Le couvre-plancher en vinyle cassant, à endos cartonné, débarrasse le plancher. Il cède la place au revêtement souple en PVC, embossé mécaniquement, et qui, visuellement, reproduit de façon très persuasive les parquets en planches de bois ou en carreaux de céramique.

Le couvre-plancher en vinyle cassant, à endos cartonné, débarrasse le plancher. Il cède la place au revêtement souple en PVC, embossé mécaniquement, et qui, visuellement, reproduit de façon très persuasive les parquets en planches de bois ou en carreaux de céramique.

«Si vous descendez au sous-sol d'une maison dont le plancher en est couvert, vous serez d'abord étonné par sa beauté. De plus, vous le croirez en bois ou en céramique véritable tant que vous ne l'aurez pas foulé de vos pieds nus», rapporte une lectrice assidue du journal Le Soleil.

Le produit procède d'une technologie européenne. Du PVC (acronyme de polyvinylchloride) est fondu dans un canevas de fibre de verre et fini mécaniquement eu égard à son apparence, son relief, sa texture - laquelle est d'ailleurs antidérapante - et sa consistance moelleuse.

«Le revêtement ne craint ni l'humidité ni les froidures ni le piétinement ni le temps», déclare Serge Cloutier, conseiller chez Couvre-Planchers Pelletier, avenue des Replats.

C'est Distribution Jacques Cartier de Matane, de Québec et de Montréal qui, la première, a introduit le revêtement chez nous. C'était il y a une huitaine d'années.

À l'origine, l'entreprise l'a proposé à Couvre-Planchers Pelletier qui, d'abord, a voulu le mettre au supplice. Ainsi, M. Cloutier l'a laissé sur le perron de sa demeure tout l'hiver. Il a été piétiné sans ménagement et, du coup, exposé aux gros vents, soumis aux variations de température et au froid intense.

«Bien que malmené, il a conservé ses attributs et sa souplesse. C'est pourquoi nous l'avons adopté», se souvient-il.

Tandis que le linoléum en vinyle commence sa descente aux enfers, les PVC de Cartier (réunis sous l'appellation Collection Cartier) prennent progressivement du galon. Voyant poindre, puis monter la demande, l'industrie est nerveuse. Elle réagit. D'autres marques se joignent : Cushion Step d'Armstrong, Fiberfloor et Domcor de Tarkett, Sobella de Mannington ou Gerflor de Phoenix.

«Depuis deux ans, la demande est énergique», jure Serge Cloutier. La copropriétaire et directrice du magasin Tapitec de Québec, Aline Barnabé, est formelle : «Les gens en sont épris.»

Des jeunes ménages en réclament. «Aussi bien que plusieurs particuliers désabusés de leur plancher en stratifié (flottant) qu'ils avaient acquis à petit prix», relate Stéphanie Martel, également conseillère chez Couvre-Planchers Pelletier.

Car le revêtement est économique (3,25 $ d'ordinaire par pied carré), de pose facile, reproduit avec beaucoup de réalisme des planchers de bois nostalgiques de nos maisons patrimoniales, les parquets de carreaux de céramique des belles habitations méditerranéennes.

Confortable et coupe-froid

 Les parquets en carreaux de céramique déplaisent à certaines gens qui les trouvent, par exemple, durs et froids pour les pieds. «C'est pourquoi, elles peuvent se tourner plus volontiers vers le revêtement souple en PVC», pense Aline Barnabé de Tapitec, marchand détaillant de couvre-planchers de Québec.

 Car le revêtement est un peu mou, donc confortable, et coupe-froid. De plus, il a une «mémoire». En effet, après avoir été localement comprimé, il reprend plus ou moins rapidement sa forme d'origine.

 «Plus sa qualité est élevée, plus vite il revient comme avant», déclare Denis Cloutier, conseiller chez Couvre-Planchers Pelletier.

 En revanche, comme tous les couvre-planchers, il est vulnérable au frottement, voire à la chute d'objets tranchants, aux clous émergeant des semelles et talons, puis à la pression et au martèlement de talons aiguilles.

Sans colle

 Cependant, en raison de son poids, il peut être posé sans colle. Il tiendra en place. Sur une surface où on circule beaucoup et sur laquelle des meubles sont souvent roulés, on peut utiliser une colle à l'eau à contact simple, spécialement conçue à cette fin. L'arrachement, si nécessaire, se fera en un tournemain. Il ne nécessitera ni chaleur, ni soulèvement à la lame, ni grattage.

 «Qu'on le colle ou non, on peut partir avec son revêtement si on déménage à moins qu'on ne décide de le mettre dans une autre pièce», détaille M. Cloutier. Il suggère même de l'employer, pourvu qu'il soit de même apparence, pour couvrir un plancher de bois défraîchi. À supposer qu'on ne supporte pas l'idée de le faire sabler et vernir.

 Il y a même des revêtements de PVC à semelle ou substrat de feutre. Quelques-uns de la Collection Cartier sont de cette nature et sont, en principe, plus chauds. D'autant que leur rang de PVC est plus dense et comprend plus d'alvéoles. Dans ce cas, pour une fixation plus sûre, on peut les immobiliser à la rencontre des murs au moyen de velcro.

 Du fait de sa grande souplesse, de sa masse et d'une certaine élasticité, le revêtement en PVC peut couvrir un plancher présentant quelques irrégularités sans que cela ne paraisse. Il couvre bien. Contrairement à un prélart de vinyle à dossier cartonné qui ne s'accorde qu'à un support très lisse.

 Autre avantage, si on circule dans la pièce en chaussette, nulle trace de moiteur ne s'y imprime. De plus, il est réputé facile d'entretien. Pour le nettoyer, on emploie un détergent à pH neutre.

 «En huit ans, nous n'avons pas répondu à beaucoup d'appels de service», dit le président de Distributions Jacques-Cartier de Matane, Montréal et Québec. Preuve, selon lui, que le revêtement est fiable.

 Quant à Aline Barnabé, elle renouvelle sa profession de foi envers le produit : il plaît, est résistant cependant «qu'on jurerait qu'il s'agit de bois véritable ou de céramique.»

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Ces produits se retrouvent dans les magasins spécialisés dans les planchers.

 

Photo Jean-Marie Villeneuve, Le Soleil

Visuellement, ce couvre-plancher en PVC reproduit de façon très persuasive les parquets en planches de bois.