Le sapin de Noël devrait retrouver cette année encore sa place d'honneur dans près d'un quart des foyers français, les professionnels estimant que cet élément traditionnel des Fêtes constitue un véritable remède anti-crise.

«Crise ou pas crise, le marché est stable, voire les gens dépensent même tous les ans un petit peu plus pour leur sapin», a expliqué à l'AFP Frédéric Naudet, président de l'Association française du sapin de Noël naturel (AFSSN).

«Pour des événements aussi festifs, traditionnels et ponctuels, les gens ne se privent pas. On s'attend à des tendances identiques à l'année dernière», a-t-il ajouté.

Le marché «se présente comme une année classique. Le produit est toujours plébiscité et reste un incontournable des Fêtes de fin d'année. On ne pense pas que cela fasse partie des arbitrages des consommateurs», confirme François-Xavier Trillot, responsable achats fleurs et plantes des hypermarchés Auchan.

Même son de cloche chez Truffaut: «en temps de crise, les gens se font un peu plaisir en période de fêtes», selon Marc Gueguen, responsable recherche et développement pour la chaîne de jardineries, qui a commandé près de 120 000 sapins cette année (110.000 vendus en 2010).

Une étude publiée début novembre par le cabinet Deloitte semble leur donner raison: les Français comptent dépenser 1,9% de plus pour Noël 2011 par rapport à 2012, avec un budget de 606 euros par foyer.

À Noël 2008, en plein marasme économique, le nombre de foyers ayant acheté un sapin avait bondi à 24% après plusieurs années de repli, avant de glisser de nouveau à 21,6% l'an dernier, selon une enquête TNS-Sofres pour l'AFSSN.

Le nombre de sapins vendus ne cesse de progresser pour atteindre 6,1 millions en 2010 (6 millions en 2009), dont 5,1 millions naturels produits à 80% en France. Et le prix moyen grimpe également à 24 euros l'an dernier, contre 23,2 euros en 2009.

De plus en plus de Nordmann

«La valeur moyenne a tendance à augmenter, car nous vendons de plus en plus de variété Nordmann», a expliqué M. Gueguen.

Le prix moyen d'un Nordmann a atteint 28,1 euros l'an dernier, soit près du double de son grand concurrent l'Epicéa (15,9 euros). Entre 2000 et 2010, la part de marché du Nordmann dans le sapin naturel est passée de 28,8% à 64,3%.

Le Nordmann est équipé d'aiguilles d'un vert sombre qui ne piquent pas, qui tiennent plus longtemps sur des branches plus touffues qu'un Epicéa qui, lui, dégage une bonne odeur de pinède. Le Nobilis réunit le meilleur des deux précédents, pour un prix moyen de 30 à 35 euros.

Quand les Français optent pour un Nordmann, ils choisissent en général un arbre plus grand (34,5% font plus de 1,5 mètre, contre 29,7% pour l'Epicéa).

«Les petites tailles, 1 à 1,5 mètre, étaient très fortes il y a 10-15 ans. Mais on vend beaucoup de décorations et si on veut mettre beaucoup de décorations, il faut avoir un gros sapin», a relevé M. Gueguen, qui table sur une croissance de «2 à 3%» du chiffre d'affaires du secteur cette année.

En 2010, le secteur a engrangé environ 147,7 millions d'euros, dont 123 millions pour le sapin naturel (+4,2% sur un an).

Mais si les Français devaient effectuer un arbitrage, les opinions divergent: ils choisiront un sapin plus petit, mais resteront dans le Nordmann pour M. Trillot, alors que, pour M. Gueguen, ils garderont un grand sapin quitte à retourner vers l'Epicéa.

«Le sapin, c'est quelque chose que l'on achète une fois par an. Les gens vont économiser à peine 10 euros en changeant de taille», a estimé pour sa part M. Naudet, qui produit 350.000 sapins.

Après avoir grignoté des parts de marché grâce à une meilleure qualité des produits, le sapin artificiel était présent dans 3,6% des foyers français (1 million d'exemplaires achetés en 2010).

Son prix moyen était de 24 euros.