Des personnalités nous racontent des moments marquants qu’ils ont vécus durant la période des Fêtes ou des rituels qu’ils pratiquent à cette occasion.

Grâce à sa grand-mère aux talents de cuisinière hors normes, Frédérique Dufort a goûté à des mets traditionnels de plusieurs pays chaque année durant le temps des Fêtes. « Ma grand-maman organisait une tablée de découvertes gastronomiques avec un pays thématique différent par année, se souvient la comédienne et auteure. On a eu l’Italie, le Japon, l’Espagne, le Royaume-Uni, la France, l’Espagne et les États-Unis. Autour de la table, tout le monde n’avait pas l’habitude de manger des mets du genre, mais on essayait tout. »

Chaque repas était composé de sept services au minimum, avec des accords mets et vins recherchés. « Ma mamie se donnait durant des semaines avant de nous recevoir à Noël. À vrai dire, elle commandait ses ingrédients d’un peu partout un an d’avance. En juillet, on savait déjà ce qu’on allait manger à la quatrième entrée. Elle achetait peu à peu ses vins à la SAQ ou en importation privée. »

Si la grand-mère veillait à tous les petits détails de ses tablées, elle pouvait aussi compter sur l’aide de sa petite-fille comédienne, année après année. « Je prenais toujours plaisir à passer des heures en cuisine avec elle à l’aider et à ramasser. Il fallait être très méthodique pour que tout soit parfait. Je ne sais pas si les gens réalisaient l’ampleur de ce qu’elle faisait. »

La question se pose d’ailleurs : pourquoi en faire autant pour un soir seulement ? « Ma grand-mère a toujours eu besoin de créer. Elle aurait voulu faire carrière comme chanteuse, mais elle est devenue infirmière. Elle est entrée dans le moule. Quand elle se retrouvait en cuisine, elle pouvait s’évader de son quotidien un peu imposé. » La dame, aujourd’hui disparue, n’hésitait pas à découvrir de nouvelles saveurs et à perfectionner ses techniques. « Elle a déjà suivi des cours avec Elena Faita dans la Petite Italie. L’année dernière, mon copain m’a offert de suivre des cours au même endroit. J’ai reconnu des recettes, des goûts et des expressions. C’était vraiment spécial ! »

De toute évidence, la passion pour la bouffe coule dans les veines de Frédérique Dufort, qui deviendra chroniqueuse littéraire à Salut bonjour, en janvier. « Ma grand-mère m’a donné encore plus le goût de m’ouvrir aux autres cultures. Elle voulait nous faire goûter à tout. Les enfants, chez nous, n’ont jamais été difficiles par rapport à leur alimentation. On allait toujours aux Fêtes gourmandes et ce genre d’évènements. On est des gourmands et des curieux. »