Une seule couche. Pas d'apprêt. Le rêve d'un peintre paresseux est sur le point de devenir réalité. Depuis quelques années, les fabricants de peinture lancent à tour de rôle des nouvelles molécules qui couvrent beaucoup mieux que les anciennes.

Une seule couche. Pas d'apprêt. Le rêve d'un peintre paresseux est sur le point de devenir réalité. Depuis quelques années, les fabricants de peinture lancent à tour de rôle des nouvelles molécules qui couvrent beaucoup mieux que les anciennes.

 Le secret: de meilleurs «surfactants», les molécules qui attachent les pigments de couleur aux billes de latex. Avec le développement de la chimie, en particulier de la nanotechnologie, les surfactants sont plus petits et collent de plus près aux pigments, ce qui améliore la surface couverte.

 «Les nouvelles peintures permettent d'économiser environ un tiers des coûts», affirme François Richer, de Behr Canada, dont la ligne Nanoguard permet d'éviter les couches d'apprêt. «Le coût est de 40-42$ le gallon, ce qui est environ 10$ plus cher que les anciennes peintures. Mais comme on évite l'apprêt, on épargne environ 20$. Et c'est sans compter le gain de temps. Des travaux de peinture qui durent moins longtemps, c'est un avantage appréciable pour tout le monde, pas seulement les peintres professionnels.» Pour les couleurs nécessitant plus d'une couche de fini, l'épargne peut être un peu moindre.

 La nanotechnologie utilise des molécules d'un millionième de millimètre (nanomètre). Même si certains chercheurs pensent que la nanotechnologie pourrait être dangereuse parce que les pores de la peau et des poumons pourraient être plus facilement pénétrés, ce domaine est en explosion, et reçoit l'aval des autorités de santé publique.

 Benjamin Moore vient aussi de se lancer dans le bal des peintures à une couche, avec sa ligne Aura. «La ligne a été lancée en Californie en 2006, et à Boston au printemps, explique Josée-Anne Cloutier, de Benjamin Moore Canada. On devrait être au Canada en 2008 pour l'intérieur, et en 2009 pour l'extérieur.» Behr, elle, distribue déjà au Canada tant pour l'intérieur que l'extérieur.

 Par contre, Benjamin Moore a une technologie intermédiaire, «Particules avancées», qui réduit de 50 à 70% le temps de séchage entre les couches (une à trois heures au lieu de trois à six heures). Les particules sont aussi plus minces, mais les surfactants sont moins avancés que pour la ligne Aura.

 D'autres compagnies, dont Sherwin-Williams avec son Fast Clad, se sont lancées dans le marché de la peinture à couche unique. Ce printemps, le magazine Popular Science faisait le point sur les nouvelles peintures à couche unique, avec un graphique expliquant pourquoi l'Aura couvre davantage que les peintures traditionnelles de Benjamin Moore. En plus, le risque de maux de dos après deux couches de peinture durant la même fin de semaine est beaucoup réduit.