Propriétaire d'un immeuble de quatre logements dans le quartier Notre-Dame-de-Pitié, Julie occupait un quatre pièces à l'étage. Ses trois revenus remboursaient la totalité de l'hypothèque, mais sa petite famille se sentait à l'étroit. Romain, son fils de neuf ans, rêvait d'avoir un sous-sol, et son conjoint, travailleur autonome, avait besoin d'un espace bureau. La solution facile était de déménager, mais la hausse du prix des unifamiliales l'a incitée à mettre le chapeau «d'entrepreneure». Son projet : transformer son appartement en cottage! Aujourd'hui, elle apprécie sa nouvelle maison, mais à quel prix!

Propriétaire d'un immeuble de quatre logements dans le quartier Notre-Dame-de-Pitié, Julie occupait un quatre pièces à l'étage. Ses trois revenus remboursaient la totalité de l'hypothèque, mais sa petite famille se sentait à l'étroit. Romain, son fils de neuf ans, rêvait d'avoir un sous-sol, et son conjoint, travailleur autonome, avait besoin d'un espace bureau. La solution facile était de déménager, mais la hausse du prix des unifamiliales l'a incitée à mettre le chapeau «d'entrepreneure». Son projet : transformer son appartement en cottage! Aujourd'hui, elle apprécie sa nouvelle maison, mais à quel prix!

Car «l'autorénovation» s'est révélée une expérience exigeante. Elle savait pourtant, croyait-elle, dans quoi elle s'embarquait!

Quatre ans auparavant, grâce à des subventions de la Ville de Québec (en plus d'un investissement personnel), elle avait solidifié la structure, refait l'électricité et l'isolation en plus de changer les fenêtres et le revêtement extérieur de sa maison. «Un gros chantier», se souvient la jeune mère de famille.

Réno-surprises



 C'est à la réception de la lettre de ses locataires du rez-de-chaussée, lui signifiant qu'ils ne renouvelaient pas leur bail, qu'elle décide de relier les deux appartements. Julie calcule qu'elle devra débloquer un budget de 20 000 $ pour ouvrir la cage d'escalier existante (qui servait d'entrée principale pour monter au logement à l'étage), concevoir une nouvelle cuisine, un salon ainsi qu'une deuxième salle de bains. «À l'époque, j'ai fait faire les plans par un designer. Avec du recul, je me tournerais vers un architecte pour des plans plus précis pour mieux guider les ouvriers.» Afin d'économiser, elle organise une corvée de démolition avec des amis dès que les locataires quittent l'appartement. Les cloisons qui peuvent disparaître sont éliminées, car le futur rez-de-chaussée sera une aire ouverte.

 De la brique!

 Mais son projet modeste «dégénère» en entreprise plus onéreuse (lire un budget doublé) lors de la découverte d'un mur de briques derrière le gypse recouvrant le mur principal de la salle de bains. «On s'est dit : s'il y a de la brique ici, elle s'étend le long de la cage d'escalier.»

 Une chouette découverte qui implique la reconstruction complète de l'escalier du deuxième étage au sous-sol. «Initialement, l'objectif était de le dégager le moins possible afin d'avoir la liberté de refermer l'ouverture dans l'éventualité d'une revente. Mais la beauté de la brique cachée avait trop de potentiel pour y résister. Nous sommes alors passés en mode "tant qu'à y être"», raconte-t-elle, en précisant que les marches sont en chêne.

Dès lors, elle n'a pas hésité à détruire une cloison - fraîchement élevée - pour aérer l'espace du coin télé, trop exigu à son goût. «Les ouvriers étaient découragés, mais la disparition de ce mur a permis la récupération de deux placards condamnés», plaide-t-elle. «Rendu à ce niveau d'improvisation, j'ai décidé de substituer la petite fenêtre du salon contre une porte patio.» «Tant qu'à y être...», répète-t-elle comme un mantra.

 Cela dit, plusieurs «mauvaises surprises» ont contribué à augmenter les coûts de la rénovation, dont le drain de la toilette à l'étage qui se déversait directement au sous-sol. «Les locataires ne m'avaient jamais avisée de ce problème», s'étonne Julie évoquant l'odeur d'égout irrespirable. «J'ai dû assainir l'environnement et corriger la plomberie déficiente.»

 Quant à la cuisine, «l'entrepreneure» en herbe avait une idée claire de ce qu'elle souhaitait, notamment augmenter le rangement ainsi qu'intégrer son cellier et le lave-vaisselle dans l'îlot central. Si vous savez exactement ce que vous voulez, recommande-t-elle pour couper les frais, n'hésitez pas à dessiner vos plans et à les soumettre directement à l'ébéniste qui réalisera le projet.

 En ce moment, Julie réfléchit à lifter l'étage et pourquoi pas élever un solarium sur la terrasse que la famille a déserté depuis l'aménagement de la cour clôturée... «Imaginez le beau bureau lumineux...» Ce n'est pas son conjoint qui va la contredire!

 

Photo Jean-Marie Villeneuve, Le Soleil

Initialement face à la fenêtre, l'évier sera déplacé dans un îlot qui accueille le lave-vaisselle et le cellier. Ce réaménagement a augmenté significativement la superficie du plan de travail pour cuisiner. Pour réduire les coûts de la conception de la cuisine, Julie a choisi deux placages pour les panneaux d'armoire. Un placage pâle imite le bois blond tandis qu'un autre, plus foncé, reproduit la teinte du noyé. L'intérieur des caissons est en mélamine.