Pendant que le Canada finance à hauteur de 75 000 $ une expédition archéologique pour trouver les épaves des navires de l'explorateur britannique John Franklin, les Russes construisent des brise-glace océaniques pour sillonner le passage du Nord-Ouest et les Américains s'inquiètent de leur retard à ce chapitre, sur fond de réchauffement climatique.

Pendant que le Canada finance à hauteur de 75 000 $ une expédition archéologique pour trouver les épaves des navires de l'explorateur britannique John Franklin, les Russes construisent des brise-glace océaniques pour sillonner le passage du Nord-Ouest et les Américains s'inquiètent de leur retard à ce chapitre, sur fond de réchauffement climatique.

La grandeur des idéaux canadiens et notre désir d'affirmer notre présence dans le Nord ne doivent pas faire oublier que des enjeux énormes sont en train de se jouer. Le commandant de la Garde côtière américaine, cité par le New York Times, affirmait en fin de semaine : "tout ce que je sais, c'est qu'il y a de l'eau là où il n'y en avait pas et c'est ma responsabilité de m'en occuper." Le ministre canadien de l'Environnement, John Baird, lui déclarait : "je suis sûr que tous les historiens, archéologues et conteurs sont aussi excités que moi."

Voilà donc où nous en sommes au moment où le Canada cherche à revendiquer sa souveraineté et affirmer sa présence sur un plan d'eau stratégique ouvert par la fonte des glaces. Dans l'article du New York Times, nulle part n'est-il question du Canada.

Le gouvernement Harper en est fort conscient en cette Année polaire internationale. L'an dernier, il annonçait l'installation d'un centre d'entraînement de l'armée et d'un port en eaux profondes à des fins surtout militaires à Resolute Bay. Le Canada doit aussi disputer au Danemark, à la Russie et aux États-Unis la souveraineté sur les fonds marins de cette région. Stephen Harper a déjà déclaré que "le premier principe de la souveraineté dans l'Arctique consiste à s'en prévaloir sous peine de la perdre".

L'expédition pour retrouver les traces de John Franklin est plus qu'une passion d'archéologues. Elle est une invitation à bien comprendre les grands enjeux que soulève le réchauffement climatique. Le Canada doit y jouer un rôle, encore faut-il qu'il y soit considéré comme un joueur important.

Modèle d'affaires

"Au premier coup d'oeil, ça va avoir un impact significatif sur notre modèle d'affaires qui est d'offrir les meilleurs prix à notre clientèle."

Ce commentaire laconique du porte-parole de Wal-Mart, à la suite d'une première convention collective imposée par un arbitre aux employés de l'atelier automobile de la succursale du boulevard Maloney, n'étonne pas. Il résume en peu de mots les relations de travail sur la planète Wal-Mart.

Tous les facteurs de production, de mise en marché ou de ressources humaines sont subordonnés à un seul impératif, "le prix le plus bas". Tout ce qui risque d'influencer les prix à la hausse est sévèrement contrôlé. Il ne faut pas s'en étonner.

Bien sûr, ce modèle a permis à Wal-Mart de se hisser en tête des entreprises mondiales et de transformer, non seulement le commerce de détail, mais notre société tout entière. C'est ce que l'on entend par la walmartisation. Le "modèle d'affaires" de Wal-Mart n'est plus révolutionnaire, il est devenu une norme et une référence avec des conséquences parfois dramatiques pour de nombreuses collectivités. L'arrivée de Wal-Mart dans une collectivité n'est plus perçue comme un signe de progrès, mais de transformation profonde aux effets parfois catastrophiques. Dans certaines collectivités, c'est une pilule empoisonnée.

Ce n'est donc pas pour rien que Wal-Mart ne voit jamais d'un bon oeil toute tentative de syndicalisation dans un de ses magasins. C'est tout simplement parce que l'entreprise perd le contrôle absolu sur l'un des facteurs dans son modèle d'affaires d'offrir "les prix les plus bas".

Sur les grands principes, on ne peut remettre en question l'ensemble du "modèle" puisqu'il a fait ses preuves auprès d'une clientèle très sensible aux prix. Ce qui est difficilement acceptable, c'est que ce modèle se soit bâti en partie sur un anti-syndicalisme primaire qui ne souffre pas d'exceptions. Dans notre société, les employés ont le droit de s'associer ou de ne pas s'associer. C'est leur prérogative, non pas celle de leur employeur. Le prix du "prix le plus bas" est souvent plus onéreux qu'il n'y paraît.