Noël coïncide presque exactement avec le solstice d'hiver. Ce n'est pas le fruit du hasard, mais plutôt l'origine même de cette fête. C'est ce que rappelle le Planétarium de Montréal dans son nouveau film, La Nuit la plus longue.

Bien avant d'être associé à la naissance de Jésus, Noël a été la fête du dieu romain Mithra. La fête de Yule a aussi longtemps été célébrée en Scandinavie. Nombreux étaient les peuples de l'hémisphère nord à entourer de festivités la plus longue nuit de l'année.

 

Il y a des siècles, les hommes habitant les forêts appréhendaient les nuits précédant le solstice, qu'ils liaient à la présence d'esprits. Par-dessus tout, ils craignaient que le soleil et l'été ne reviennent pas. «Déjà, les homos sapiens observaient les cycles, mais sans les comprendre», souligne Pierre Chastenay, astronome au Planétarium.

Par les sacrifices et les rites, ils voulaient aider l'astre solaire et la nature à reprendre des forces. Pas surprenant que la lumière ait un rôle si important dans toutes les festivités du solstice. Les Celtes, notamment, laissaient une bougie à leur fenêtre. Ils allumaient aussi de grands bûchers dans la nuit.

Les Romains, eux, fêtaient le dieu Mithra, ramené de la Perse et associé au soleil. Ils décoraient leurs maisons de houx, pour se protéger des mauvais esprits, et s'offraient des cadeaux.

Les arbres étaient déjà, il y a bien longtemps, au centre des célébrations du solstice. Les Celtes les ornaient de fruits et de clochettes, leur faisaient des offrandes de pain et de bière. Une façon de remercier les arbres de leur fournir abri, chaleur et nourriture. Et de les encourager à se regarnir de feuilles et de fruits au printemps.

Les façons de célébrer des différents peuples ont évolué au gré des époques. La bûche de Noël en est un bon exemple. Au départ, elle était bel et bien en bois et brûlée dans le foyer. «La tradition est restée, mais la bûche est devenue une décoration pour la table et, aujourd'hui, un dessert», note M. Chastenay.

Le personnage qui offre des cadeaux a lui aussi changé de visage. D'Odin en Scandinavie, il est devenu Saint Nicolas aux Pays-Bas. L'évêque mettait des noix dans les souliers des enfants méritants. Quand les émigrants ont quitté l'Europe pour l'Amérique, ils ont amené dans leurs valises le personnage. Il est devenu plus joufflu, a délaissé l'âne pour le renne et a connu un succès sans précédent sous les traits du père Noël.

Origines lointaines

Le film La Nuit la plus longue permet de constater à quel point les fêtes de Noël, associées à Jésus à partir du IIIe siècle, ont de lointaines origines. «Ce sont des traditions anciennes qui ont été habillées de vêtements neufs. Et, encore là, ces mythes que nous avons retracés étaient assurément précédés par d'autres, créés il y a encore bien plus longtemps», explique M. Chastenay.

Les questions astronomiques abordées dans le film sont peu techniques. La Nuit la plus longue est destiné tout de même aux 9 ans et plus, selon le classement du Planétarium. Pour Zachary, 9 ans, venu voir le film avec sa classe, les spectateurs plus jeunes pourraient eux aussi apprécier le film. «Au niveau de l'information, j'ai trouvé que c'était très intéressant. J'ai été surpris de voir que les anciens craignaient d'être hantés par les elfes», dit-il.

À la fin de chaque représentation, l'astronome présente les constellations visibles selon la période de l'année. À mémoriser pour une séance d'observation du ciel hivernal pendant le temps des Fêtes, alors qu'on est loin des lumières de la ville.

Jusqu'au 4 janvier, du mardi au dimanche en après-midi

www.planetarium.montreal.qc.ca

Tél.: 514-872-4530