Les inventeurs de diverses innovations technologiques, allant de tiroirs s'ouvrant sans bruit à des nanocapsules qui permettent de traiter certains types de cancers, ont été récompensés mardi par le prix de l'inventeur européen 2013.

Patrick Couvreur, professeur à l'université de Paris-Sud, a été récompensé dans la catégorie recherche pour ses travaux sur des nanocapsules, 70 fois plus petites que les globules rouges, qui une fois dans le système du malade permettent de délivrer les médicaments de façon précise.

Dégradables, ces nanocapsules disparaissent dans le sang une fois leur cible atteinte et permettent d'éviter de nombreux effets secondaires liés à la chimiothérapie.

«C'est comme mettre un message dans une bouteille à la mer, le message est protégé, sauf que la bouteille disparaît une fois son but atteint», a déclaré à l'AFP Patrick Couvreur, Français d'origine belge, soulignant que le prix permettrait au public de connaître «l'application que l'on peut faire des nanotechnologies pour le traitement des maladies graves et sévères, comme le cancer».

Cette technologie, encore au stade des tests, selon M. Couvreur, permet de réduire de 70% les métastases d'un cancer du foie.

Les Autrichiens Claus Haemmerle et Klaus Bruestle ont gagné le prix dans la catégorie Industrie, pour un système permettant aux tiroirs et armoires autour du monde de s'ouvrir et de se refermer de manière silencieuse, un standard des équipements de cuisine actuels.

Le jury, composé d'experts dans des domaines variés, comme la politique, l'économie, les médias, la recherche, a désigné les vainqueurs parmi 15 finalistes, répartis dans cinq catégories.

Le Suisse Martin Schadt, connu comme le «père du pixel» pour avoir déposé un brevet dès 1970 sur la technologie Liquid Crystal Displays (les écrans LCD), a été récompensé pour l'ensemble de sa carrière.

L'événement est annuel et organisé depuis 2006 par l'Office européen des Brevets (OEB). Le président de l'OEB Benoit Battistelli a déclaré que la technologie LCD «illustrait bien l'importance de la patience, la circonspection et l'investissement sur le long terme pour le développement de technologies de pointe».

En 2012, les ventes d'appareils équipés de la technologie LCD se sont établies à 120 milliards de dollars, selon l'OEB. «Cette percée n'aurait pas pu être imaginée dans les années 70», a ajouté M. Battistelli.