La vieille grange-écurie de 160 ans d'existence de Maureen et Andrée Bédard qui, jusque-là, avait résisté aux assauts des ans, a été ébranlée, l'hiver dernier, alors qu'il est tombé plus de 600 cm de neige à Saint-Gabriel-de-Valcartier. Au printemps, les deux soeurs avaient une décision à prendre : démolir le bâtiment, le reconstruire ou le recycler. Or elles ont choisi de consolider une partie de la bâtisse pour en faire un garage en récupérant le vieux bois de la grange.

La vieille grange-écurie de 160 ans d'existence de Maureen et Andrée Bédard qui, jusque-là, avait résisté aux assauts des ans, a été ébranlée, l'hiver dernier, alors qu'il est tombé plus de 600 cm de neige à Saint-Gabriel-de-Valcartier. Au printemps, les deux soeurs avaient une décision à prendre : démolir le bâtiment, le reconstruire ou le recycler. Or elles ont choisi de consolider une partie de la bâtisse pour en faire un garage en récupérant le vieux bois de la grange.

C'est par souci de protéger l'environnement et par respect pour l'histoire de ce lieu qu'elles ont choisi de recycler la grange. «Ce bâtiment avait du vécu, dit Maureen, et on voulait qu'il survive.» Non seulement ont-elles récupéré presque 70 % du bois, mais le reste a été distribué à un voisin et à une entreprise. «En fait, nous n'avons pratiquement rien jeté», déclare Andrée.

Elles ont décidé de raconter leur expérience pour montrer qu'il est possible de faire du développement durable à partir de ce qu'on a dans sa cour, mais aussi pour affirmer que les femmes sont capables de relever ce type de défi.

Harmonie

Le chantier des soeurs Bédard a duré tout l'été, les soirs et les fins de semaine. Mais avant de réaliser les travaux, elles ont dû faire leurs adieux au vieux cheval Bugs et à l'âne Mathilde. «Ça nous a peiné, souligne Maureen, mais tous deux étaient arrivés en fin de vie et ils sont morts paisiblement.» Après, elles ont pu jeter à terre la toiture devenue dangereuse et enlever une à une les planches de pin de la structure. Le gros des travaux a été effectué avec des proches et un jeune constructeur qui voulait se faire la main sur des bâtiments anciens. Aujourd'hui, elles se disent très heureuses du résultat parce que l'architecture du garage correspond exactement à ce qu'elles voulaient.

«Dès le départ, notre plan était de préserver le style ancien de l'écurie de façon à ce qu'il s'harmonise avec notre maison plus que centenaire.» Leur résidence de plus de 140 ans est une pièce sur pièce. «Il n'était donc pas question de mettre quelque chose qui dépare juste à côté», déclarent Maureen et Andrée. En cours de construction, elles ont aussi fait des découvertes intéressantes. Comme ce deuxième plafond dans la grange qui leur a permis de récupérer du bois tout à fait sain. «Des planches qu'un de nos amis ébénistes a transformées en portes de garage. Et elles sont magnifiques», précisent-elles.

Histoire familiale

Maureen raconte que Saint- Gabriel-de-Valcartier a été colonisé, en partie, par les Irlandais. Vers la fin du XIXe siècle, plusieurs des résidences du chemin Mountain View étaient des maisons de ferme. «La nôtre a appartenu à la famille Cosgrove. On a d'ailleurs passé notre jeunesse dans l'entourage de cette famille, poursuit Andrée. C'était comme un deuxième chez-nous.»

Pour l'an prochain, d'autres projets sont en préparation. «À commencer par un grand patio et une pergola que nous construirons derrière le garage pour avoir une vue sur les montagnes. Comme il nous reste encore du bois aussi bien s'en servir», concluent les deux femmes.

 

Photo Steve Deschênes, Le Soleil

La grande-écurie avant le début des travaux de recyclage.