Sur la pochette de l'album Noël de chez nous de La Compagnie créole, on voit un bonhomme de neige bien installé sur une plage tropicale. Au Québec, la semaine dernière, les flocons étaient également au rendez-vous pour accueillir le groupe antillais, qui n'allait surtout pas s'en plaindre. Comme quoi chaleur et hiver ne sont pas des opposés dans l'univers coloré de ces musiciens!

«Même Mère Nature nous a créé une belle ambiance!» a lancé José Sébéloué. «Chaque fois qu'on vient, c'est pour faire fondre la neige», a ajouté sa complice, Clémence Bringtown.

 

Si leurs rytwhmes viennent du Sud, les membres de La Compagnie créole n'ont pas peur du froid. Leur relation avec le public d'ici dure depuis plus de 20 ans; disons qu'ils commencent à avoir l'habitude des visites hivernales. Clémence Bringtown dit même préférer nettement venir nous voir pendant la saison froide.

«La première fois qu'on a chanté ici, en 1986, on est tombés en amour. Et ç'a été un truc réciproque. C'est figé indéfectiblement. Chaque fois qu'on revient, c'est le même engouement, la même passion», note la chanteuse, qui dit parfois craindre de ne pas remplir les attentes du public québécois: «On est heureux de cet amour, de cet échange. Ça serait malheureux de les décevoir...»

C'est justement à nous que la chanteuse a pensé pour la production du disque Noël de chez nous, un album «inédit pour le Québec». L'objectif: «transporter les gens vers le Sud pour avoir un Noël plus chaud», explique Clémence Bringtown. La recette: mélanger des chansons du temps des Fêtes populaires ici et des airs traditionnels antillais glanés à même ses souvenirs de jeunesse. «Ces chansons n'ont jamais été enregistrées», avance la chanteuse, qui raconte avoir mis à l'épreuve la mémoire de sa mère pour monter son répertoire, quitte à remplir les trous avec des paroles de son cru. Le résultat est résolument festif, à l'image des célébrations antillaises décrites par La Compagnie Créole: tout le monde est invité, on chante et on danse jusqu'au petit matin... Et ce, à partir du début décembre.

«Quand j'étais gamine, ma mère avait un restaurant. À Noël, ce n'était plus un lieu de commerce, c'était un lieu de rencontre. Toute la nuit, on servait à boire et à manger aux gens qui venaient chanter des cantiques», raconte Clémence Bringtown, ajoutant avoir été un peu déçue, en s'installant en France, de voir qu'on y célébrait Noël de façon plus intimiste. «En Europe, Noël, pour les gens, c'est en famille. Aux Antilles, tout le monde est de la famille!»

Si tout se passe bien, La Compagnie Créole espère nous rendre visite l'année prochaine pour un spectacle de Noël. En attendant, le quatuor reviendra au Québec en février, le temps d'un autre pied de nez à l'hiver... Et tant mieux s'il fait froid! «Les gens du Nord ont dans le coeur la chaleur qu'ils n'ont pas à l'extérieur», philosophe José Sébéloué.

La Compagnie créole, le 6 février 2009, 20h, au Centre Bell