Ça y est, la fièvre de la rénovation vous reprend au corps. Vous voulez donner du «oumpf» à la façade, «une gueule» à la chambre de votre ado, un coup de jeune à la cuisine, rationaliser le sous-sol ou concevoir une salle de bain raffinée. Vous aimeriez faire écologique, mais faire simple aussi, car le temps est votre denrée la plus rare. Comment trouver l'entrepreneur approprié? Quelles questions poser pour juger de sa compétence?

Dans un monde idéal, vous demandez au candidat ce qu'il prendra pour fabriquer vos armoires sans COV (les vilains composés organiques volatils, toxiques), et il vous répond: «Avec des panneaux Nu-Green, d'Uniboard, car ils sont sans urée formaldéhyde ajoutée et constitués de particules de bois certifié FSC.»

Bravo! Vous tenez la perle rarissime. Ne la lâchez surtout pas!

Plus réalistement, vous trouverez un candidat ouvert et vous devrez lui dire quoi faire, en couchant par écrit vos demandes écologiques.

«L'entrepreneur ne peut pas lire dans vos pensées, rappelle Emmanuel Cosgrove, directeur d'Écohabitation. Même si ça clique avec lui et qu'il est de bonne volonté, le meilleur moyen d'éviter les mésententes est un contrat précis, avec de petites annexes écolos. Avec le nom du fournisseur et le prix des matériaux, l'entrepreneur aura déjà en main la moitié des chiffres nécessaires pour calculer la facture.»

Le web à la rescousse

Une petite incursion sur le web vous sauvera énormément de temps. Sur le site de Écohabitation (onglet «Services», puis «Rénovation») vous trouverez tout au même endroit, pour cinq catégories de rénovations: cuisine, salle de bain, sous-sol, revêtement extérieur, chambre et séjour. Les notions à connaître, la marche à suivre et des noms de fournisseurs! Ce service gratuit, mis sur pied pour le programme de certification Rénovation Écohabitation, s'avère une mine d'information extraordinaire, même si on ne brigue pas de certification.

Un exemple: quel matériau écologique choisir pour le revêtement extérieur? Si je penche pour le bois, quel est son coût d'installation et sa durée de vie, comparé à la maçonnerie, aux enduits, au fibrociment ou au métal? Toutes les réponses sont à portée de souris, ce qui accélère grandement la prise de décision. «Le prix des matériaux au pied carré est l'aspect le plus important de nos formulaires», souligne M. Cosgrove.

Une autre considération écologique: comment l'entrepreneur disposera-t-il des rebuts de chantier? Les portera-t-il à un centre de tri, à un recycleur? Confiera-t-il la gestion des déchets à une compagnie? Deux clics encore, et on détient de précieux noms d'entreprises spécialisées.

Un entrepreneur ordinaire suivra aisément des spécifications écologiques bien indiquées, comme: louer un conteneur de telle compagnie, installer tel extracteur de salle de bain, poser tel robinet certifié WaterSense, appliquer telle peinture écologique, etc.

Entrepreneurs «plus»

Un entrepreneur qui a suivi une formation verte (efficacité énergétique, enveloppe performante, ventilation résidentielle, etc.) a plus de chances de parler le même langage qu'un propriétaire écolo. Ces formations se donnent chez Écohabitation, Contech et Legault-Dubois, experts en bâtiments, ce dernier affichant sur la toile la liste de ses diplômés.

Par ailleurs, l'annuaire en ligne d'ecohabitation.com donne des listes, par catégories, de professionnels triés sur le volet par Écohabitation. Chaque entreprise fait l'objet d'une description assortie d'une fiche pointant ses qualités écologiques.

Écoentrepreneurs accrédités

Une première mouture d'écoentrepreneurs accrédités arrivera bientôt sur le marché, formée et certifiée par l'organisme Archibio, en collaboration avec Écohabitation et l'Association provinciale des constructeurs d'habitation du Québec (APCHQ). «Nous aurons peut-être une dizaine de finissants au début de l'automne, annonce Pascal Morel, directeur d'Archibio. On les trouvera sur ecoentrepreneur.ca.»

Les aspirants à l'accréditation doivent tous livrer, en cours de stage, une construction ou une rénovation dûment certifiée par l'un des programmes suivants: Leed, Habitation Durable (de Victoriaville), ou la cote EnerGuide. Une fois accrédités, ces écoentrepreneurs verront leurs chantiers inspectés de façon aléatoire par Archibio. Cependant, «même avec le plus vert des verts entrepreneurs, on devrait suivre la règle de tout mettre sur papier», soutient Emmanuel Cosgrove.