Comme tout le monde, je crois, j'ai été ébahie par la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques.

Tout le monde était beau; les tableaux et les participants ont évolué dans un synchronisme parfait.

Mais voilà que j'apprends ce matin que la jolie fillette qui chantait «L'ode à la patrie» au tout début de la cérémonie faisait du lip sync.

La voix magnifique était celle d'une autre fillette, pas assez jolie selon les dirigeants chinois pour représenter leur pays à la face du monde.

Comme stigmatisation sur une personne, on ne peut vraiment faire mieux!

La Presse nous a montré des photos de la fillette à la voix magnifique.

Personnellement, je la trouve plutôt mignonne et jolie, et je suis certaine qu'elle aurait été resplendissante si on lui avait donné la chance de mettre en valeur la beauté de sa voix.

On peut certes s'indigner devant cette attitude de la Chine, mais avant, il faudrait peut-être songer qu'en agissant de la sorte, en nous montrant toujours la beauté et la perfection, ils ne font que répondre aux critères d'un monde qui fixe la beauté, la perfection du corps en absolu.

La Chine a compris que pour dépasser les États-Unis comme puissance mondiale, elle doit aussi redéfinir à la hausse certains standards érigés par ces derniers.

Oui, la cérémonie d'ouverture des olympiques était parfaite.

Un spectacle d'une rare beauté!

Tout était réglé au quart de tour.

Mais pendant qu'on applaudissait une fillette qui venait de chanter d'une voix qui n'était pas la sienne, une autre regardait et entendait sa propre voix qu'on lui avait volée.

Je crois sincèrement que cela est un exemple criant de ce qu'on reproche à la Chine, soit qu'elle viole un peu trop souvent les droits de la personne.

En ce cas-ci, on a volontairement violé l'intégralité d'une personne et en plus, on a délibérément détruit l'innocence d'une enfant.

Hélène Arseneault

Saint-Boniface