Heure locale: 12h03. Latitude: 66° 33' Nord. Température extérieure : -10°C. Enneigement: 20 cm. Shaun Nugent et sa famille débarquent à Rovaniemi, où vit le père Noël, dans le Grand Nord finlandais. Dans 7 heures, ils prendront l'avion du retour.

«J'ai énormément de travail à cette époque de l'année. Je ne pouvais pas rester plus longtemps», explique cet entrepreneur de travaux publics de Carlisle, dans l'ouest de l'Angleterre.

Il a déboursé 1800 euros (2600 $ CAN) pour s'offrir un après-midi sur le cercle polaire arctique avec sa femme Mandy et leurs filles, Sophie, 11 ans, et Chelsea, 9 ans.

Les voyages de Noël d'un jour font fureur auprès des touristes britanniques et irlandais. Ils seront 35 000 jusqu'à la mi-janvier à fouler ainsi, pour quelques heures seulement, l'or blanc de la Laponie finlandaise.

«Bienvenue en Finlande! Par ici». Une armée de guides habillés en elfes orientent les visiteurs, qui gagnent les bus au pas de charge. Le froid est mordant, l'emploi du temps serré, mais l'ambiance est bon enfant. Les premières boules de neige volent.

Destination: Santa Park, un parc à thème creusé dans la roche, à cinq minutes de l'aéroport. Au programme, atelier de gâteaux au safran, décorations de Noël, ballade en traîneau, motoneige et l'inévitable rencontre avec «Joulupukki», le père Noël en finnois.

Deux kilomètres plus au nord, la famille Hernandez met pour la première fois les pieds sur le cercle polaire. Luis, sa femme Graziella, Cecilia, 6 ans, et Lara, 3 ans, resteront le week-end. «Enchanteur», s'exclame Luis, responsable des ventes à Madrid.

C'est ici que se trouve le «Santa Claus Village»: un hameau de restaurants, de cafés et de magasins de souvenirs en rondins qui abrite le «Santa Claus Office», le bureau du père Noël. Les étoiles scintillent. Les néons «gifts, souvenirs», aussi.

Celia et Lara sont venues pour lui, «Papá Noel». Timidement, Celia s'approche. «Je voudrais un circuit de petites voitures, un bonhomme Spiderman et un avion à toit ouvrant», murmure-t-elle. «Vale!»: «D'accord!», répond le vieil homme dans la langue de Cervantes.

Une batterie d'appareils photos et de caméras numériques ultra-modernes immortalise la scène. La visite ne dépasse pas une minute. D'autres touristes, français, allemands, russes, indiens, italiens, patientent. À l'approche du 24 décembre, l'attente peut durer une heure.

La famille Hernandez passe devant «l'axe de rotation de la Terre», une mécanique en bois qui rappelle l'univers de Jules Verne. Au mur, des photos du père Noël flirtant avec les Spice Girls ou posant aux côtés du roi de Malaisie...

Avant de sortir, passage obligé par la boutique de produits dérivés: peluches de rennes et de chiens husky «made in China» sont vendus 20, 25, 30 euros selon la taille.

Sur un grand écran, Jouni, Elina Rajalampi et leurs enfants revivent leur rencontre avec le père Noël. La vidéo coûte 39 euros. Mais pour 6 euros de plus, cette famille du sud de la Finlande choisit la photo grand format. «Nous allons l'accrocher dans le salon», explique Elina.

18h. Retour à l'aéroport pour les Nugent et un demi-millier de touristes britanniques.

La nuit tombant vers 15h, ils n'ont quasiment rien vu de la lumière bleue qui inonde, au seuil des terres boréales, les forêts de conifères. Qu'importe. «On n'a presque pas vu le jour, mais c'était fantastique. Nous reviendrons probablement l'an prochain, plus longtemps, et nous louerons un chalet», assure Shaun.

19h20. L'avion des Nugent décolle. Temps de vol: 3 heures et demi.