L'idée d'un atelier complet et spacieux chez soi fait saliver les fanas du bricolage, las de pratiquer du mieux qu'ils peuvent leur art dans le cabanon ou dans un coin du sous-sol. Mais on ne met pas en place un atelier comme on passe à table, dit Guy Simard, conseiller technique à l'Association des constructeurs d'habitations (APCHQ) de Québec et lui-même bricoleur chevronné. «Pareil projet est sérieux», trouve-t-il. Il faut planifier, se donner quelque peine et se faire à l'idée de débourser quelques milliers de dollars.

L'idée d'un atelier complet et spacieux chez soi fait saliver les fanas du bricolage, las de pratiquer du mieux qu'ils peuvent leur art dans le cabanon ou dans un coin du sous-sol. Mais on ne met pas en place un atelier comme on passe à table, dit Guy Simard, conseiller technique à l'Association des constructeurs d'habitations (APCHQ) de Québec et lui-même bricoleur chevronné. «Pareil projet est sérieux», trouve-t-il. Il faut planifier, se donner quelque peine et se faire à l'idée de débourser quelques milliers de dollars.

 Une bonne superficie pour travailler à l'aise, ranger ses outils et entreposer ses retailles de bois fin est nécessaire. Il faut aussi une isolation acoustique minimale pour éviter le plus possible d'incommoder la famille et les voisins. Puis, les murs et les plafonds doivent être résistants au feu.

 Il faut être bien organisé pour évacuer, à la source, la poussière et les gaz toxiques si on emploie - dans une pièce spécialement destinée à cette fin - un pistolet à vernir ou à teindre.

 «Si on n'y prend pas garde, les gaz pervers peuvent même contaminer le garde-manger qui pourrait se trouver dans la cuisine, juste en haut», met en garde M. Simard.

 Plancher

 Le plancher doit être solide. «En béton», aime mieux Simon Gariépy, charpentier et président de la société de construction et de rénovation Claude Gariépy & fils de L'Ange-Gardien. Car il craint qu'un plancher de bois, fut-il très bien assujetti, ne produise des vibrations.

 En revanche, si le sol est dénivelé, il faut mettre l'établi aussi bien que l'appareillage au niveau. «Autrement, un outil électrique, comme un ban de scie, qui serait incliné est dangereux», met en garde, de son côté, André Montminy, entrepreneur artisan autonome de Sainte-Foy.

 Chauffage

 Quant au chauffage des lieux, insiste-t-il, tous les systèmes à air chaud sont à oublier. «En raison de la reprise d'air des installations, le filtre ne fournirait pas», appréhende-t-il.

 Un radiateur à eau chaude est idéal si l'appareil de chauffage central s'y accorde. Sa mise en place n'en demeure pas moins onéreuse.

 «Une plinthe électrique, tout compte fait, suffit, d'autant que les lieux sont bien isolés et que le bricoleur n'aime pas avoir chaud», continue M. Montminy. On doit installer la plinthe assez loin des sources de poussière et passer régulièrement l'aspirateur sur les ailettes.

 Éclairage

 Pour s'éclairer, la lumière du jour est à privilégier, prône Simon Gariépy. En revanche, les tubes fluorescents sont on ne peut plus opportuns, selon Guy Simard. «Mais pourvus de couvercles en polycarbonate afin de faire barrage à la poussière pour le cas où, au contact de ballasts qui surchaufferaient, elle s'enflammerait», s'inquiète-t-il. La poussière d'atelier étant, selon lui, très inflammable.

 Électricité

 Le tableau de distribution d'électricité devrait-il être modifié afin d'accroître le nombre de disjoncteurs? D'ordinaire non, répond-il. «Après tout, on n'emploie qu'une machine à la fois.» À moins qu'on ne veuille ajouter une plinthe de chauffage.

 «Il faut un voltage suffisant (120 ou 240 V) et installer les prises de courant le plus près possible des outils afin de ne pas encombrer les lieux de cordons», croit Simon Gariépy. Pour la distribution des prises, suivant les besoins qu'on a, il estime opportune la préparation d'un plan d'emplacement. À la suite de quoi, on requiert les services d'un maître électricien pour effectuer, selon les normes, leur mise en place. On peut, par exemple, en réunir quelques-unes sur un poteau, spécialement conçu à cette fin, et qui s'élèverait entre deux rangs d'appareils.

 Superficier

 Par ailleurs, pour que l'atelier soit fonctionnel, il faut disposer, d'après Guy Simard, d'une surface de plancher de 300 pi ca. «Mais plus on est grandement, plus on s'étend», dit-il.

 Chose certaine, il faut prévoir un dégagement au centre. «Car on ne peut mettre toutes les machines contre les murs. La perceuse à colonne, oui; le banc de scie, non. Il faut pouvoir en faire le tour», dit André Montminy.

 Feu et bruit

 Par ailleurs, il faut que les murs et plafonds soient pare-feu et absorbent le son. D'une part parce que la poussière et les machines-outils peuvent provoquer des incendies; d'autre part parce que le fracas des appareils est de nature à taper sur les nerfs des membres de la famille.

 Au sous-sol, de l'extérieur des murs mitoyens, structurés de colombages (deux-par-quatre), vers l'intérieur, voici l'enchaînement que propose le conseiller technique de l'APCHQ : parement facultatif, chambre d'air, laine insonorisante sans laisser de vide, mais sans trop tasser, barres de résilience, puis deux épaisseurs de gypse 5/8 po se chevauchant de telle sorte que les poteaux (ou solives, au plafond) ne soient jamais exposés au feu.

 «Pour l'insonorisation, ce procédé fait bien le travail», conclut Guy Simard. Alors qu'André Montminy est d'avis qu'on ne doit pas non plus s'obliger à l'installation d'une isolation acoustique de studio. Ce serait extravagant.

 Ventilation

 Et, question de santé, un bon système de ventilation avec prise d'air frais paraît indispensable à moins qu'on puisse ouvrir les fenêtres. Ou, un dépoussiéreur central. Il peut être semi-professionnel ou d'atelier de bricolage. L'ouverture d'un conduit de succion peut être pratiquée au plafond avec un tuyau flexible qu'on approchera de chaque outil qu'on emploie.

 À moins qu'on se serve d'un bon aspirateur d'atelier, propose Simon Gariépy, et qu'on le branche sur la buse de chaque outil utilisé.

 Enfin, il ne faut pas manquer d'informer son assureur habitation du chantier qu'on entreprend et de la fin des travaux.