Passionnés d'architecture moderne, Anne et Pierre désiraient vivre dans un espace très ouvert, inondé de lumière. Mission accomplie. Grâce à un mur entier composé de fenêtres à l'arrière de leur demeure, ils sont en communion constante avec l'extérieur.

Passionnés d'architecture moderne, Anne et Pierre désiraient vivre dans un espace très ouvert, inondé de lumière. Mission accomplie. Grâce à un mur entier composé de fenêtres à l'arrière de leur demeure, ils sont en communion constante avec l'extérieur.

 Ils caressaient leur projet avant même l'achat de leur bungalow, en 96. L'orientation plein sud de l'habitation presque centenaire n'a rien d'un hasard: ils n'en auraient pas fait l'acquisition autrement. Ont suivi de multiples recherches et la rencontre de l'architecte qui a donné vie à leur rêve, Martin Brière.

 Les propriétaires ont procédé par étapes. La première métamorphose, qui touchait surtout l'enveloppe du bâtiment, s'est produite en 2002. En ajoutant un étage, l'ancien bungalow, jumelé à un duplex, a été transformé en cottage.

 De l'extérieur, celui-ci ne détonne pas beaucoup des maisons voisines, même si la brique a dû être entièrement refaite et si les fenêtres sont de facture contemporaine. C'est l'intérieur qui surprend, avec l'espace très ouvert à l'arrière, le plafond de 20 pieds de hauteur et les immenses fenêtres asymétriques, qui donnent une vue splendide sur l'extérieur. Grâce à l'installation de multiples fenêtres complémentaires, la lumière entre à flots.

 «Nous voulions que la maison sorte de l'ordinaire, tout en étant adaptée à nos goûts et nos besoins», explique Pierre avec fierté, heureux de partager sa passion. «En osant faire quelque chose de différent, nous avons obtenu une maison qui nous ressemble. Nous sommes en harmonie avec elle.»

 Ils ont triché pour faire entrer le plus de lumière naturelle possible. La nouvelle construction dépasse ainsi quelque peu le duplex voisin, pour permettre l'installation de plusieurs fenêtres rectangulaires. Celles-ci longent le corridor à l'étage et amplifient l'impression de hauteur. La lumière naturelle se reflète sur les murs blancs et éclaire l'intérieur. Résultat: le jour, même l'hiver, les propriétaires n'allument jamais la lumière.

 «La maison n'est pas si grande, souligne Pierre. Mais le jeu de volumes et la hauteur des plafonds lui donnent une énorme dimension. C'est très dégagé.»

 Il n'y a pas de portes à l'étage. Et les petits espaces cubiques des toilettes et de la douche ne vont pas jusqu'au plafond.

 «Cela a été fait volontairement, pour que la lumière se propage partout à toute heure du jour», explique Martin Brière, de la firme Brière Gilbert + associés architectes, qui est encore en contact avec Anne et Pierre. «N'étant pas bloquée, la lumière peut aller très loin. J'imagine que le matin, ce doit être très éclairé!»

 La fenestration en aluminium anodisé a été réalisée sur mesure par la firme montréalaise Alumilex. Le couple apprécie beaucoup l'immense porte-fenêtre, dont les trois panneaux s'ouvrent complètement, donnant l'impression d'être à l'extérieur.

 «Quand nous recevons, c'est génial, indique Anne avec enthousiasme. Nous avons déjà été une quarantaine de personnes et cela ne paraissait pas!»

Habitant à proximité du métro Henri-Bourassa, dans le nord de Montréal, les propriétaires ne se sentent pas entourés de maisons. Ils se croient plutôt en pleine nature, grâce aux immenses feuillus du voisinage. Ceux-ci leur procurent aussi une grande intimité, très appréciée. La nuit venue, ils tirent un grand rideau, à l'étage, où se trouve leur chambre. «Nous ne sommes pas exhibitionnistes», indique Pierre en riant.

 Malgré tout, les propriétaires ont dû s'habituer à vivre exposé au regard des autres. Ils ont attendu avant d'entreprendre la deuxième phase de la rénovation de leur maison, incertains s'ils voulaient ouvrir davantage au rez-de-chaussée. Cinq ans plus tard, ils ont apprivoisé leur environnement. Très à l'aise, ils poursuivent leur rêve, cet automne, en abattant les murs du vestibule et du salon, et en installant un plancher de béton. En entrant, le spectaculaire mur de fenêtres s'offrira dorénavant aux yeux. Le nouveau plancher de béton, tout en emmagasinant la chaleur du soleil, l'hiver, augmentera l'impression d'être en continuité avec l'extérieur. Dans deux ans, enfin, la cuisine sera entièrement refaite.

 «La salle à manger est au coeur de la maison, souligne Martin Brière. Elle demeurera la pièce la plus importante à cause de sa situation, de son espace double hauteur et des entrées de lumière naturelle. C'est comme une cour intérieure.»

 Pratico-pratique

 Anne et Pierre souffrent-ils de la chaleur, avec autant de fenêtres orientées plein sud?

 Grâce à une thermopompe, ils ne sont pas incommodés. À l'arrière, le prolongement du toit au-dessus des fenêtres offre également une protection très appréciée. «Grâce aussi aux grands feuillus, il y a beaucoup de lumière qui pénètre à l'intérieur et pas trop de soleil», indique Pierre.

 Les fenêtres, par ailleurs, sont à haut rendement énergétique: elles possèdent un double vitrage et ont du gaz argon entre les vitres. Elles sont recouvertes, de plus, d'une fine pellicule transparente à faible émissivité (low e).

 Comment lavent-ils les vitres?

 «Cela se fait très bien», assure Pierre. Il possède un grand manche télescopique, au bout duquel est fixé un squeegee. En une heure, tout est propre à l'intérieur et à l'extérieur!

 Ce qu'ils aiment de leurs fenêtres?

 Ils apprécient la pureté de leurs lignes et leur fine structure en aluminium anodisé.

 POUR EN SAVOIR PLUS:

 La demeure d'Anne et de Pierre figure parmi les 100 maisons contemporaines décrites dans le livre Architecture, habitat et espace vital au Québec, de l'École d'architecture de l'Université Laval. Régulièrement, des mordus d'architecture contemporaine frappent à la porte pour la visiter et des compagnies cinématographiques demandent à en faire un lieu de tournage.

 

Photo Martin Chamberland, La Presse

Lorsqu'il fait frais et même lorsqu'il pleut, Pierre aime bien ouvrir l'immense porte-fenêtre dotée de trois panneaux. Il a alors l'impression d'être à l'extérieur.