Cette année, les disques de Noël faits au Québec le sont principalement par des artistes jazz et classiques. Résultat? Des albums à la fois profondément familiers et intimement originaux. Entrevues avec trois musiciennes qui ont réussi ce tour de force (Susie Arioli, Florence K et Angèle Dubeau) et panorama critique des autres disques de Noël 2010 lancés ici et ailleurs, dans tous les genres musicaux possibles. En prime: établies au fil des ans, nos listes de disques de Noël indispensables... ou jetables.

Susie Arioli/Christmas Dreaming: la simplicité de la crèche

Écouter le disque Christmas Dreaming de la chanteuse Susie Arioli, accompagnée de l'incroyable guitariste Jordan Officer, c'est un peu comme être le petit Jésus dans la crèche: le monde extérieur est peut-être froid et cruel, mais le nouveau-né n'en souffre pas, réchauffé par la voix douce de sa mère, la force tranquille de saint Joseph et le souffle du boeuf et de l'âne. L'essentiel, quoi.

Une voix au timbre limpide, une guitare, une basse et une caisse claire: voilà les ingrédients de ce Christmas Dreaming, dont on pourrait dire que ses premières chansons sont comme un seuil - on les traverse avec joie, sans crainte - qui mène vers des airs moins connus, mais tout aussi intéressants, «Mon idée pourtant, ce n'était pas faire quelque chose de nouveau, c'était surtout de faire quelque chose qui soit «moi», explique dans son joli français métissé d'accent anglais la Torontoise-devenue-Montréalaise-depuis-longtemps Susie Arioli. Comme on est tous uniques, ça fait nécessairement quelque chose de différent?» Ce disque est en tout cas la victoire du less is more: les arrangements de guitare à eux seuls sont une leçon d'élégance et de bon goût.

Couplés à la voix douce et tout en retenue de Susie, ils donnent un disque très cool, dans tous les sens du terme: «Peut-être parce qu'on l'a enregistré cet été, dit en riant Miss Arioli. C'était pas dégueulasse du tout, chanter Noël l'été, c'était la canicule et je pouvais avoir un peu de fraîcheur dans le studio. Et puis, la voix aime la chaleur...»

«C'est vrai que certaines des chansons sont connues, mais c'est correct, no? Je viens du jazz, qui est une culture du standard, où on apprend à chanter et à jouer en réinterprétant les mêmes morceaux que ceux qui nous ont précédés. Parce qu'une belle chanson est un défi: c'est comme un vieux morceau de parchemin que tu dois lire encore parce que son message est toujours new and fresh, right? L'Ave Maria, c'est une chanson qui rend hommage à une femme, avant tout, right

Au nombre des peu connues, on notera la très belle Old Toy Trains et la chanson-titre. En fait, l'ensemble de l'album est constitué de chansons des années 30, 40 et 50, rafraîchies par la touche Arioli.

«On voulait faire un album qui ressemble à nos Noëls quand on était petit, conclut la chanteuse et batteuse. On n'avait pas d'école, on pouvait garder nos pyjamas toute la journée, tout le monde était ensemble pour manger, on voyait des gens qu'on ne voyait pas souvent. Je ne sais pas si c'était sacré, mais c'était très humain...»

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Susie Arioli. Christmas Dreaming. Spectra Musique/Select

Florence K/Havana Angels : l'exotisme des rois mages

Salsa, tango, habanera, flamenco, bossa nova, danson: de même que les Rois mages venaient d'Orient et d'Afrique, l'album de Noël Havana Angeles de Florence K est né en pleine chaleur et exotisme, à des années-lumière du Grand Nord cher au père Noël.

«Pourquoi je porte une boucle d'oreille bleue sur la pochette? s'exclame en riant Florence K. C'est une paire de boucles d'oreilles que la vieille belle dame qui nous a loué sa villa à Cuba tenait à me prêter, pour participer, elle aussi, à sa façon, à l'album. Elles sont bleues comme la mer; c'est aussi la couleur associée à la déesse cubaine Yemaya, et j'avais envie de faire un album qui aurait des airs de Noël devant la mer...»

