À l'approche des fêtes, les ruelles du village de Landogne, dans le Puy-de-Dôme en France, brillent d'une lumière inhabituelle: les fenêtres éclairées des habitations abritent des crèches du monde entier, entretenant la magie de Noël pour des milliers de visiteurs.

Jusqu'au 2 janvier, 82 réalisations sont exposées derrière les vitres des maisons, dans les granges, au coeur de l'église ou dans Des vitrines en bois fabriquées pour l'occasion.

Ce parcours gratuit d'une heure trente commence à l'entrée du village puis chemine dans les rues où se succèdent des crèches du Chili, d'Allemagne, de Sicile, de Pologne, du Bénin, de Slovaquie, de Californie, de Bolivie, du Liban, du Danemark, du Pérou, des Philippines ou du Guatemala.

Statuettes en bois du Rwanda, figurines aux couleurs chatoyantes du Mexique, santons de provence ou babouchkas de Russie: depuis 1997, la manifestation offre un voyage autour du monde.

Les matières sont aussi variées que les pays: paille, bronze, tissus brodés, peinture, soie, carton, papier ou bois.

Une crèche est entièrement fabriquée avec des cornes d'animaux, une autre avec des morceaux de pioches en acier.

Seuls les bruits de pas dans la neige et les chants de Noël diffusés sur le chemin troublent la tranquillité de ce village d'à peine plus de 200 habitants, qui reçoit pourtant chaque année entre 12 000 à 15 000 visiteurs à cette occasion.

«C'est très serein, nous voulons conserver l'image d'un Noël traditionnel, qui ne soit pas commercial», explique Monique Labasse, présidente de l'association organisatrice, «Crèches du monde».

Une soixantaine de bénévoles s'activent chaque année, confectionnant des objets et des pâtisseries ou servant des boissons chaudes.

«Nous avons commencé avec sept crèches, aujourd'hui nous en possédons environ 350», souligne Mme Labasse. «Au départ, nous n'avions tout simplement pas de lieu pour les installer, d'où l'idée d'utiliser les habitations et de faire appel aux villageois», dit-elle.

Acquisitions, dons, prêts: «chaque crèche a une histoire» et les anecdotes fourmillent, parfois insolites, parfois plus dramatiques, comme celle d'une crèche de Bali, en Indonésie, acquise auprès d'une école de sculpture juste avant le tsunami de décembre 2004: «je n'ai jamais réussi à avoir de nouvelles de ceux qui l'ont fabriquée», raconte Mme Labasse.

Une crèche du Rwanda a été rapportée par une religieuse enseignant dans une école du pays, une autre provient d'un orphelinat du Cambodge, offerte par un couple parti adopter un enfant.

Une autre encore, réalisée par un artiste de Cracovie en Pologne, entièrement conçue avec des morceaux de papiers collés, a été envoyée par l'intermédiaire d'un enseignant polonais de Clermont-Ferrand.

En 2004, la manifestation a accueilli un record de 20 000 visiteurs: «c'était l'année de la mort de Yasser Arafat et nous avions des crèches qu'il avait offertes à Jacques Chirac, prêtées par le musée de Sarran (Corrèze)», se souvient Mme Labasse.

Pour cette 14e édition, la Russie a été mise à l'honneur dans le cadre de l'année France-Russie: trente artistes français ont été invités à exposer leurs oeuvres sur ce thème. Un prix doit leur être remis dimanche.