Faute de terrains vacants pour construire une maison, les familles qui désirent s'établir dans l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal achètent un duplex (ou un triplex) dans lequel elles aménagent une maison à deux étages. L'obtention d'un permis de transformation est alors exigée. Dans le cas d'un immeuble trop délabré, un permis de construction doit être obtenu avant de démolir l'habitation. C'est toutefois au propriétaire que revient la tâche de démontrer que le bâtiment ne peut être rénové, grâce notamment à des études techniques.

Dans les faits, l'obtention d'un permis peut s'avérer contraignante, voire stressante, pour des propriétaires inexpérimentés. Ces derniers, plein d'entrain, vont espérer moderniser notamment le parement ou la fenestration et réaliser un environnement personnalisé. Sans compter que leur architecte peut soumettre des esquisses audacieuses. L'évaluation du CCU (comité consultatif d'urbanisme) ou de l'architecte de l'arrondissement risque parfois de freiner leurs ardeurs.

 

«Les propriétaires québécois n'ont pas l'habitude de se voir imposer une réglementation visant la préservation patrimoniale dans des quartiers plus récents que le Vieux-Montréal ou le Vieux-Québec, fait remarquer Claude Laurin, chef de division de l'urbanisme, du patrimoine et des affaires publiques à l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Certains peuvent se sentir brimés.»

Solution: s'informer avant d'aller trop loin dans la conception des plans.

Première étape, prendre connaissance des normes de l'arrondissement, offertes par le préposé à l'émission des permis.

Sur le site internet, il est également possible de consulter un document susceptible d'orienter un jeune «promoteur». Son titre? Comment soumettre un projet à la procédure des PIIA.

Vient ensuite la conception. Les questions de l'implantation (empreinte au sol) et du gabarit (volume) doivent être résolues. Sans oublier les nuisances qu'il faut minimiser (abattage d'un arbre, ombrage produit sur la cour des voisins, etc.).

Il faut également déterminer les proportions, la hauteur du rez-de-chaussée, la pertinence des matériaux et la composition des façades (fenêtres, corniches, escaliers, balcons). «Avant de finaliser les plans, il est souhaitable d'obtenir un premier son de cloche de la part des professionnels de l'arrondissement ou du comité consultatif, note Mme Laurin. Ces derniers peuvent apporter des solutions originales inattendues en cours de route.»

La spécialiste tient à mettre en garde ceux qui tentent de reproduire une autre réalisation dans l'arrondissement.

«Même si un projet utilisé en référence a été approuvé, le vôtre ne le sera pas forcément, souligne-t-elle. Selon le contexte ou le style de votre bâtiment, l'évaluation sera différente et la réponse architecturale devra l'être tout autant.»

Enfin, le temps d'évaluation d'un projet peut sembler, dans certains cas, interminable. Pourquoi? «Toute procédure de contrôle de qualité exige un délai, rappelle Mme Laurin. Sans compter que notre équipe de préposés à l'émission des permis était incomplète en 2009.»