Larrestation de l'ancien leader serbe bosniaque Radovan Karadzic, et son procès éventuel pour crimes de guerre à La Haye devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, permettront de présenter de nouveau devant l'opinion publique mondiale les atrocités dont les milices serbes se sont rendues coupables en Bosnie dans les années 1990, et le rôle que M. Karadzic y a joué.

Larrestation de l'ancien leader serbe bosniaque Radovan Karadzic, et son procès éventuel pour crimes de guerre à La Haye devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, permettront de présenter de nouveau devant l'opinion publique mondiale les atrocités dont les milices serbes se sont rendues coupables en Bosnie dans les années 1990, et le rôle que M. Karadzic y a joué.

À cette époque, sous la direction de M. Karadzic et un autre dirigeant toujours en fuite, Ratko Mladic, les forces serbes avaient tenté - et parfois réussi - à éliminer la quasi-totalité des non-Serbes, essentiellement des Bosniaques musulmans et des Croates, dans plusieurs régions. Elles ont pillé, violé, tué et même créé des camps de concentration dans un but évident de nettoyage ethnique. Tous se souviendront du massacre de Srebrenica, en juillet 1995, où 8000 hommes musulmans, y compris des vieillards et des adolescents, avaient été massacrés. MM. Karadzic et Mladic ont été par la suite accusés de génocide et de crimes contre l'humanité.

Les deux dirigeants ont pris la fuite en 1995 et se sont donnés de nouvelles identités, sans doute avec la complicité de compatriotes serbes. Encore aujourd'hui, des éléments de la population serbe voient en Radovan Karadzic un héros et un patriote. Des partisans ont même manifesté dans les rues de Belgrade. Le gouvernement de la République serbe de Bosnie (région autonome de la Bosnie-Herzégovine) s'est publiquement excusé pour le massacre de Srebrenica en 2004 et a sans doute collaboré à la capture du fugitif. Mais il reste indéniablement un fond de sympathie pour M. Karadzic dans son pays.

Pendant ce temps, les Bosniaques musulmans et croates ont évidemment applaudi la mise aux arrêts de M. Karadzic, qui a également été saluée par les capitales occidentales et par l'ONU. La Russie, alliée traditionnelle des Serbes, ne partage pas cet enthousiasme. Elle doute de l'impartialité du procès et demande de mettre fin aux activités du Tribunal pénal international qu'elle accuse de parti pris contre les Serbes. L'intervention russe vient nous rappeler que les anciennes tensions à l'origine de la guerre civile existent toujours.

Le procès de M. Karadzic, bien mené, présentera à l'opinion publique mondiale, y compris aux Serbes sympathiques à l'accusé, un tableau complet des horreurs commises en Bosnie sous la direction de M. Karadzic. Le tribunal de Nuremberg après la Seconde Guerre mondiale avait confronté la planète, et bien sûr les Allemands, aux atrocités des années précédentes. L'effet avait été salutaire. Il faut souhaiter qu'il en soit ainsi avec le procès de M. Karadzic.

La mèche est peut-être éteinte mais quand on gratte sous la surface en Bosnie, on s'aperçoit que le baril de poudre reste intact.

Quand on veut...

Les chaînes de restauration rapide et les grandes épiceries viennent de le prouver en réussissant à réduire de façon dramatique la teneur en gras trans de nombreux aliments.

Présents dans certains produits d'origine animale mais surtout dans les shortenings et la margarine dure, les gras trans peuvent accroître les risques de maladies cardiovasculaires et de diabète.

Les effets néfastes de ces gras sont connus depuis très longtemps, mais l'industrie alimentaire continuait de mettre sur les tablettes ou sur les menus des produits riches en gras trans.

Il aura fallu un coup de pouce de Santé Canada en 2007 - et une menace de réglementation en 2009 - pour que le dossier débloque de façon décisive. Quand la proportion de gras trans passe tout à coup de 18,2 à 1,5 % dans un pain à l'ail, et de 34,9 à 0,7 % dans une marque de frites, ne sommes-nous pas en droit de nous demander si l'absence de progrès dans les années précédentes relève autant de la négligence que d'un manque de capacité ?