L'exportation de caviar sauvage en provenance de la Mer Caspienne est interdite depuis janvier à la seule exception de celui provenant des esturgeons iraniens, prévient lundi l'ONG Seaweb qui appelle les amateurs à la vigilance.

La mesure a été imposée par la Convention sur le commerce international des espèces en danger (Cites) à des fins de conservation, alors que les populations d'esturgeon sont menacées d'extinction, notamment le beluga dont les stocks ont diminué de 90% en 20 ans, selon les scientifiques.

Au sein de l'Union Européenne - premier importateur mondial jusqu'à l'interdiction, France, Allemagne et Suisse en tête - les boîtes de précieux grains noirs doivent être identifiées par une étiquette non réutilisable mentionnant le pays d'origine du produit, l'espèce, l'année de production, ainsi que la lettre W (pour «wild», sauvage) ou C pour élevage en captivité, souligne Seaweb dans un communiqué.

Le caviar de la Caspienne représente 90% de la production mondiale.

Celui en provenance de Russie, du Kazakhstan et d'Azerbaïdjan produit en 2006 est «illégal», insiste l'ONG américaine.

Selon Stéphane Ringuet, biologiste de l'ONG Traffic-Europe, 12 tonnes de caviar illégales ont été saisies entre 2000 et 2005 en Europe de l'Ouest.

Le mois dernier encore, l'ONG Environment Canada, a recouru à des tests ADN pour arrêter l'importation illégale de 126 kg de caviar.

Présentée comme du kaluga de basse catégorie en provenance de Chine, explique Seaweb, la cargaison concernait en réalité du caviar Beluga, de l'Osciètre et du Sevruga traditionnellement produits par des esturgeons de Caspienne, d'un montant estimé à plus de 305 000 euros.

Pour sauver l'esturgeon, vieux d'au moins 200 millions d'années donc antérieur au dinosaure, ONG et scientifiques font campagne pour le caviar d'élevage, français, espagnol ou italien.

«Sur 27 espèces, 19 sont proches de l'extinction: l'esturgeon est probablement aujourd'hui la ressource naturelle la plus vulnérable au monde», selon le professeur de biologie marine et directrice du Pew Institute des sciences océaniques à l'Université de Miami (États-Unis), Ellen Pikitch, de passage à Paris cet automne.