Depuis que la maison s'ouvre sur le terrain et le ruisseau, les occupants ont changé leurs habitudes. «On ne vit plus du tout de la même façon dans la maison», concède le propriétaire. Maintenant, nous sommes toujours ici, à l'arrière.»

Pourtant grande, la maison ne faisait pas honneur au paysage qui l'entourait. Le ruisseau, qui alimentait jadis le roue du moulin, et depuis, la piscine, et le bel aménagement du terrain disparaissaient derrière de petites fenêtres.

«Je voulais rénover la cuisine. Et on ne profitait pas de l'arrière. On avait une espèce de petite pièce avec une fenêtre», raconte le propriétaire.

Aujourd'hui, la nouvelle pièce vitrée qui prolonge la cuisine fait 13 pieds (3,6 m) de large par 30 pieds (9 m) de long. Elle possède des fenêtres sur trois côtés pour permettre de profiter de la vue. «Ce n'est pas une véranda, ni un solarium. On ne voulait pas de vitres sur le toit. Car le Suroît est une région très chaude», affirme de son côté la designer Catherine Tremblay, de chez Tremblay-Lespérance Architecture.

Celle-ci a fait appel à Serge Ippersiel, d'Ippersiel Concept, une entreprise de Mirabel, pour travailler sur la portion fenêtres et habillage de bois. Ce dernier utilise d'ailleurs presqueuniquement du cèdre espagnol, plus résistant pour l'extérieur que le cèdre de l'Ouest, selon lui. «Je n'aime pas beaucoup le cèdre de Colombie-Britannique car je le trouve trop mou, trop fragile. Et on a également plus de difficulté à obtenir un cèdre de couleur uniforme.»

Ce sont 10 pieds de fenêtres, structurés par des montants de cèdre de trois pouces, qui ornent la pièce. Chaque panneau de verre énergétique fait 90 pouces de haut. On compte cinq fenêtres ouvrantes doubles - des portes-jardin - qui s'ouvrent uniquement de l'intérieur.

De l'acier structural et décoratif

Catherine Tremblay a considéré le style de la maison, assez basse avec des boiseries sombres, avant de proposer pour l'agrandissement une structure apparente en acier, mais pas trop contemporaine. Pas de pièce froide dans une maison de meunier du XIXe; le contraste, dit-elle, aurait été trop fort. La pièce comprend donc quatre poutres perpendiculaires en acier, qui se détachent sur le plafond, en plus de la poutre centrale de soutènement qui loge dans les restes de l'ancien mur de briques extérieur qui fermait la cuisine.

«On a un fait un travail d'acier pour le rendre décoratif. Comme les anciennes verrières à l'européenne. On a peint l'acier brun et gardé le bois clair pour voir l'effet de l'acier, comme dans les anciennes gares», explique Mme Tremblay.

La designer a regardé le projet d'agrandissement dans son ensemble pour lier intelligemment la verrière avec la nouvelle cuisine. Le mobilier sur mesure en cerisier chevauche d'ailleurs les deux pièces pour créer une ouverture et non une division. Le propriétaire reçoit beaucoup la fin de semaine et le vaisselier intégré est des plus pratiques. «L'ilôt est en L; il n'est pas détaché. Ce qui fait qu'il est plus fonctionnel», ajoute la designer. La rénovation de ces pièces a été complétée par un travail d'éclairage approfondi, notamment avec l'ajout de petits spots et de petits plafonniers ronds façonnant une lumière d'ambiance.