La liste de cadeaux de Junior s'allonge. Entre la bébelle en plastique trop bruyante et le gadget électronique sophistiqué au coût faramineux, les parents ne savent pas toujours où donner de la tête... Comment offrir le « bon » cadeau à votre enfant, celui qui plaira et durera ? Conseils et suggestions d'expertes.

Les bons critères

La sécurité

L'aspect sécuritaire, particulièrement chez les 0-3 ans, est primordial. « Il faut surveiller les petites pièces ou le plastique très mince, un peu bon marché, avec lequel l'enfant pourrait se blesser », dit Francine Ferland, ergothérapeute et auteure de nombreux ouvrages portant sur le jeu.

La polyvalence

Le jouet qui peut être utilisé de différentes façons risque d'intéresser davantage, et plus longtemps, un enfant. « C'est à prendre en considération, surtout si on veut éviter la surconsommation et faire des achats écologiques et responsables », souligne Marie-France Haineault, coordonnatrice des services éducatifs à l'Hôpital de Montréal pour enfants.

La qualité

Certains jouets sont des indémodables, des classiques. Et il y a une raison à cela : ils sont bien faits, solides et durables. « On lit les étiquettes et les instructions, on regarde la liste des matériaux, on surveille les avis et rappels », précise Mme Ferland.

Les intérêts de l'enfant

Si vous avez un dévoreur de romans, une fan de ballet ou un miniscientifique, il serait bon de lui proposer quelque chose qui va nourrir sa passion. « Idéalement, le jouet vient en appui au développement de l'enfant et va l'aider à pousser ses capacités », explique Catherine Goldschmidt, journaliste spécialisée en jeux et jouets.

Le facteur « pur plaisir »

« Si votre enfant vous parle de tel ou tel jouet ou jeu, et qu'il en tremble tellement il en rêve, pourquoi ne pas le lui offrir ? », demande Mme Haineault en ajoutant que cela doit être en accord avec notre budget. Elle rappelle que la magie de Noël, c'est aussi de faire plaisir et d'« allumer les étincelles ».

Les pièges à éviter

Ne pas respecter l'âge recommandé

Sur l'emballage, le fabricant indique à qui s'adresse le jeu ou jouet : l'âge proposé devrait toujours être respecté, selon les trois expertes interrogées. « D'abord pour des raisons de sécurité, signale Francine Ferland, mais aussi pour que le défi soit à la mesure des habiletés de l'enfant. Si cela lui paraît insurmontable, il va le mettre de côté et il ne va pas forcément y revenir : il en gardera le souvenir d'un jouet ennuyant. »

Acheter un jouet sonore

Si on trouve que le son d'un jouet est fort ou agressant en magasin, imaginons notre perception une fois à la maison... Il y a fort à parier que cela sera terriblement irritant ! « On peut se demander : "Est-ce que ce jeu sert encore à quelque chose sans son, est-ce que l'intérêt demeure ?" », dit Mme Goldschmidt, qui souligne qu'on devrait toujours vérifier s'il est possible de diminuer l'intensité du son sur un jouet.

Varier le type de jouet/jeu

Il faut respecter l'intérêt de l'enfant. Mais cela ne veut pas dire qu'il faille rester conventionnel. Il existe cinq grands types de jeux/jouets :  ceux qui favorisent le développement moteur (un ballon), ceux qui suscitent les capacités sensorielles et intellectuelles (les jeux de société), ceux qui poussent la créativité et l'imagination (les marionnettes), les jeux d'imitation (les poupées) et les jouets qui nourrissent l'affectif (le doudou). Mme Goldschmidt rappelle qu'il est bon de permettre à l'enfant d'explorer tout cet éventail.

Privilégier l'aspect « éducatif »

« On ne joue pas pour apprendre, mais on apprend toujours en jouant », affirme Francine Ferland. Autrement dit, tous les jouets et jeux peuvent être considérés comme éducatifs, alors qu'un jouet étiqueté « éducatif » risque d'être peu polyvalent. « L'enfant pourrait s'en désintéresser rapidement », dit Mme Ferland.

Faire une démonstration complète

Lorsque l'enfant déballe son cadeau, il est bien de participer avec lui... mais pas trop. « Le parent peut exprimer son enthousiasme et poser des questions, indique Mme Goldschmidt, mais pas tout faire à la place de l'enfant ! » Francine Ferland renchérit : « L'enfant doit s'approprier le jeu ou le jouet ; le découvrir et l'explorer, ça fait partie du plaisir. »