Vous cherchez une habitation écologique sur un lac, dans la forêt ou en milieu agricole? Il vous faut réconcilier deux contraires. Au Salon chalets et maisons de campagne, près d'une centaine de constructeurs et de promoteurs immobiliers (parmi 400 exposants) jouent la grande séduction. Comment demeurer écolucide devant le chant des sirènes? Et néanmoins, réaliser son rêve? Voici quelques pistes.

Tous les spécialistes du bâtiment s'accordent sur un point: la qualité numéro un d'une maison écologique est sa faible consommation d'énergie. Nathalie Caron, designer et visiteuse assidue, depuis 30 ans, des salons d'habitation. Elle résume ainsi ses besoins: «Je veux une maison de gros bon sens: bien orientée, supérieurement isolée, sans fuites d'air et avec beaucoup de masse thermique. Ça me désole de voir des gens s'embarquer pour 3000$ ou 4000$ de facture d'énergie annuelle!» Mme Caron est nouvellement copropriétaire d'une résidence dans les Cantons-de-l'Est, qui coûte 700$ en chauffage par année, pour 1670 pi2 habitables.

Parmi les gros canons du Salon, figure Timberblock, dont la créativité a permis de réaliser des maisons pièce sur pièce certifiées Novoclimat. L'entreprise y arrive en évidant les billots pour les emplir de mousse isolante à haute densité, à base d'eau, sans émission toxique et faite à 70% de matières recyclées. Résultat: une belle performance énergétique: des murs isolés R-30, et une étanchéité (peu de fuites d'air) de 2 CAH, alors que la norme Novoclimat exige R-24,5 et moins de 2,5 CAH. Le soin particulier accordé à la pose des fenêtres n'est pas étranger à cette performance.

Parmi les autres atouts écologiques, ajoutons que les billots de Timberblock proviennent du Québec (pin blanc de l'Est), et que le bois retiré de l'intérieur est utilisé pour d'autres composantes. «La fabrication en usine évite d'avoir des retailles de coupe», ajoute Mario Ferron, directeur général.

Matériaux recyclés

Beaucoup des bâtisseurs exposant au Salon font valoir des mérites écologiques bien réels, sans mettre nécessairement l'accent sur l'efficacité énergétique. C'est le cas de Vivre Perché, qui construit des maisons dans les arbres - des vraies, pas des cabanes. Le copropriétaire et fondateur, David Bruchez, souligne que son entreprise prend un très grand soin de la santé de l'arbre-hôte, qu'elle emploie des entrepreneurs locaux, du bois issu d'une scierie à proximité, et, souvent, des matériaux recyclés comme du bois de drave submergé, de la tôle rouillée ou des éléments structuraux écartés de la production industrielle. Les modèles quatre saisons de Vivre Perché, chauffés au poêle à bois, ont une isolation de base, conforme à celle du Code du bâtiment.

Un autre exposant important, Art Massif Structures de bois, fait des poutres en lamellé-collé, à partir d'épinettes du Québec et de colle Askland, qui ne dégage pas de COV (les toxiques composés organiques volatils) une fois séchée. Le fini est à l'huile Prato verde, de composition végétale.

Par ailleurs, Les Industries Bonneville ont présenté la maison Nature-E, dotée des atouts écologiques suivants: isolation à la fibre de cellulose (papier recyclé) pour un facteur R-30 dans les murs (comparé à R-24,5 pour Novoclimat), bords de toiture avancés, possibilité de toit vert sur une partie de la terrasse et ventilation naturelle en été (tous trois des apports à la climatisation, l'été), utilisation de bois local ainsi que tous les avantages de la préfabrication (peu de déchets de construction et moins de transport).