Tout en jouissant en cette fin d'année d'une présence sans précédent sur les grandes scènes parisiennes, notamment avec le Cirque du soleil, Les 7 doigts de la main et le Cirque Eloize, le Québec aura eu droit à sa vitrine de Noël dans un des plus grands magasins de Paris.

Pour la première fois, le Bazar de l'hôtel de ville, le fameux BHV, a proposé à ses clients et visiteurs un «Noël québécois» qui aura touché plusieurs centaines de milliers de personnes.

Inaugurée à la mi-novembre par Isabelle Boulay (une autre vedette québécoise de cette fin d'année), l'opération se termine samedi soir. Elle marque aussi la fin des célébrations du 50e anniversaire de la Délégation générale du Québec à Paris, qui a eu la bonne idée de s'y associer alors qu'elle n'avait pas été programmée au départ.

«L'opération a projeté une image très contemporaine du Québec et de notre relation avec la France, a déclaré le délégué général du Québec, Michel Robitaille. Ça a été une vitrine incroyable.»

Cette vitrine aura largement valu les 45 000$ que le Québec a investis dans la manifestation, répercutée, de surcroît, par un catalogue distribué à un million d'exemplaires. Chaque année pendant les fêtes, les grands magasins comme les Galeries Lafayette et le Bon Marché rivalisent d'audace et d'imagination pour animer leurs vitrines et c'est une véritable tradition que d'y amener les enfants. Pendant plus d'un mois, celles du BHV, situé à quelques pas de la Seine et de la cathédrale Notre-Dame, auront toutes pris les couleurs du Québec, avec ours en peluche, raquettes et décors chaleureux mêlant bois, matières brutes, fourrure et autres cachemires.

L'ensemble était moderne et élégant, pas du tout folklorique, de quoi faire oublier le bûcheron surmonté du mot «tabarnac» qui apparaissait l'année dernière dans une des mises en scène du Bazar. Le clin d'oeil se voulait amusant: il avait été jugé maladroit, voire un peu réducteur, par certains.

Au programme de ce Noël québécois figuraient bien sûr toutes sortes d'animations, comme des ateliers de fabrication de capteurs de rêves donnés par deux jeunes Atikamek, des cours de cuisine, des spectacles de musique traditionnelle.

La plus belle réussite aura été sans conteste l'oeuvre de l'artiste interdisciplinaire Alexis O'Hara. Sous l'Observatoire du BHV, dans un décor évoquant le Grand Nord, la Montréalaise proposait une installation sonore et visuelle insolite, un grand igloo composé de dizaines de haut-parleurs recyclés.

À l'intérieur, chaque visiteur pouvait interagir avec sa propre voix soumise à divers effets. Des centaines de personnes ont pénétré chaque jour dans cette installation, indique-t-on.