Pas de traîneau dans la neige donc, mais plutôt du ciel, des étoiles, des vagues... L'album a été enregistré avec de jeunes musiciens talentueux de Cuba, sous la gouverne d'Osvaldo Montès, compositeur qui a vécu à Montréal plusieurs années, qui vit maintenant en Argentine et que la jeune auteure-compositrice-interprète-pianiste a rencontré par hasard à Cuba, la première fois qu'elle y est allée faire du repérage, en décembre 2009: «Quand je suis arrivée à la Havane, je n'avais rien. Quand je suis repartie ,72 heures plus tard, j'avais trouvé un réalisateur, des musiciens, un studio... et un grand piano Steinway allemand, celui qu'utilisait Cucho Valdez, au son clair sans être aigu!»

Mais il restait encore à écrire des chansons. Car si elle reprend Santa Baby (avec beaucoup d'humour et de sensualité) ou Greensleeves (sur un rythme dansant de guajira, auquel elle a songé après un spectacle en... Abitibi!), Florence K a composé la moitié des morceaux de Havana Angels: «J'ai presque tout écrit ici, au Québec, enfermée dans un studio avec un piano, avec une seule idée: je voulais un arc en ciel de morceaux et de styles. J'ai écrit Little Angels en pensant à la reconstruction difficile à Haïti, au déversement de pétrole de BP, etc., comme une prière, mais sur une musique joyeuse, parce que je crois à l'espoir. El Camino de Navidad, elle, est inspirée d'une marche que j'ai faite le long de champs dorés - je me croyais dans Wizard of Oz - et qui est devenue une marche collective vers Noël...  I Hear The Bells est sans doute la plus personnelle: j'arrivais d'Asie où j'avais donné des spectacles, j'étais sur le décalage horaire et en pleine canicule, j'ai simplement remplacé l'idée de chaleur extrême par celle de froid extrême...»

Une foule d'autres souvenirs et de rencontres (le guitariste Jesse Cook, le choeur Sinensis, etc.) ont donné naissance à ce répertoire à la fois exotique et intime, chaleureux et sensible, en espagnol, anglais et français: «C'était très drôle parfois: je communiquais par Skype avec Osvaldo qui était à Bogota et moi en Abitibi, pour discuter tango, tard le soir! C'est peut-être pour cela que ça donne un album qui voyage...»

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Florence K. Havana Angels. Musicor/Sélect.

Angèle Dubeau et la Pietà/Noël : les violons dans nos campagnes

La musique classique est l'univers de la reprise par excellence - Beethoven, Mozart, Bach, Chopin et compagnie sont constamment réinterprétés. Mais c'est aussi un monde de belles inconnues ou méconnues, enfouies sous les ans. Avec l'ensemble La Pietà, la violoniste et chef d'orchestre Angèle Dubeau vient de réussir un petit exploit: un album parfait pour ceux qui détestent la musique de Noël, pourtant empreint de la joie et de l'esprit du temps des Fêtes, parfait pour ceux qui aiment la musique de Noël!

«Ça fait 20 ans que Mario (Labbé, son conjoint et fondateur de l'étiquette Analekta) me demande d'en faire un et je lui répondais over my dead body», lance en riant Angèle Dubeau.

Toutefois, l'air de rien, elle ramassait des informations, notait des titres d'oeuvres qui se prêteraient à un tel album, fouillait. Elle a ainsi trouvé des perles, écrites au cours des 400 dernières années!

Par exemple, un morceau de Glazounov intitulé Les chanteurs de Noël, composé pour des cordes et jamais enregistré à ce jour, d'après les recherches de la violoniste: «Je voulais un morceau qui évoquerait le Noël orthodoxe, la Russie mais qui ne serait pas l'éternel «Craque Peanut» (comprendre Casse-Noisette de Tchaïkovski!)). Je commence donc à cherche et je tombe sur le titre de ce morceau de Glazounov... mais personne n'en trouve les partitions, on m'assurait même qu'elles n'existaient pas!» À force d'acharnement, elle a fini par les trouver. Et Les chanteurs de Noël existent désormais sur CD.

«En fait, presque tous les compositeurs ont été inspirés par Noël ou l'hiver, et ça ne se pouvait par que Vivaldi n'ait rien composé pour l'occasion. Tadam, il a bel et bien écrit un concerto pour la nuit de la Nativité,  Per il santissimo natale, qui demande à être jouée avec une sourdine, pour que ce soit tout doux...»

On soulignera également la couleur résolument contemporaine du Huron Carol Interlude de la compositrice canadienne Kelly-Marie Murphy («on entend presque la glace dans ce morceau, n'est-ce pas» s'exclame Angèle Dubeau), et la facture infiniment classique de Sleep Holy Infant du... jazzman Dave Brubeck, ami de la violoniste: «On connaît tous les standards jazz de Dave, explique-t-elle avec volubilité, mais son écriture se tourne de plus en plus vers le classique et il écrit beaucoup de cantates. Je lui ai donc écrit, il me répond qu'il pense justement à une berceuse qu'il a composée, il a demandé à Russel Gloyd de la transposer pour nous, écoute, je ne me pouvais plus!»

