Après un long exil à Tahiti, Hélène Déry-Fontaine et son mari, Louis Fontaine, ont décidé de prendre leur retraite au Québec. En prévision de leur retour, ils ont acquis la maison des parents de Mme Déry-Fontaine, un petit cottage de 24 x 26 (1200 pieds carrés sur deux étages) dans le quartier Ahuntsic. Mais pour les nouveaux propriétaires, il était hors de question de conserver, ne serait-ce que quelques années, la cuisine trop étroite de leur nouvelle demeure.

Après un long exil à Tahiti, Hélène Déry-Fontaine et son mari, Louis Fontaine, ont décidé de prendre leur retraite au Québec. En prévision de leur retour, ils ont acquis la maison des parents de Mme Déry-Fontaine, un petit cottage de 24 x 26 (1200 pieds carrés sur deux étages) dans le quartier Ahuntsic. Mais pour les nouveaux propriétaires, il était hors de question de conserver, ne serait-ce que quelques années, la cuisine trop étroite de leur nouvelle demeure.

Mme Déry-Fontaine a donc fait appel aux architectes Justin Duchesneau et Laurent McComber, de la firme Duchesneau et McComber, pour concevoir l'agrandissement de leur maison de style art déco construite dans les années 50. «C'est la seule maison dans le quartier dont le volume est aussi épuré. L'organisation générale des ouvertures et la présence d'une longue marquise soulignant l'entrée nous indique que les plans d'origine ont probablement été réalisés par un architecte», dit M. McComber.

Cependant, il s'agissait sans doute d'un architecte qui n'aimait pas tellement recevoir. L'ancienne cuisine était si peu fonctionnelle qu'il fallait déplacer la table à manger dans le salon pour recevoir des invités! «Résultat : mes parents ne recevaient presque jamais, sauf à Noël», raconte la propriétaire des lieux, qui a déjà vécu dans cette résidence à la fin des années 70.

Dans sa nouvelle cuisine, Mme Déry-Fontaine voulait de la clarté, de l'espace de rangement en abondance et des matériaux exigeant un minimum d'entretien. Pour le reste, les architectes avaient une entière liberté de création, dans un budget fixé à un peu plus de 100 000$.

Après quelques rencontres avec les propriétaires, les deux architectes ont conçu une rallonge de 16 x 16 (250 pieds carrés environ) de forme cubique présentant un jeu de maçonnerie aérien d'inspiration art déco. Au niveau supérieur, une marquise de brique sert de brise-soleil, puis serpente vers le sol pour former, au niveau inférieur, une galerie surplombant la terrasse. Le choix du revêtement extérieur en brique et en tôle permet de réduire au maximum l'entretien.

Côté sud, la rallonge est entièrement vitrée de portes-fenêtres, inondant la salle à manger et la cuisine de lumière naturelle. La fenestration est si imposante qu'on a l'impression de vivre à l'extérieur, une invitation à relaxer sur l'immense terrasse dans la cour. «Je vais enfin pouvoir manger dehors, alors qu'auparavant, il n'existait aucune sortie directe vers l'arrière», se réjouit Mme Déry-Fontaine.

Règle générale dans les agrandissements, on peut facilement distinguer la partie neuve de la vieille, la trace de l'ancien mur extérieur étant toujours omniprésente. Les deux architectes ont voulu à tout prix éviter cela. «Notre objectif était de donner l'illusion aux visiteurs que la rallonge a toujours existé. Il fallait donc éliminer toute trace physique de l'ancienne délimitation», explique M. McComber.

La nouvelle cuisine et son immense îlot central de 11 pieds de longueur se trouvent donc à cheval entre la maison d'origine et l'agrandissement. Cet élément qui permet de lier le neuf à l'existant est renforcé par le jeu de retombées du plafond. Du côté sud de la rallonge, le plafond est surbaissé, marquant ainsi le corridor comme zone de circulation. «Cette retombée est également de la même hauteur que la marquise, créant une continuité entre l'intérieur et l'extérieur», explique M. McComber.

Le rez-de-chaussée à aire ouverte permet d'admirer, de tous les points de vue, la nouvelle cuisine, désormais pièce maîtresse de la maison. Pour Mme Déry-Fontaine, c'est le bonheur total. Depuis la fin de construction, il y a plusieurs mois, elle n'a toujours pas de rideaux dans ses nouvelles fenêtres. «J'aime tellement prendre mon café à l'intérieur tout en profitant de la lumière naturelle que finalement, je n'en mettrai même pas», conclut-elle. Au diable l'intimité!

 

Photo fournie par les propriétaires

La cuisine et l'îlot se trouvent à cheval entre la partie existante de la maison et la rallonge.