Même si elle n'en a pas l'air, une simple lézarde dans un crépi couvrant les fondations apparentes d'une résidence peut dissimuler une cassure importante dans le béton.

Creusez juste un peu à l'endroit où la lézarde croise le sol et où le crépi prend fin. Vous pourriez apercevoir une fissure préoccupante qui s'enfonce, met en garde Bernard Guillot, porte-parole de LCS/Drains Secours de Québec.

Une fissure horizontale, rare toutefois, peut ailleurs se produire. La fracture, explique M. Guillot, résulte de la descente subtile, après la coulée du béton lors du chantier, de barres d'acier qui avaient pour objet de solidifier le haut des fondations.

Si elle est clairement au-dessus du niveau du sol, estime-t-il, un joint de scellement en silicone suffit pour la «neutraliser». Dessous, la pose d'une membrane est nécessaire.

D'un autre côté, avant qu'on ne verse le béton dans les coffrages, des tiges d'acier sont fichées perpendiculairement afin d'armer le béton. Or, le métal rouille progressivement. Résultat : la taille des tiges s'amenuise, occasionnant des vides par lesquels de l'eau risque de passer. Cela survient dans les fondations de 25 ans à 40 ans. «Pour faire barrage aux infiltrations, il faut encore là mettre une membrane, côté extérieur», précise M. Guillot.

Chez Monsieur Fissure, on le fait de préférence par injection, mais de l'intérieur.

Inspections

En revanche, la demande d'inspections des fondations, par les particuliers, a au moins décuplé au cours des cinq dernières années.

«À l'époque, nous en faisions une par semaine. À présent, nous en sommes à deux ou trois par jour», jure le président de Monsieur Fissure, Gino Lepage.

Bien entendu, les inspecteurs en bâtiment, lors d'inspections préachat, en font la recommandation dès qu'ils redoutent des dysfonctionnements ou des vices.

Les acheteurs, quant à eux, ne se laissent pas prier. «Car ils s'apprêtent à mettre beaucoup d'argent sur une propriété. Leur investissement est considérable. Ils ne veulent pas de mauvaises surprises. D'autant que les fondations sont le séjour principal des vices cachés dans les maisons», détaille-t-il.

Alerte

M. Lepage insiste : une lézarde de 1/8 po à 3/4 po doit mettre tout propriétaire en alerte. Puis il précise que si, à partir de l'intérieur, son entreprise emploie de la résine sous pression pour remédier aux fissures, elle ne peut le faire de l'extérieur.

Car dans la maison, il n'y a pas de sol pour contenir la résine qui serait énergiquement projetée. Ce qui provoquerait un «méchant dégât». C'est pourquoi elle utilise plutôt «une résine élastomère hydrofuge introduite sous pression, mais par thermofusion».

Une fois mises en place, les résines se dilatent ou se contractent selon qu'il fasse doux ou froid. De la sorte, elles sont impénétrables. Partout, leur faculté d'inclusion et d'expansion est prodigieuse.

Finalement, dans les cas graves, les deux côtés des fissures sont joints par des attelles ou des croisillons d'acier afin qu'ils ne s'écartent plus. La solution est permanente.

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