Depuis 1959, Jacqueline Boyer prend grand soin de sa maison, située à Dorval. Après y avoir élevé ses cinq enfants, elle y habite seule. Or à 80 ans, son état de santé l'inquiète. Elle projette, avec son plus jeune fils, Luc, d'agrandir le bungalow pour qu'il puisse s'y établir avec sa femme et leur futur bébé.

Depuis 1959, Jacqueline Boyer prend grand soin de sa maison, située à Dorval. Après y avoir élevé ses cinq enfants, elle y habite seule. Or à 80 ans, son état de santé l'inquiète. Elle projette, avec son plus jeune fils, Luc, d'agrandir le bungalow pour qu'il puisse s'y établir avec sa femme et leur futur bébé.

 Ils ont imaginé divers scénarios. Luc aimerait bien ajouter un étage et transformer la maison en cottage, à l'instar de plusieurs voisins. Mais Mme Boyer s'y oppose. Elle ne veut personne au-dessus de sa tête. Le terrain étant vaste, ils songent donc à agrandir vers l'arrière, en prolongeant aussi le sous-sol.

Ils en profiteraient pour agrandir la minuscule cuisine, qui compte très peu de plans de travail et d'armoires. Ils ajouteraient deux chambres et installeraient une douche au sous-sol, qui vient d'être rénové. Ils modifieraient aussi la salle de bains au rez-de-chaussée, qui a été modernisée avec goût il y a environ huit ans. Mme Boyer, atteinte de la maladie de Parkinson, a de la difficulté à enjamber la baignoire-douche, qui est très élevée et se trouve sur un podium. Une douche serait mieux indiquée, croient-ils.

L'architecte Guy Demers leur soumet trois propositions. D'entrée de jeu, il ne recommande pas d'ajouter un étage. «Ce serait cher et compliqué», dit-il. Il agrandit la maison à l'arrière de 11, 12 ou 17 pieds de profondeur, selon les propositions. Et l'addition mesure 24 ou 32 pieds de largeur.

Chaque plan comporte une salle de bains adaptée. Spacieuse, elle comprend une douche, des toilettes et un lavabo. Une entrée secondaire, avec un vestibule et une penderie, est aussi prévue sur le côté de la maison ou à l'arrière. Une rampe permettra à l'octogénaire d'aller et de venir aisément. Dans les trois cas, pour minimiser les coûts, Guy Demers ne touche pas à l'entrée, au salon, ni à la salle de bains récemment rénovée. Les travaux touchent surtout la salle à manger, la cuisine et la chambre située entre la cuisine et la salle de bains. Lorsque l'escalier demeure à la même place, le bloc de rangement qui le surplombe est éliminé pour faire pénétrer la lumière. Dans la troisième proposition, l'escalier change de place pour optimiser l'espace.

Chaque fois, la cuisine et la salle à manger sont inversées. L'accès aux deux pièces est moins ouvert qu'actuellement. Le salon est ainsi mieux défini. Un petit couloir menant aux deux chambres existantes est créé, pour une plus grande intimité.

Dans la première proposition, la cuisine est dégagée. Le réfrigérateur et une longue surface de travail en bordent une extrémité. La salle à manger, de bonne dimension, se trouve en partie dans l'addition. Luc et sa famille s'installeraient dans les deux chambres existantes. La penderie de la chambre principale est agrandie en faisant disparaître le placard adjacent. Un de rangement est créé à côté de la salle de bains.

La chambre de Mme Boyer, très spacieuse, se trouve dans l'agrandissement, de même que la salle de bains. La douche adaptée prend place dans la maison et fait dos à la grande baignoire de la salle de bains rénovée pour faciliter les travaux de plomberie.

Mme Boyer tarde à réagir. «Je ne pensais pas que cela entraînerait autant de bouleversements, finit-elle par dire. Je suis contente que vous ne touchiez pas à la salle de bains, rénovée il y a si peu de temps. Je l'aime beaucoup.» Dans la deuxième proposition, la cuisine est moins étendue et prend la forme d'un U. Encore une fois, elle gagne de nombreuses armoires et compte beaucoup de plans de travail. La chambre de Mme Boyer, dotée de deux placards, se trouve dans la section existante, à l'avant. Sa salle de bains est aménagée dans la chambre adjacente et les pièces communiquent entre elles.

Il y a deux chambres dans l'addition pour Luc et sa famille. Celle de Luc et de sa femme possède une vaste penderie. Entre les deux chambres se trouve un corridor, qui mène au jardin. Il s'agit aussi de l'entrée secondaire conçue pour Mme Boyer.

Luc aime beaucoup cette proposition. Il apprécie particulièrement la cuisine en U: «Il y a beaucoup d'espace pour cuisiner.»

La troisième proposition est la plus économique, souligne Guy Demers avant de la dévoiler. «Il y a la même cuisine en U que dans la deuxième proposition. Et les deux chambres existantes sont comme dans la première option. Mais en déplaçant l'escalier dans la nouvelle section, on peut aménager à la place la salle de bains adaptée. La salle à manger devient plus grande. On rationalise l'espace.

L'agrandissement ne compte que 300 pieds carrés, comparativement à 400 pieds carrés dans la première proposition et 350 pieds carrés dans la deuxième.» La chambre de Mme Boyer se trouve tout près de l'entrée secondaire, à l'arrière.

Mme Boyer ne peut choisir tout de suite la proposition qu'elle préfère. «J'ai besoin d'y penser», dit-elle. Luc, qui veut épargner à sa mère trop de chambardements, hésite à se prononcer. Il préfère finalement la deuxième option.

Le coût? La première proposition, qui compte la plus grande addition, est la plus chère: environ 85 000 $. Pour agrandir la maison, il faudrait dépenser environ 60 000 $, estime Guy Demers. À cela s'ajoutent la rénovation de la cuisine, la réfection des planchers, les travaux de démolition, etc.

La deuxième option coûterait environ 80 000 $. L'agrandissement à lui seul aurait une facture d'environ 50 000 $, mais beaucoup de travaux devront être faits dans la maison. La troisième proposition serait la plus économique, avec une facture d'environ 75 000 $. Il faudrait débourser environ 45 000 $ pour effectuer l'agrandissement.

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Chaque semaine, l'architecte Guy Demers se rend chez des lecteurs de La Presse et les aide à résoudre leurs problèmes d'aménagement. Vous pouvez le joindre à gdemers@lapresse.ca, en lui laissant votre numéro. Il ne vous rappellera que si vous êtes sélectionné.

 

Photo Armand Trottier, La Presse