Les armoires de cuisine coûtent les yeux de la tête de nos jours. Quelques caissons taillés et assemblés dans des panneaux de fines particules de bois valent au bas mot 5000 $ une fois recouverts d'un film de mélamine mince comme un timbre.

Les armoires de cuisine coûtent les yeux de la tête de nos jours. Quelques caissons taillés et assemblés dans des panneaux de fines particules de bois valent au bas mot 5000 $ une fois recouverts d'un film de mélamine mince comme un timbre.

 De plus en plus de gens ayant de grandes cuisines jonglent donc avec l'idée de rajeunir l'aspect de leurs bonnes vieilles armoires en chêne. Est-ce possible et peut-on le faire soi-même ?Oui si on est disposé à retrousser ses manches et à se taper préalablement un petit cours de décapage et teinture 101 donné notamment par la compagnie Circa dans ses locaux de la rue Saint-Patrick à Montréal.

 Guy Beauregard, ébéniste et spécialiste en finition de meubles, regroupe régulièrement à cet endroit par grappes de 20 des personnes de tous âges et de toutes provenances. La restauration des armoires de cuisine en bois est la préoccupation première du plus grand nombre. Au terme de trois heures et demie de cours, ses élèves d'un soir devraient, s'ils sont bien à l'écoute, disposer des informations requises pour éviter les plus grosses bévues. On peut en faire avec toutes les essences de bois, mais celle du chêne pose des problèmes particuliers.

 On doit notamment savoir, lorsqu'on entreprend de décaper le bois du chêne, qu'on ne doit jamais tenter de neutraliser le décapant avec de l'eau. Si on le fait, des champignons apparaîtront sur toute la surface dans les heures suivantes et les panneaux se mettront à noircir. Si on ressent le besoin de nettoyer une surface une fois terminée l'action du décapant, on utilise de l'hydrate de méthyle. Et on ne ponce qu'à la main. D'abord avec un papier d'émeri de grade 120 et en toute fin avec un grade 150, le chêne étant un bois dur.

 Avec un bois mou comme le pin, on débute avec le 150 pour terminer avec un 180. On doit appliquer un apprêt sur un bois mou avant de le teindre. Pour poursuivre et clore le champ de la numérotation, on n'enlève jamais le décapant sur le bois avec un grattoir de métal, qui strie les surfaces, mais avec une laine d'acier de calibre 0 en premier lieu puis avec la 00 par mouvements circulaires pour extirper le produit des pores. Avec le chêne, une brosse métallique à poils de laiton sera requise

 .On doit calculer la quantité de teinture requise pour teindre toutes les armoires et faire brasser dans un même contenant toute la quantité à raison de 200 pieds carrés par couche, faute de quoi on court à l'échec. On doit savoir que sur la même tablette, du même rayon, de la même quincaillerie, peuvent voisiner des contenants d'une même marque qui ont été remplis à l'usine avec des écarts de quelques mois, sinon plus. Un numéro inscrit sur les contenants détermine s'ils sont parfaitement identiques. Sinon, des distinctions apparaîtront dans les teintes qui viendront gâcher tout votre travail. Des portes et des segments du bâti seront plus foncés que d'autres et on devra tout décaper de nouveau et reprendre le travail.

 Si les surfaces n'ont pas été correctement nettoyées, le coton à fromage ou un tissu non pelucheux utilisé pour appliquer la teinture captera ces poussières. En le trempant régulièrement dans le produit, on contamine tout le contenu.

 Le parcours de la réussite est jalonné d'une foule de petits détails. Une consultation minute avec un employé en quincaillerie ne permet pas de les évoquer tous. Si on doute trop de soi ou si on est malhabile, Guy Beauregard évalue à environ 2000 $ le décapage et la teinte d'une armoire de 25 à 30 portes par des spécialistes.

 Pour infos ou horaires de cours de Circa: 514-932-2157.