Lorsque Marie-Christine Pinel a acheté son duplex en 1990, à Saint-Laurent, celui-ci avait déjà été agrandi deux fois. Au fil des ans, elle s'est habituée à la disposition éclectique des pièces. Or son ami, qui vit en Italie, prendra prochainement sa retraite et prévoit passer plus de temps chez elle. Elle veut apporter de grands changements au rez-de-chaussée pour y vivre plus confortablement à deux.

Lorsque Marie-Christine Pinel a acheté son duplex en 1990, à Saint-Laurent, celui-ci avait déjà été agrandi deux fois. Au fil des ans, elle s'est habituée à la disposition éclectique des pièces. Or son ami, qui vit en Italie, prendra prochainement sa retraite et prévoit passer plus de temps chez elle. Elle veut apporter de grands changements au rez-de-chaussée pour y vivre plus confortablement à deux.

Sa chambre est petite, déplore-t-elle. Dans la penderie, peu profonde, les cintres ne peuvent être mis droits. La seconde chambre, un peu plus spacieuse, sert de bureau. Quant à la salle de bains, très étroite, elle comprend une minuscule baignoire.

La cuisine donne l'impression d'être vaste. Elle comprend toutefois peu d'armoires et de plans de travail. Le réfrigérateur se trouve dans la pièce adjacente, peu utilisée, qui abrite aussi la laveuse.

«La salle à manger est la pièce la plus grande et je m'en sers peu, constate Marie-Christine. Je n'aime pas, par ailleurs, que l'on entre directement dans le salon, quand on pénètre dans la maison, car il n'y a pas de vestibule.»

 La maison, construite en 1929, compte encore une trappe, qu'il faut ouvrir pour se rendre dans le sous-sol, non fini. Il faut alors emprunter un escalier de fortune, très abrupt.

Marie-Christine voudrait agrandir une des deux chambres, de même que la salle de bains. Elle jongle donc avec l'idée d'agrandir la maison.

L'architecte Guy Demers lui soumet deux propositions. Il ne croit pas qu'elle aurait avantage à agrandir la maison. D'entrée de jeu, il lui recommande plutôt d'ajouter un vestibule, avec une penderie, à l'extérieur. " Vous pourrez ainsi tirer profit de l'espace à l'intérieur, précise-t-il. Actuellement, vous perdez le tiers du salon! "

La trappe devrait disparaître, poursuit-il. Dans les deux propositions, il la remplace par un escalier confortable. Comme la propriétaire prévoit descendre la laveuse dans le sous-sol, pour libérer de l'espace au rez-de-chaussée, ce sera plus facile de faire la lessive.

La rallonge doublée d'un immense espace de rangement non chauffé, à l'arrière, est aussi éliminée.

«La maison est déjà de bonne dimension, explique-t-il. La rallonge empêche la lumière de pénétrer à l'intérieur. En l'enlevant, vous aurez une vue splendide sur le jardin! Beaucoup de choses, conservées dans la pièce de rangement non chauffée, pourraient se retrouver dans un cabanon, plus loin de la maison.»

Dans les deux propositions, par ailleurs, il agrandit la chambre principale en faisant disparaître la minuscule salle de bains. La porte de la chambre est déplacée, pour l'éloigner de l'action. Ce faisant, la pièce gagne plus d'intimité. La salle de bains est réaménagée tout près, dans une partie de la pièce inutilisée. Le nouvel escalier menant au sous-sol lui fait face.

 Dans la première proposition, presque toutes les pièces changent de vocation. La cuisine, en forme de U, est déplacée au coeur de la maison. Compacte, elle comporte deux fois plus de plans de travail qu'actuellement. Un immense garde-manger la sépare du nouvel escalier. Un couloir menant au jardin est créé.

La salle à manger et le salon prennent place dans un vaste espace ouvert, à l'avant. La nouvelle chambre principale se trouve à l'arrière. À côté, un coin de lecture, avec une porte-fenêtre, a une belle vue sur le jardin.

Marie-Christine trouve la cuisine petite. «J'aime ma grande cuisine, précise-t-elle. C'est la seule pièce spacieuse de la maison.»

La chambre à l'arrière devient beaucoup plus intime, souligne l'architecte. Mais elle coupe toute la lumière.

Dans la seconde proposition, la cuisine demeure donc à l'arrière. Mais elle est entièrement réaménagée. Elle gagne un grand plan de travail en remplaçant la porte par une fenêtre et en haussant légèrement la fenêtre existante. Le réfrigérateur et un grand garde-manger font dos au nouvel escalier. La table de la cuisine se trouve dans l'espace dégagé à l'arrière, devant une porte-fenêtre. La lumière entre à flots.

Le salon et la salle à manger prennent place dans le grand espace ouvert, à la gauche de l'entrée. Un immense salon peut occuper tout l'espace, si la propriétaire ne désire pas de salle à manger, fait valoir l'architecte.

Marie-Christine est surprise. «J'avais imaginé cette ouverture à l'arrière en agrandissant de nouveau, dit-elle. C'est intéressant d'obtenir le même effet en démolissant la rallonge. Cela me forcera à faire du ménage: j'ai accumulé beaucoup de choses dont je n'ai pas besoin. Je pourrai profiter du jardin!»

Le coût? Entre 45 000$ et 50 000$, peu importe l'option choisie. Dans les deux cas, il faut en effet refaire la cuisine et la salle de bains et installer une nouvelle porte-fenêtre. Le coût du nouveau vestibule (qui ne comporterait pas de mur de fondation) est inclus. La démolition de la rallonge à l'arrière est toutefois en sus.

OBJECTIFS

- Réorganiser l'espace pour y vivre à deux plus confortablement

- Rendre la cuisine fonctionnelle

- Avoir une chambre plus spacieuse

- Agrandir la salle de bains

- Profiter davantage de la vue sur le jardin

COÛT

- Entre 45 000$ et 50 000$

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Vous voulez changer de maison sans déménager? Chaque semaine, l'architecte Guy Demers se rend chez des lecteurs de La Presse et les aide à résoudre leurs problèmes d'aménagement. Nous publions ses propositions en espérant qu'elles sauront vous inspirer à votre tour. Vous pouvez contacter Guy Demers par courriel à gdemers@lapresse.ca, en lui laissant votre numéro de téléphone. Il ne vous rappellera que si vous êtes sélectionné.

Photo Alain Roberge, La Presse

En pénétrant dans la maison, Marie-Christine entre directement dans le salon, car il n'y a pas de vestibule. Elle perd ainsi le tiers du salon.