Des personnalités nous racontent des moments marquants qu’ils ont vécus durant la période des Fêtes ou des rituels qu’ils pratiquent à cette occasion.

Il y a trois ans, Jean-Pier Gravel a proposé à son frère et à sa sœur d’offrir à leurs parents d’enregistrer chacun une chanson avec leurs trois enfants. « Mon père a chanté toute sa vie, précise l’animateur et entrepreneur. Ma mère a fait des prestations dans les mariages et les funérailles avec sa sœur. Mon frère est sonorisateur et joue à peu près de tous les instruments. Ma sœur a suivi des cours de chant et moi, chanter est l’une des choses que j’aime le plus au monde. »

Leur mère a choisi Somethin’ Stupid, la chanson qu’ont reprise en duo Robbie Williams et Nicole Kidman il y a quelques années. La recherche du paternel a été plus complexe. « Mon père voulait une chanson francophone, idéalement québécoise, avec un message touchant pour décupler les émotions du moment. Il nous fallait aussi une chanson que tout le monde connaissait, puisqu’on n’avait pas le temps de faire une journée de répétitions. On a sorti les cahiers de chansons de sa jeunesse pour finalement choisir Si Dieu existe de Claude Dubois. »

Jean-Pier Gravel, qui a lancé l’été dernier l’entreprise Département des moments, a fait imprimer les paroles pour noter les césures, les accents toniques et tous les petits détails afin d’améliorer sa prestation. « Ma sœur et moi étions moins habitués à faire ça et on découvrait un nouvel univers. On s’est tous alliés dans une passion commune et chacun donnait des conseils aux autres. C’est difficile à décrire comme sentiment… mais c’est comme si on bâtissait une maison dont on avait dessiné les plans ensemble, en se servant des forces de chacun pour qu’elle soit plus solide et plus belle. »

Voyant que les 141 prises épuisaient les membres de sa famille, son frère a préparé des boissons chaudes pour protéger leurs voix. 

On se croyait ! On vivait un moment d’enregistrement en studio comme si on était la famille Dion !

Jean-Pier Gravel

Au-delà du cadeau original offert à leurs parents, les frères et sœur Gravel se sont créé des souvenirs. « J’ai rarement chanté devant mes parents, dit Jean-Pier. Quand j’ai commencé Si Dieu existe, j’ai vu une émotion dans les yeux de mon père qui me disait que j’avais peut-être une belle voix. J’ai toujours été gêné de parler de ma voix, alors que les autres chantent si bien. »

Pourtant, c’est en joignant ses cordes vocales aux leurs que la magie a opéré. « Dans une même fratrie, il y a des intonations qui se ressemblent, mais avec les années, chaque voix trouve sa propre couleur. Le mélange était surprenant ! »