L'an passé, un peu plus de deux millions de litres de peinture ou de teinture neuve, résultant de la transformation des restes que vous avez retournés chez votre détaillant, ont été remis sur le marché. Sous la marque Boomerang, principalement. Cela, par les soins de Peintures Récupérées du Québec (PRQ) de Victoriaville, propriété depuis trois ans de Peinture Laurentide de Shawinigan et Québec.

L'an passé, un peu plus de deux millions de litres de peinture ou de teinture neuve, résultant de la transformation des restes que vous avez retournés chez votre détaillant, ont été remis sur le marché. Sous la marque Boomerang, principalement. Cela, par les soins de Peintures Récupérées du Québec (PRQ) de Victoriaville, propriété depuis trois ans de Peinture Laurentide de Shawinigan et Québec.

«Comme au Québec, on n'est pas regardant quant à la qualité de peinture qu'on achète, les restes, une fois rénovés, sont de qualité identique», assure Mario Clermont, directeur général de la division recyclage de la société Laurentide.

À l'émission La Vie en vert de Télé-Québec, tout dernièrement, un peintre en bâtiment - du coup, professeur en la matière - et un aspirant à ce métier de la construction ont tranché: la Boomerang adhère bien et couvre aussi efficacement que n'importe quelle autre peinture régulière, tout en étant d'ordinaire facile à nettoyer.

En fait, sur les 58 millions de litres (dans 15 millions de pots) de peinture neuve que les Québécois achètent annuellement, il s'en trouve 7 % qu'ils n'utilisent pas. Soit, un peu plus de 4 millions de litres.

La moitié (ou 452 475 gallons) de ces restes sont rapportés chez les marchands de matériaux ou dans les écocentres avant d'être acheminés chez PRQ qui les départage selon leur nature et leur couleur, les filtre rigoureusement, les brasse et les met en pots.

Mais seulement après y avoir ajouté 1 % de composants vierges afin d'obtenir un «lustre, une viscosité et un temps de séchage adéquats et constants». Étant entendu que les restes durcis ou contaminées sont écartés et mis au rebut. Quant aux contenants, ils sont pressés et envoyés à la fonderie.

On trouve la peinture Boomerang en 16 couleurs toutes faites et au goût du jour. C'est à prendre ou à laisser. «On pourrait en faire 32, mais les cuvées seraient plus petites», suppose le dg.

Chaque pot de 3,78 litres se détaille d'ordinaire 13 $.

À ces 16 peintures à base d'eau, s'ajoutent quatre couleurs de peinture alkyde, six de teinture (alkyde également), deux d'apprêt au latex et, finalement, une au latex intérieur/extérieur.

Roue sans fin

L'appellation Boomerang, précise M. Clermont, revêt tout son sens si on pense que des restes de peinture sont rétrocédés par les particuliers à l'industrie qui les leur renvoie tout endimanchés.

C'est au moment de l'acquisition de PRQ que Laurentide a donner du «style» et une marque suggestive telle Boomerang à la peinture recyclée. Depuis, constate M. Clermont, PRQ voit revenir à l'occasion des restes de peinture Boomerang admissibles à un nouveau traitement.

«C'est un beau geste de gens qui, d'une part, ont fait confiance au produit et, d'autre part, se donnent la peine de rapporter les restes de leur peinture recyclée pour qu'elle le soit de nouveau. C'est une roue sans fin», se félicite-t-il.

Ces restes récupérables, avec leurs pigments ou leurs résines encore en «santé», doivent être considérés, insiste M. Clermont, comme une matière première neuve.