L'escalier fait aussi partie des interventions majeures de cette transformation.

Les marches sont faites de huit rondins grossièrement taillés. Le propriétaire conservait ces morceaux depuis quatre ans dans son chalet en attendant de leur trouver un jour une utilité.

L'architecte a fignolé le haut et le bas en intégrant des degrés en métal plié d'un quart de pouce avec contremarche. «L'ancien escalier était au même endroit, dans l'entrée. On lui a donné la même morphologie. Ça allait mieux de mettre du métal dans les marches du bas que d'arriver directement sur le bois», de dire Éric Tremblay. L'ouvrage est posé sur un limon en acier et s'appuie sur une paroi de verre trempé.

On vit ici avec la signature forte d'un plancher de bois de guajuvira au rez-de-chaussée. Tigré, il secoue le visiteur à son arrivée. On sent la qualité et la résistance du matériau, en plus de sa puissante esthétique décoiffante. Mais les propriétaires n'ont pas eu froid aux yeux: «c'est un coup de foudre», déclare Mélanie. Ce bois évolue dans les tons de brun clair à brun foncé, combinés à des tons presque noirs. Le guajuvira n'est que très peu sensible à la lumière.

Le bois, comme matériau, investit aussi l'habitation d'une manière inusitée: des ormes servent de division. Les propriétaires les ont récupérés sur leur terrain à la campagne. Les minces troncs s'élèvent entre l'entrée et la partie familiale. Avant de les coller avec un joint de silicone et de les visser à la tête, leur position a fait l'objet d'un savant calcul. «On a tracé les ronds à la craie à terre», se rappelle Mélanie.