Les citrouilles ne sont même pas encore au compost que certains ont déjà sorti leurs décorations de Noël et font jouer en boucle leur musique préférée des Fêtes. Pourquoi un tel amour pour « la plus belle période de l’année » ? Nous avons parlé à des adeptes.

Mariah Carey a ravi les amoureux des Fêtes en donnant le coup d’envoi des festivités mardi dernier. Dans une vidéo publiée le lendemain de l’Halloween, elle apparaît déguisée en sorcière. Après un rire diabolique, le calendrier passe du 31 octobre au 1er novembre et la diva revêt alors des habits festifs au son de son succès All I Want for Christmas is You.

Dehors novembre

La créatrice de contenu Émilie Desjarlais fait partie de ces friands des festivités de fin d’année. Elle a averti ses abonnés l’année dernière lors des premiers jours de novembre. « J’avais publié une vidéo de mon salon transformé pour Noël et je disais : “Vous pouvez me unfollow maintenant, parce que ça ne s’arrêtera pas” », lance-t-elle en riant.

Celle qui est derrière la page Instagram Brook & Peony prend plaisir à plonger dans le temps des Fêtes rapidement. Ses publications des mois de novembre et de décembre sont parsemées de sapins, de guirlandes, d’étoiles en papier, de bougies et de cadeaux emballés avec soin.

Ayant emménagé il y a environ un an dans son nouvel appartement, Émilie Desjarlais se donne un peu plus de temps cette année pour enjoliver son foyer, mais tout sera en place dès la mi-novembre, assure-t-elle.

C’est toujours un mois [novembre] plus difficile. Avoir des petites lumières d’ambiance, ça fait une différence sur le moral.

Émilie Desjarlais, créatrice de contenu

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

La place d’Armes a déjà ses flocons pour le temps des Fêtes.

Même son de cloche pour Isabelle Maillé. « Novembre, c’est mon pire mois. J’essaie de compenser en ramenant Noël. » La musique commence à résonner dans la maisonnée dès novembre et les décorations sont rapidement sorties en décembre. « C’est un build-up jusqu’à l’apothéose », explique la comptable.

« La décoration, généralement, je la fais le 1er décembre, mais je me retiens pour ne pas la faire plus tôt », convient le conjoint d’Isabelle Maillé, Robert Gendron. L’ingénieur en télécommunications doit aussi s’empêcher chaque année d’enrichir leur collection de décorations.

« Pour les personnes qui aiment vraiment Noël, c’est associé à une période joyeuse, dit la psychologue Sylvie Boucher. Comme novembre est un mois plate et difficile, certains vont se demander comment le rendre plus agréable. » Les décorations sont donc souvent associées à des « souvenirs joyeux et familiaux », explique-t-elle.

Des traditions rassembleuses

Durant la pandémie, Pascale Jodoin a pris l’habitude de sortir ses décorations de Noël dès le 1er novembre. « Ça a pris plus d’importance, souligne-t-elle. Ça a mis un baume sur le fait qu’on était tout seuls dans nos maisons. »

PHOTO FOURNIE PAR PASCALE JODOIN

Le chien de Pascale Jodoin, Puff, pose entouré des décorations de Noël du salon.

Enfant, c’était un rituel pour sa famille de décorer pour Noël. « On mettait de la musique de Noël, on passait la journée à décorer le sapin et la maison. » Une tradition que la coordonnatrice au développement artistique et à la programmation a mis un point d’honneur de perpétuer lorsqu’elle a quitté le nid familial.

« Je n’ai pas d’enfants, donc la magie de Noël, ce n’est pas le père Noël, mais c’est être ensemble en famille », affirme-t-elle. Elle retrouve ses proches chaque année le 25 décembre au matin pour un déjeuner-brunch « assis par terre avec de la musique et entourés de cadeaux ».

Les décorations, Émilie Desjarlais les met aussi pour sa fille Brook. « C’est tellement magique pour elle, donc de commencer à mettre de la magie tôt, ça étire le bon sentiment », croit-elle. Journées en pyjama et emballage de cadeaux sont quelques-uns des rituels au menu de la petite famille durant le temps des Fêtes.

PHOTO FOURNIE PAR ÉMILIE DESJARLAIS

La fille d'Émilie Desjarlais, Brook, qui cuisine durant le temps des Fêtes

« Je suis une mère de famille monoparentale, donc je n’ai pas beaucoup de moments d’arrêt avec ma fille, explique-t-elle. Le temps des Fêtes me permet de partager des moments privilégiés. »

  • Les décorations de Noël chez Émilie Desjarlais

    PHOTO FOURNIE PAR ÉMILIE DESJARLAIS

    Les décorations de Noël chez Émilie Desjarlais

  • Les bas de Noël sont déjà accrochés.

    PHOTO FOURNIE PAR ÉMILIE DESJARLAIS

    Les bas de Noël sont déjà accrochés.

  • Le sapin trône dans un coin de la salle à manger.

    PHOTO FOURNIE PAR ÉMILIE DESJARLAIS

    Le sapin trône dans un coin de la salle à manger.

  • Les décorations atteignent le plafond...

    PHOTO FOURNIE PAR ÉMILIE DESJARLAIS

    Les décorations atteignent le plafond...

  • La vue dehors est magnifiée.

    PHOTO FOURNIE PAR ÉMILIE DESJARLAIS

    La vue dehors est magnifiée.

  • Même la chambre a sa touche des Fêtes.

    PHOTO FOURNIE PAR ÉMILIE DESJARLAIS

    Même la chambre a sa touche des Fêtes.

  • La fille d’Émilie Desjarlais, Brook, devant son calendrier de l’avent

    PHOTO FOURNIE PAR ÉMILIE DESJARLAIS

    La fille d’Émilie Desjarlais, Brook, devant son calendrier de l’avent

1/7
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Les traditions sont positives, confirme la psychologue Sylvie Boucher. « Ça donne du sens à la famille, ça crée des liens et un point de rencontre. C’est aussi un désir festif, se rassembler et partager avec les gens. »

« Involontairement, on ne s’est pas dit qu’on allait créer des traditions, mais mon conjoint et moi, on aime Noël, donc ça s’est fait naturellement », raconte Isabelle Maillé, qui croit que leurs deux enfants dans la vingtaine vont maintenir la tradition de décorer.

Le plus important pour le couple ? Passer du temps avec la famille et les amis, disent-ils. « On a une vie de fous, donc de prendre le temps de faire une bonne bouffe avec la famille et les amis, c’est ce qu’il y a de meilleur », indique Isabelle Maillé.

Et ceux qui trouvent que novembre, c’est trop tôt pour évoquer Noël ? « Les grinchs s’en iront », dit à la blague Émilie Desjarlais, qui pense cependant que la majorité de ses abonnés apprécient son contenu des Fêtes.

« On se fout du jugement des autres », soulignent en chœur Isabelle Maillé et Robert Gendron. « Je n’étire pas ça, par contre, souligne Robert Gendron, qui retire ses décorations en janvier. Il y a une valeur ajoutée à décorer avant, parce qu’on dirait qu’on augmente notre anticipation. »