La construction résidentielle, gênée par les rumeurs de récession, est en recul partout au Québec. En juin, malgré des taux d'emploi et de chômage plus avantageux, Québec s'est fait damer le pion par Montréal.

Selon l'Institut de la statistique du Québec, le taux d'emploi pour Québec et Montréal, lors du dernier trimestre, est respectivement de 64 % et de 60,8 %, le taux de chômage de 4,6 % et de 9,5 %. Les écarts sont notables.

 

Néanmoins, la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) constate un repli de 20 % des mises en chantier dans la capitale nationale, comparativement au même mois de l'an passé, et de 19 % à Montréal. Ce qui induit un décompte de 500 habitations amorcées, le mois dernier à Québec, contre 627 en 2008. Puis de 1409 et 1731 à l'autre bout de la 20.

En revanche, Québec sort gagnant dans la mise en oeuvre de logements collectifs tels les maisons jumelées, en rangée et les appartements avec un manque à bâtir de 17 % contre 18 % à Montréal. Les décomptes respectifs sont de 322 sur 386 l'an passé, puis de 876 et 1074.

Cependant, en matière de maisons individuelles ou non contiguës, Québec aurait dû l'emporter. Montréal, pourtant, devance la capitale du quart. Le déficit de l'une et l'autre est de 26 % et 19 %. Pour des scores de 178 (2009) et de 241 (2008) pour la première, de 533 et de 657 pour la seconde.

Corrélation

Par ailleurs, dans un Point en recherche, édition de mai 2009, la SCHL établit une corrélation entre la vitalité de l'emploi et l'acquisition de logements.

Au début des années 90, dans la foulée de la récession, la croissance de l'emploi au pays était faible. Mais, à la fin de la décennie, l'économie a pris de la vigueur et la création d'emplois s'est accélérée.

«Disposant de plus d'argent et compte tenu des perspectives d'emploi rémunérateur continu, les Canadiens se sont mis à acheter des logements», écrit l'organisme fédéral. Les constructeurs, eux, se sont accordés à la demande. Leur production a crû considérablement.

Frais de logement

Par ailleurs, reprend la SCHL, les frais de logement mensuels moyens des propriétaires occupants canadiens, en 2006, s'élèvent à 1375 $, par rapport à 725 $ pour les locataires.

Ces frais, pour les propriétaires, comprennent le remboursement du prêt hypothécaire, le paiement des taxes foncières, des charges de copropriété le cas échéant, de l'approvisionnement en mazout et en électricité. Et encore.

Sur la base de l'Indice des prix à la consommation, la SCHL constate que la fourniture d'eau, de mazout et d'électricité a augmenté de 75 % au pays de 1991 à 2006. «Ce qui est plus du double de l'augmentation du coût de la vie», souligne-t-elle. Les taxes foncières, elles, ont crû de 45 % par opposition à la hausse moindre du coût de la vie (32 %).

Puis, la SCHL rend compte d'une majoration, toute inflation exclue, du prix des logements à la revente de 40 %, entre 2001 et 2006. Et ce, dans l'ensemble du pays.

Finalement, elle constate que le nombre de logements annuellement construits au Canada a bondi de 80 % de 1996 à 2006, alors que le taux de propriétaires est passé de 63,6 % à 68,4 %.

Enfin, l'organisme fédéral précise que les 25 à 44 ans sont au premier rang des acheteurs d'une maison au pays.