Le concept de la télé HD sans fil n'en est encore qu'à ses premiers balbutiements, mais il ne devrait pas tarder à devenir le cri de guerre des fabricants.

Cette année, Sony, Panasonic, LG, Hitachi et plusieurs autres grandes marques asiatiques ont toutes mis sur le marché des téléviseurs ne nécessitant le branchement d'aucun câble HDMI. La transmission du signal haute définition de 1080p se fait entièrement par la voie des ondes, sans la moindre compression.

Ces dispositifs, encore extrêmement coûteux, nécessitent toutefois le branchement des fils à un boîtier-transmetteur, qui peut en théorie être logé jusqu'à 30 mètres du téléviseur. Ainsi dépouillés d'une foule de connecteurs et de composantes volumineux, les téléviseurs dotés de cette technologie sont généralement beaucoup plus minces que les téléviseurs normaux.

En 2010, le nombre de modèles compatibles avec cette technologie «HDMI sans fil» devrait exploser, promettent les fabricants. Mais évidemment, dans le monde ultracompétitif de l'électronique, une bonne bataille de formats doit d'abord se dérouler. Après le triomphe de Beta contre VHS dans les années 80 et l'anéantissement de HD DVD par le Blu-Ray, c'est l'affrontement entre le consortium WHDI (Wireless High Définition Interface, supporté par Hitachi, LG, Motorola, Sharp et Sony) et le groupe WirelessHD (WIHD, supporté par Intel, NEC, Toshiba, mais aussi LG et Sony) qui se profile à l'horizon.

Les deux groupes utilisent des technologies différentes, mais cherchent à atteindre le même but : permettre à tous les appareils électroniques d'une maison de se parler entre eux et, ultimement, de s'échanger sans fil des séquences vidéo en haute résolution. Le contenu d'une future console portable haute définition, par exemple, pourrait s'afficher sur l'écran géant du salon, et vice-versa.

Le DLNÀ est là, Windows 7 le propulsera

Pendant ce temps, une autre technologie sans fil commence à faire une percée majeure dans les télé haute définition. Il s'agit du standard DLNA, pour Digital Livingroom Network Alliance, qui est supporté par plus de 300 fabricants.

Les appareils certifiés DLNA, de plus en plus nombreux, sont capables de se brancher à un serveur central situé dans la maison et à partir duquel ils peuvent lire des photos, des fichiers MP3 ou des films (en basse définition ou très compressés).

L'arrivée de Windows 7, le nouveau système d'exploitation de Microsoft, devrait donner un coup de pouce à cette technologie, puisqu'à partir de n'importe quel ordinateur Windows 7, il est maintenant plus facilement possible de «pousser» de l'information vers un appareil certifié DLNA. Microsoft en fait d'ailleurs largement la promotion dans des publicités qu'elle diffuse à grande échelle depuis la mi-octobre.

60, 120 OU 240 HERTZ?

Depuis leur apparition, les écrans ACL avaient un gros défaut : le taux de rafraîchissement de l'image était lent, donnant parfois une impression d'images saccadées. Les fabricants ont décidé de s'attaquer à ce problème, en se lançant dans une course aux hertz.

Hertz? Un signal vidéo est normalement composé de 30 images différentes par seconde. C'est la succession de ces images qui trompe l'oeil et le cerveau humain, donnant une impression de mouvement. Sur les anciens téléviseurs, le rafraîchissement de chacune des 30 images se faisait en deux temps; il y avait donc, en réalité, une succession de 60 demi-images par seconde, d'où le terme 60 hertz.

À cause de la technologie utilisée par les écrans ACL, l'effet trompe-l'oeil réalisé par les 60 rafraîchissements d'image par seconde est, selon les fabricants, devenu moins efficace, donnant l'impression de saccadé, surtout lors de séquence très mouvementées, comme lors du visionnement d'un match sportif, ou lors du visionnement d'un film tourné à 24 images par seconde.

Au cours des deux dernières années, les fabricants d'écran ACL ont donc mis en marché des appareils à 120 hertz, qui rafraîchissent l'écran 4 fois pour chacune des 30 images, plutôt que 2. Le hic, c'est que le contenu de chacune des 30 images de la source (ou 24 images en cinéma), lui, ne change pas.

N'empêche, cette année, plusieurs fabricants ont poussé le rafraîchissement à 240 hertz. Chaque image est donc affichée 8 fois chaque seconde avant d'être renouvelée. Ce haut taux de renouvellement créerait une impression encore plus grande de fluidité. En théorie, c'est indubitable, mais la question est de savoir si le cerveau le perçoit. Chose certaine, le portefeuille, lui, s'en ressent, car plus le taux rafraîchissement est élevé, plus l'écran coûte cher.