Outre deux ou trois airs plus connus mais réarrangés de façon quasi intemporelle (Sainte nuit, Noël nouvelet), Noël est un disque classique, point à la ligne: «C'est vrai qu'il peut s'écouter en tout temps, convient la violoniste.ais quand même, j'espère qu'on y perçoit une même vibration: celle d'une fête tournée à la fois vers l'intérieur et le partage, une fête de la famille. D'ailleurs, c'est pour cela qu'il me fallait absolument des carillons (dans le morceau d'ouverture, du compositeur Finnois Armas Maasalo), je pense que c'était pour me souvenir de Noël dans mon Saint-Norbert natal...»

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Angèle Dubeau et La Pietà. Noël. Analekta/Sélect

Pink Martini/Joy To The World : Noël sympathique

Sympathique, c'était le titre du premier album du groupe Pink Martini en 1997. Treize ans plus tard, c'est le qualificatif qui convient le mieux pour son premier «album du temps des Fêtes»: non, pas album de Noël. Comme l'explique joliment la chanteuse du groupe, China Forbes, «nous voulions faire un album inclusif».

«Nous nous produisons dans le monde, explique la charmante China (le groupe est actuellement en tournée) et c'était important pour nous de faire un album qui célèbre la paix et l'unité dans différentes langues.»

De fait, l'orchestre originaire de Portland s'exprime en pas moins de huit langues sur Joy to the World, du chinois à l'hébreu, de l'anglais au japonais. «Chaque membre du groupe a proposé ses chansons préférées, et c'est à partir de cela que Thmas (Lauderdale, pianiste et chef d'orchestre de Pink Martini) a travaillé. C'est ainsi que notre batteur Brian Davis a suggéré We Three Kings dans des arrangements afrobeat à la Fela Kuti (exceptionnel musicien nigérian mort en 1997) et je trouve que la guitare à la fin sonne comme The Grateful Dead!»

«Pour ce qui est de Auld Lang Syne, reprend-elle, j'avoue que j'étais sceptique quand Thomas m'en a parlé. Mais quand j'ai entendu ses arrangements brésiliens, j'ai trouvé que c'était génial: au lieu d'en faire un hymne d'adieu, il a fait une chanson qui dit que le party va durer toute l'année!»

Si Joy to the World est un joli disque avec de bonnes idées, il lui manque tout de même le petit quelque chose de déjanté qui a jusqu'ici fait le charme de Pink Martini: disons qu'il est trop rose et pas assez martini, trop inclusif et pas assez personnel. Le groupe n'a peut-être pas gagné à être un «arbre des festivités» musical plutôt qu'un sapin de Noël...

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Pink Martini. Joy to the World. Heinz/Audiogram/Select.

D'autres disques d'ici

Le choix d'Edgar

Établie avec goût, comme toute la série des Grands classiques d'Edgar Fruitier, cette compilation en deux CD fait se côtoyer des versions qui ont marqué le monde classique (Silent Night par Mario Lanza) et de petites perles (la chanson médiévale Je me suis levé par un matinet - en fait, tous les morceaux chantés par le ténor Alfred Marin et le baryton Guy Ross), la belle voix de la soprano Eileen Farrell - bref, une majorité d'airs classiques enregistrés avant 1960, donc tombés dans le domaine public... et dans l'oreille sensible d'Edgar Fruitier, qui nous les transmet à son tour.

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Interprètes variés. Le Noël d'Edgar. Octave/Universal.

La recette de Soeur Angèle

La compilation est à Noël ce qu'est la bûche: incontournable. Tous les ans voit arriver sa bonne compilation d'à peu près les mêmes morceaux: cette année, c'est Soeur Angèle qui propose le Minuit, chrétiens de Richard Verreau, Mon beau sapin par Michèle «Torrrrrrr» et le Silver Bells de Chet Atkins. Particularité: le livret de ce double CD est plutôt un livre de recettes sympathique. Si on n'a encore aucune compilation d'airs de Noël, celle-ci en vaut bien d'autres.

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Interprètes variés. Le Temps des Fêtes de Soeur Angèle. Disques Helena/XXI/Sélect.

