Offrir un roman, c’est faire cadeau d’un univers de rêves et de découvertes. Voici huit suggestions parmi les nouveautés phares de l’année en littérature québécoise.

Le livre ultime

Ce dernier titre de Simon Roy, qui s’est éteint en octobre alors qu’il était atteint d’un cancer au cerveau, signe la conclusion d’une œuvre unique par son originalité et amorcée par Ma vie rouge Kubrick. Ces réflexions fragmentées, écrites dans l’urgence quelques mois avant sa mort, entremêlent son histoire et ses obsessions personnelles en parallèle à l’univers de Stanley Kubrick et d’Orson Welles. Une lecture qui se lit comme un ultime hommage.

Ma fin du monde, Simon Roy, Boréal, 136 pages

La force des souvenirs

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Quand viendra l’aube

Dans le sillon tracé par Les ombres blanches et Les villes de papier, Dominique Fortier a écrit ce court texte après la mort de son père. Traversé encore une fois par les mots de la poète américaine Emily Dickinson, mais aussi par ceux de François Villon et de Rebecca Solnit, il explore la puissance des souvenirs dans l’ombre du deuil. Poétique et lumineux.

Quand viendra l’aube, Dominique Fortier, Alto, 104 pages

Un Montréal noir et magique

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Perdre la tête

Depuis quelques années, la Montréalaise Heather O’Neill nous livre des récits rocambolesques, à la fois sombres et magiques, habités par des personnages inoubliables. On retrouve ici les thèmes qui lui sont chers depuis Hôtel Lonely Hearts et Mademoiselle Samedi soir – les amitiés tumultueuses, la perte de l’innocence – en suivant les errances de deux adolescentes, au XIXe siècle, entre les quartiers malfamés de la ville et le luxe du Mille doré.

Perdre la tête, Heather O’Neill, traduit de l’anglais par Dominique Fortier, Alto, 504 pages

Destins retracés

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Un endroit familier

Tristan Malavoy explore ici la question de l’héritage familial, « celui qui ne figure pas dans les testaments », en retraçant les combats poignants de trois de ses aïeuls qui ont vécu au début du XXe siècle. À travers les décisions déchirantes qu’ils ont dû prendre et les chemins qu’ils ont empruntés, c’est en fait une part de lui-même qu’il tente de découvrir en déterrant les fantômes du passé.

Un endroit familier, Tristan Malavoy, Québec Amérique, 136 pages

Réécrire sa vie

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J’étais un héros

Sophie Bienvenu n’a pas son pareil pour créer des personnages écorchés dont on se souvient longtemps. Ce nouveau roman, inspiré de sa propre relation tumultueuse avec son père, met en scène le personnage d’Yvan, un alcoolique qui remet en question sa vie ratée et ses liens rompus avec sa fille. Un roman uchronique sur le pardon et la rédemption de l’autrice d’Et au pire, on se mariera et Chercher Sam.

J’étais un héros, Sophie Bienvenu, Le Cheval d’août, 176 pages

Le point final d’une grande œuvre

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Augustino ou l’illumination

C’est en quelque sorte le testament littéraire de Marie-Claire Blais, sur lequel elle travaillait toujours à sa mort, l’an dernier, et la conclusion de son cycle Soifs. On y retrouve le personnage d’Augustino, écrivain, militant et travailleur humanitaire en Inde auprès des lépreux. Ce court texte qui s’attarde au sort des exclus et des marginaux, et pourfend les puissants, compte parmi les écrits les plus profonds de cette grande écrivaine.

Augustino ou l’illumination, Marie-Claire Blais, Boréal, 96 pages

De culture et d’Europe

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Impromptu

C’est le premier de deux romans parus cette année sous la plume de Catherine Mavrikakis, avec Niagara. Impromptu est un tout petit livre sur le milieu universitaire montréalais des années 1980, où elle raille avec tendresse et sarcasme l’admiration des intellectuels québécois et nord-américains pour la culture européenne, notamment à travers la relation particulière entre une étudiante et un personnage de professeur pour le moins excentrique.

Impromptu, Catherine Mavrikakis, Héliotrope, 72 pages

Retour dans le Nord

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On a tout l’automne

L’autrice de Nirliit, qui a été traduit en plusieurs langues, renoue ici avec les enfants de son premier roman, maintenant adolescents. Une jeune femme retourne à Salluit, dans le Nunavik, pour y donner des ateliers de poésie, mais surtout pour retrouver ces jeunes auxquels elle s’était attachée et faire un bout de chemin avec eux dans leur langue, qu’elle a commencé à apprendre. Un récit tendre sur le deuil et la perte.

On a tout l’automne, Juliana Léveillé-Trudel, La Peuplade, 216 pages