Si les murs de votre sous-sol sont garnis d'isolant mousse rigide bleu, blanc ou vert et que celui-ci est visible ou à découvert, hâtez-vous de l'habiller de gypse. Car les gaz qu'il dégage, lors d'un incendie, sont hautement toxiques et peuvent provoquer la mort s'ils sont entraînés en haut, à votre insu. Pendant votre sommeil, par exemple.

Si les murs de votre sous-sol sont garnis d'isolant mousse rigide bleu, blanc ou vert et que celui-ci est visible ou à découvert, hâtez-vous de l'habiller de gypse. Car les gaz qu'il dégage, lors d'un incendie, sont hautement toxiques et peuvent provoquer la mort s'ils sont entraînés en haut, à votre insu. Pendant votre sommeil, par exemple.

 Le Code national du bâtiment oblige, à présent, les constructeurs à barder de gypse, comme «retardateur» de feu, les panneaux d'isolant. C'est sérieux.

«À Québec, si un préventionniste se rend chez vous et qu'il s'aperçoive que l'isolant mousse au sous-sol est à nu, il ne passera pas par quatre chemins : il vous obligera à le couvrir de gypse. Car le danger est réel. Même les fabricants insistent, dans leur mode d'emploi, pour que vous le fassiez», précise la capitaine Ghislaine Lemieux, de la division prévention du Service de protection contre les incendies de la Ville de Québec.

Par ailleurs, le risque est considérablement accru, met-elle en garde, s'il n'y a pas d'avertisseur de fumée, au plafond et à au moins six pouces des murs, avant la montée de l'escalier. Il peut bien y en avoir un, s'il n'est pas fonctionnel, «on n'est pas plus avancé».

 «Supposez que le feu prenne au sous-sol et qu'il atteigne l'isolant. Il fondra et, ce faisant, produira des vapeurs toxiques. Elles seront vraisemblablement entraînées vers le haut, par effet de cheminée, par la cage d'escalier», détaille l'officière à la prévention.

Si vous dormez et que nul avertisseur de fumée ne vous ait alerté, vous pourriez être emporté avant même que les pompiers n'arrivent tellement les vapeurs sont radicales.

Couvert de gypse, en revanche, l'isolant mettra plus de temps avant de s'enflammer. D'où l'importance de l'avertisseur. Ainsi, vous pourrez immédiatement appréhender le danger et agir.

 «C'est du gypse qu'il faut. Jamais de couvrement tels les préfinis. Car ces derniers, qui sont plutôt des accélérateurs de feu que des retardateurs, sont hautement inflammables et atteindront l'isolant dans le temps de le dire et l'attaqueront de toutes parts», continue le capitaine Lemieux.

Même chose pour les murs, souvent de surface irrégulière, couverts cette fois d'uréthane giclé. S'il ne s'y superpose pas une barrière thermique ignifuge homologuée et expressément destinée à cette fin, «il faudra s'employer à recouvrir coûte que coûte les parois de gypse», conclut-elle.

Assureurs

 Les assureurs de dommages, quant à eux, ne se laissent pas prier normalement pour les pertes matérielles causées par le feu. Même dans ce cas. Ils ne couvrent pas les pertes de vie, bien entendu.

«Mais si des visiteurs se trouvent à la maison, que l'un d'eux ait été gravement incommodé par les gaz ou qu'il y ait succombé, vaut mieux, pour le propriétaire, qu'il ait une très bonne couverture en matière de responsabilité civile», croit le conseiller en affaires publiques du Bureau d'assurance du Canada Alexandre Royer. Ce qui n'écarte pas la possibilité que se superpose un recours pour négligence criminelle s'il n'avait couvert l'isolant de gypse ni pris la peine de se pourvoir d'un avertisseur de fumée.