Le bidet français est né durant le XVIIIe siècle, sous Louis XV. Il s'agit d'une cuvette qu'on enfourchait tel un petit cheval de selle (appelé bidet) pour des ablutions libertines.

Le bidet français est né durant le XVIIIe siècle, sous Louis XV. Il s'agit d'une cuvette qu'on enfourchait tel un petit cheval de selle (appelé bidet) pour des ablutions libertines.

 Depuis, il permet de se laver le postérieur au moyen de jets d'eau après être passé au petit coin. Cela, sans emploi de savon, de papier hygiénique ou d'une débarbouillette.

En France, il est très répandu bien qu'il paraisse battre en retraite. Au Japon, où on s'est hâté de l'électroniser à partir des années 80, on en est grandement épris. Les États-Unis, depuis quelques années, entrent dans les rangs. Au Québec, le bidet ne fait pas de vagues.

 «Le bidet existe depuis des siècles. Au Québec, pourtant, il ne fait guère de conquêtes. Du moins, jusqu'à ce que les gens ne se décident de l'essayer. Les Québécois qui séjournent en Europe en font souvent l'essai. Les 50 ans et plus, en particulier. À leur retour au pays, certains joignent leur marchand et en réclament un. Car l'expérience leur a plu. D'autant plus qu'il est économiseur de papier hygiénique et d'eau», raconte Carolyne Déry, conseillère en baignoires et appareils d'eau chez Ciot Atlas Bains et Céramiques de Québec.

 

Un accessoire aux multiples formes

 Le bidet se présente principalement sous trois formes : la cuvette française qu'on enfourche face à la robinetterie, le siège de toilettes «bidet» avec fonctions électroniques et le jet d'arrosage simple à bascule (Bidex) ou à bras rétractable, pour toilettes également. Il existe aussi des bidets portatifs, ainsi que l'a constaté Le Soleil en explorant le www.mybidets.com. Mais ils restent introuvables chez nos marchands détaillants d'ici.

 La cuvette

 «Outre ses fonctions habituelles, elle sert de lave-pieds. Sa conformation et sa hauteur le permettent», précise Carolyne Déry de CIOT Atlas Bains et Céramiques de Québec. D'un autre côté, elle nécessite au moins 3 pi X 3 pi de plancher pour sa mise en place. Sans compter une robinetterie - qui s'accorde souvent à celle du lavabo - et un drain qui lui sont propres.

 Le modèle de marque Kohler, en montre chez CIOT, est noir jais, en porcelaine et «mouluré». Il est chic. Il comporte deux jets : l'un vertical pour l'aspersion du postérieur, l'autre horizontal pour l'avant du périnée, partie qui s'étend de l'anus aux parties génitales. Il y en a toutefois, à moindre prix, à jet unique, vertical ou horizontal. La pression et la température de l'eau sont, dans tous les cas, commandées par les valves de débit ou robinets. Bien sûr, pour se nettoyer sans papier, on se donnera la peine de se déplacer de la toilette au bidet.

 Prix de la cuvette, selon son style, sa qualité et ses fonctions : entre 300 $ et 600 $.

 Les deux font la paire

 Ici, le bidet s'accouple à la toilette. On le trouve sous plusieurs marques, selon les détaillants. Chez CIOT, il est équipé de deux tiges rétractables jumelles. Sinon une prise d'électricité sûre et réglementaire voire une amenée d'eau directe, il ne requiert ni robinetterie ni drain ni espace «plancher» supplémentaire.

Il est tantôt à télécommande - qui n'est fonctionnelle que lorsqu'on est assis - , tantôt à console latérale. À télécommande, il peut être programmé pour les besoins précis de confort de deux personnes distinctes, comprend sa propre «ligne» d'eau chaude (celui à console est à réservoir), un chasse-odeur et un séchoir de fessier à air chaud. En revanche, les deux sont équipés d'une veilleuse, tandis que leur siège est chauffant. Prix respectifs : 1235 $ et 712 $.

 Une invention d'ici

 Enfin, il y a des bidets mécaniques à bras articulé. Un levier latéral commande son entrée dans le bol et son repli sous la couronne du siège. Il est, par exemple, de marque Biffy Bidet (biffy.com) ou GoBidet (gobidet.com). Il tire son eau de la colonne d'adduction sous le réservoir de toilette. Selon les informations obtenues par Le Soleil, il n'y en aurait pas chez les détaillants de Québec.

 Par contre, il y a Bidex. Il s'agit d'un bidet à tubulure d'acier inoxydable réputé d'une très grande espérance de vie utile, dissimulé sous la partie arrière de la couronne du siège de toilette. Il s'agit d'une invention du Dr Simon Biron de Québec, gastroentérologue. Mais améliorée, avec le concours d'un proche du médecin, par Viateur Jacques, président de la société Pro-Vac de Saint-Jean-Chrysostome. Pour sa mise en marché, M. Jacques est assisté par Jacques Plante, designer industriel.

 Lorsqu'on abaisse le banc, le seul jet central, dont on règle manuellement le débit et la pression par le côté, est concentré et dirigé avec précision et nettoie avec peu d'eau. Il peut aussi aider la personne sujette à constipation.

 La tubulure, quant à elle, reçoit son eau des conduits du lavabo. Des valves autoperçantes y sont fixées et réglées pour un mélange confortable.

 Puis, l'eau est amenée par des tuyaux souples, avec pastilles antiretour garanties par des bagues de sûreté, jusqu'au régulateur de débit. Étant entendu toutefois que, durant les premières secondes d'utilisation, l'eau est à la température ambiante.

 Un presque soixantenaire de Ville Saguenay ne jure que par Bidex pour ses vertus hygiéniques, rafraîchissantes et antidouleur pour celles et ceux qui souffrent d'inflammations.

 «Je trouvais géniale l'invention du Dr Biron. Avec son accord, nous en avons élevé la finesse afin qu'elle puisse être facile à installer, d'un emploi commode, très résistante et à prix abordable. En fait, mon rêve était d'en faire le bidet du peuple. Je crois que nous avons réussi», confie M. Jacques. Prix en «kit» pour installation par soi : moins de 100 $. Avec siège de bonne qualité : moins de 200 $.

 Enfin, fini ou presque l'emploi du papier de toilette. Chaque individu au pays utilise, annuellement, une centaine de rouleaux pour ses soins corporels. «Si l'usage du bidet se répand, quel soulagement ce sera pour nos forêts, l'environnement, nos fosses septiques et nos usines d'épuration des eaux», espère Jacques Plante qui note que Bidex entre déjà dans les établissements hôteliers. À Trois- Rivières, par exemple.

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Renseignements: www.bidex.ca, 418-839-6982 ; 418-839-9981 ou chez Savard Ortho-Confort, boulevard. Hamel, 1 800 463-6436.

 

Photo fournie par Duravit

Au Québec, le bidet ne fait pas de vagues.