Le charme léger d'Annie

On dit souvent qu'un artiste lance un album de Noël quand sa carrière s'essouffle. Je crois au contraire qu'il faut avoir vécu et trouvé sa singularité pour faire un disque du temps des Fêtes vraiment marquant. Or, la singularité, c'est ce qui fait encore un peu défaut chez Annie Villeneuve, malgré la réalisation et les orchestrations de Guy St-Onge: comme la neige fraîche tombée, elle brille un instant mais fond presque aussitôt, sans laisser de trace. C'est un joli disque, avec de charmants arrangements vocaux (avec les soeurs Riverin), mais hormis dans la chanson signée par Annie Villeneuve elle-même (Noël chez moi), il n'y a pas beaucoup d'âme, hélas.

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Annie Villeneuve. Noël chez moi. Entourage/Sélect

La diversité d'Oliver et Ranee

Que ce soit le pianiste jazz Oliver Jones, la chanteuse jazz Ranee Lee ou le choeur Montreal Jubilation Gospel Choir, nul besoin de démontrer son talent, indéniable, et son importance, fondamentale. Mais je ne suis vraiment pas sûre que de les réunir - plus le groupe caribéen Daphnée Louis sur un morceau - soit une bonne idée, la diversité devenant ici hétéroclisme... On appréciera peut-être plus le bien bon album de Noël Jubilation V lancé en 1995 par le choeur gospel et, surtout, l'excellent disque Yuletide Swing d'Oliver Jones, sorti en 1994.

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Oliver Jones, Ranee Lee, Montreal Jubilation Gospel Choir. A Celebration In Time. Justin Time.

La chaleur de Lina

C'est vrai, cet album de Noël de l'Acadienne Lina Boudreau est sorti l'an dernier... mais quelques jours avant Noël, faute de moyens, et donc sans aucun écho. Ce très joli disque bilingue véritablement jazzy et lounge est donc relancé cette année, et on peut y apprécier la belle voix de miss Boudreau (elle fut une des trois Triplettes de Belleville) chantant seule ou avec Zachary Richard (délicieusement torride, leur version de Baby It's Cold Outside) ou Ranee Lee. C'est vrai, l'album n'a pas joui de gros moyens, mais cela est compensé par le talent de la chanteuse et son soul indéniable. À écouter sous le gui, pour se faire embrasser par le père Noël.

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Lina Boudreau. Noël Lounge. Distribution Plages.

D'autres disques de Noël d'ailleurs

La sensuelle Sheryl

Très agréable, ce disque «swampeux», soul et très up tempo, parfait pour faire la cuisine du temps des Fêtes: pas de nostalgie ici, mais pas non plus de strass et de paillettes, juste du rythme et du plaisir pour vaquer à tout en chantonnant et en se faisant aller les hanches. Sheryl Crow y reprend des immortelles de Noël (plus un joli morceau original), accompagnée notamment de fameux Booker T. à l'orgue et de cuivres chauds. Seul faute de goût: elle clôt l'album avec la chanson Long Road Home, tirée de son précédent disque... Seul accroc à un disque sinon inspiré et inspirant.

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Sheryl Crow. Home for Christmas. A & M/Universal.

L'étrange Annie

Dès la pochette, on sait qu'Annie Lennox va faire dans le weird et le rococo musical. Cette «cornucopia» («corne d'abondance») de Noël n'est pas sans intérêt, notamment à cause de la présence d'une chorale d'enfants sud-africaine. Mais la voix de l'ex-Eurythmics n'est plus ce qu'elle était: voilée ou forcée, elle a au moins le mérite d'entonner de façon différente des classiques du temps des Fêtes, y compris un Il est né le divin enfant en français compréhensible. Pour amateurs de curiosités.

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Annie Lennox. A Christmas Cornucopia. La Lennoxa/Universal.

Jacob, Poncho, Charles, Keahiwai...

L'étiquette de disques Putamayo se spécialise dans la musique du monde depuis 1993 : ses compilations bien faites ont pour particularité de marier harmonieusement tradition et contemporanéité. World Christmas Party est sa cinquième compilation «de Noël» et on y trouve ce qui fait le charme des autres éditions: joie, rythme, chaleur... Et puis, entendre des airs de Noël archi-connus en reggae ou dans des arrangements latino, des orchestrations hawaïennes ou brésiliennes de qualité, etc., ça fait du bien. Mais ça ne surprend plus autant, depuis le temps. Bref, si on ne possède pas encore une compil de Putamayo, celle-ci est aussi agréable que les autres, ni plus ni moins.

