait les choses à sa manière et le Parti libéral du Canada a justement été battu, en 2006, en partie à cause de ses politiques. Bon d'accord, on sait bien qu'il n'aurait pas mené le dossier du scandale des commandites comme son successeur Paul Martin, mais, bon, qui était au pouvoir à la genèse du scandale? M. Chrétien.

Bien que le "p'tit gars de Shawinigan" ne menace pas le record de sorties publiques de Jacques Parizeau, celle d'hier était une de trop.