Offrir un bon roman à quelqu'un qui aime lire est presque une valeur sûre. Roman historique, thriller ou saga familiale, difficile de ne pas en trouver un à mettre sous le sapin. Voici quelques suggestions choisies parmi les sorties incontournables de l'automne.

Descente aux enfers

Hell.com, Patrick Senécal, Alire, 557 pages, 32,95 $.

À l'heure des scandales financiers, Patrick Senécal raconte, dans son huitième roman, la descente aux enfers de Daniel Saul, un riche homme d'affaires avide de pouvoir. Cette fois, le diable se trouve sur l'internet, plus précisément sur le site secret Hell.com, fréquenté par l'élite financière et politique et où tous les vices sont permis. Meurtres, mutilations, viols, Hell.com ne fait pas dans la dentelle. Coeurs sensibles s'abstenir.

 

Récit d'exilé

L'énigme du retour, Dany Laferrière, Boréal, 296 pages, 24,95 $.

Lauréat du prix Médicis, L'énigme du retour est sans contredit un des romans incontournables de l'automne. Dany Laferrière y raconte le retour d'un exilé dans son pays natal, Haïti, après la mort de son père. Vers libres et narration se côtoient admirablement dans ce roman qui va jusqu'à nous faire rêver de ce pays meurtri. De quoi mettre un peu de soleil dans l'hiver.

À dos d'éléphant

Le voyage de l'éléphant, José Saramago, Éditions du Seuil, 224 pages, 29,95 $.

Avec Le voyage de l'éléphant, l'auteur portugais et Prix Nobel de littérature José Saramago renoue avec le roman historique. Retour en 1551 alors que le roi dom Joao III du Portugal offre à son cousin archiduc un éléphant indien, qu'il devra toutefois conduire à travers l'Europe, de Lisbonne jusqu'à Vienne. Ce conte drôle et émouvant, écrit dans un style particulier (phrases longues, paragraphes denses, ponctuation rare et noms propres dépourvus de majuscule), surprendra peut-être les non-initiés mais ravira certainement les amateurs.

Souvenirs de guerre

Des hommes, Laurent Mauvignier, Les Éditions de Minuit, 288 pages, 32,95 $.

Même s'il a vu les prix Goncourt et Décembre lui échapper, Des hommes demeure un grand roman. Laurent Mauvignier aborde, dans son septième roman, un chapitre sombre de l'histoire française, la guerre d'Algérie. L'événement a marqué ceux qui y ont été appelés en 1960 et qui, après leur retour, se sont tus toute leur vie. Bernard, Rabut et Février réaliseront qu'ils ne peuvent pas nier le passé lorsqu'un incident dans une fête fait ressurgir les fantômes. Des hommes est un livre puissant sur la guerre, mais surtout sur la solitude et le désespoir de ceux qui l'ont vécue.

Le retour de Zuckerman

Exit le fantôme, Philip Roth, Gallimard, 330 pages, 32,95 $.

Apparu dans L'écrivain fantôme en 1979, Nathan Zuckerman, l'alter ego de Philip Roth, est de retour dans Exit le fantôme. Après 11 ans de réclusion dans la campagne du Massachussetts, Zuckerman, atteint d'un cancer de la prostate, revient à New York pour une intervention bénigne. Il fera trois rencontres importantes dans cette ville encore marquée par les attentats du 11 septembre et la réélection de George W. Bush. Mais Exit le fantôme n'est pas une critique de la société ni de la politique américaine. C'est un livre méditatif sur le vieillissement, le désespoir et la perte. Ce devrait être la dernière apparition de Zuckerman.

Saga familiale

La traversée des sentiments, Michel Tremblay, Leméac/Actes Sud, 251 pages, 25,95 $.

La Traversée des sentiments clôt la plus récente trilogie de Michel Tremblay, intitulée La Diaspora des Desrosiers. L'auteur poursuit cette saga familiale qui plonge le lecteur en 1915. Nana, maintenant adolescente, part en vacances avec sa famille dans la petite maison de Duhamel, dans les Laurentides. Plus introspectif que les deux premiers, La Traversée des sentiments raconte le rapprochement de cinq femmes qui en viendront à exprimer ce qu'elles ont toujours retenu. À offrir de préférence avec les deux autres tomes de la série.

Le dernier



Paradis clef en main, Nelly Arcan, Coups de tête, 148 pages, 14,95 $.

C'est connu, le dernier roman de Nelly Arcan, paru à titre posthume, parle de suicide. Du désir de vivre, mais surtout de celui de mourir. Ce désir, c'est celui d'Antoinette, une jeune femme qui fait appel aux services d'une entreprise qui organise le suicide de ses clients. Mais Antoinette ne meurt pas. Elle devient paraplégique et raconte ses souffrances. Un roman certes troublant qui nous rappelle que le Québec a perdu une auteure de talent.