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Artistes varies. World Christmas Party. Putamayo.

Brian un brin redondant

J'aime beaucoup Brian Setzer et son big band. Mais bon, trop, c'est comme pas assez : ceci est son quatrième disque de Noël rockabilly depuis 2002 (et je ne compte pas la compilation... ni les DVD). C'est vrai, celui-là est enregistré en spectacle, devant public. Et Setzer veut éviter les disques pirates mal enregistrés. D'accord. Ça ne change rien au fait que ce disque sent bien peu le conifère, et beaucoup la redite.

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The Brian Setzer Orchestra. Christmas Comes Alive! Surfdog.

L'effroyable Mariah

Ami lecteur, tu ne pourras pas dire que je n'ai jamais rien fait pour toi: j'ai écouté au complet le (deuxième) disque de Noël de Mariah Carey. J'ai écouté ses «sparages» vocaux excessifs. Écouté ses quatre «originales» et ses reprises (y compris de son propre succès, All I Want For Christmas Is You, en 1994). Écouté ses arrangements d'un goût douteux - fausses cloches, rythmes pseudo-dance, choeurs creux, atmosphère de party en toc - et je ne suis pas folle, est-ce bien Another One Bites The Dust qu'on croit deviner en arrière-fond de sa version de Here Comes Santa Claus? Et j'ai eu une révélation: cet album a été conçu spécifiquement pour jouer dans les boutiques pendant le magasinage du temps des Fêtes, nous pousser à acheter sans discernement, juste pour y échapper. Donc, ami lecteur, oublie ce disque. Particulièrement si tu es propriétaire de magasin...

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Mariah Carey. Merry Christmas II You. Island/Universal.

Les 10 meilleurs disques de Noël québécois...

1. Joyeux Noël de Ginette Reno (1967)

2. Noël d'André Gagnon avec l'Orchestre Philharmonique de Prague

3. Marie-Michèle Desrosiers chante les classiques de Noël

4. Noël sans faim de Patrick Norman

5. Nipaiamianan de Florent Vollant

6. Le premier Noël de Claire Pelletier

7. Des pas dans la neige de Maryse Letarte

8. The McGarrigle Christmas Hour de Kate et Anna McGarrigle

9. Un noël d'amour et de paix de Sao

10. Noël, c'est l'amour du Boum Ding Band

Les 10 meilleurs disques de Noël nord-américains

1. The Christmas Song de Nat King Cole

2. If Every Day Was Like Christmas d'Elvis Presley (parmi toutes les compilations d'Elvis, la plus réussie)

3. Ella Wishes You A Swinging Christmas d'Ella Fitzgerald

4. A Charlie Brown Christmas de Vince Guaraldi

5. Christmas Cocktails sur étiquette Ultra Lounge

6. The Voice of Christmas de Bing Crosby

7. My Holiday de Mindy Smith

8. Christmas Songs de Diana Krall

9. A Jolly Christmas de Frank Sinatra

10. Winter Wonderland d'Emilie-Claire Barlow

Les 5 pires disques de Noël

1. Christmas in the Heart de Bob Dylan

Si le Grincheux, le fameux «Grinch», chantait des airs de Noël, ça donnerait exactement ce disque de Dylan. Ne pas soumettre les enfants à ce traitement ou j'appelle la DPJ.

2. A Winter Symphony de Sarah Brightman

Grandiloquent, artificiel, avec des arrangements à la «Cats Meet the Phantom of the Opera», ce disque ressemble au suremballage en plastique de certains cadeaux: pénible et inutile.

3. Jingle Cats et Jingle Dogs

Des airs de Noël «interprétés» par des chiens qui aboient et des chats qui miaulent, ou la preuve que l'être humain et ses «idées» sont parfois plus bêtes que nos animaux domestiques.

4. Christmas Album de Jethro Tull

En 2004, le groupe produisait cet infâme album, moralisateur, démoralisant, faussement inspiré, conçu pour que les caisses enregistreuses résonnent pas mal plus que les hautbois... et il vient de remettre ça en lançant récemment un double CD du même nom.

5. Réveillons Noël de Jonathan Bleue

On espère que personne ne se souvient de ce comédien qui incarnait en 2004 un candidat politique dans une campagne publicitaire de bière... Dans la grande tradition du disque de Noël grossier, le faux candidat lança même cet album ridicule et stupide. La méchanceté n'a jamais meilleur goût.