Après les vérifications d'usage avec un ingénieur en structures qui évaluera la capacité de support de la nouvelle pièce, on pensera à miser sur l'intégration la plus intelligente de la partie ajoutée dans l'environnement. Voici des exemples réussis d'agrandissements à la verticale.

Après les vérifications d'usage avec un ingénieur en structures qui évaluera la capacité de support de la nouvelle pièce, on pensera à miser sur l'intégration la plus intelligente de la partie ajoutée dans l'environnement. Voici des exemples réussis d'agrandissements à la verticale.

Bâtir sur de l'existant

Les hangars. Il y en a qui les défont, d'autres qui les aménagent pour s'offrir une pièce supplémentaire. Avant tout, on doit toujours vérifier la capacité de support d'une autre pièce, et a fortiori d'un autre étage, sur des fondations ou des murs de garage existants.

Dans le cas suivant, c'est en rebâtissant au-dessus du garage qu'on a fait preuve d'originalité. Ainsi, à la suite d'un incendie, le hangar de la propriété de Maryse Cantin, située rue Saint-André à Montréal, a été détruit. Mme Cantin fait appel à François Lespérance, un consultant en architecture de chez Alliage, une entreprise qui offre des services d'architecture, d'aménagement intérieur et de décoration. Ensemble, ils décident de reconstruire dans une facture beaucoup plus moderne tout en respectant évidemment les dimensions d'origine. «La Ville encourage ce genre d'architecture, dit M. Lespérance. On a fait un hangar plus carré, sans débordement, beaucoup plus net et sans ornementation. On joue sur les matériaux et les ouvertures.»

Plutôt que la tôle habituelle, on a posé un acier ondulé beaucoup plus clair et plus fin. Cet acier est recouvert d'une couche d'aluminium, ce qui en fait un matériau résistant aux intempéries. Cela donne assurément un look plus léger à l'ensemble. La compagnie VicWest produit cet acier ondulé. Pour souligner l'aspect «carré» du nouveau bâtiment, on a modifié la disposition des fenêtres sans toucher aux dimensions pour ne pas s'empêtrer dans la paperasse. Les trois ouvertures sont désormais installées à l'horizontale plutôt qu'à la verticale.

Il a fallu demander un permis de reconstruction respectant les dimensions existantes. «Même pour ceux qui n'ont aucune construction au-dessus de leur garage, on a toujours le droit de construire une unité aussi haute que celle du voisin ou que celle du bâtiment attenant au garage», souligne François Lespérance. Ici comme ailleurs, dans des cas semblables, avant d'entreprendre tout ajout ou reconstruction au-dessus d'un garage, il faut faire vérifier les capacités portantes par un ingénieur. Au final, Mme Cantin est contente de cette solution qui fut pour elle économique et pratique. «Ça nous a permis de refaire l'isolation sans faire de la brique», dit-elle.

Il est donc possible de construire au-dessus d'un garage dans les quartiers aussi réglementés que ceux du Plateau-Mont-Royal. Mais il faudra montrer patte blanche. Le projet devra sans doute passer devant le comité consultatif d'urbanisme. «Nous allons juger de l'aspect qualitatif. Pas seulement des normes», souligne le directeur des communications dans l'arrondissement du Plateau, Michel Tanguay.

Un projet structuré

Avant de rebâtir sur du solide, il est important d'examiner les structures et les fondations présentes. Voir à ce que la ventilation soit adéquate et les matériaux sains. Vérifier l'isolation et s'assurer que la plomberie soit bien protégée contre le gel. «La rénovation coûte toujours cher. Déménager peut être avantageux. Mais si les gens veulent rester chez eux, ils auront la satisfaction du travail accompli, ajouteront du cachet à leur maison, feront un gain d'espace tout en haussant l'évaluation de leur demeure», souligne Luc Gendron, responsable de projets pour Dansim inc. entrepreneur général de Montréal spécialisé en réparation et rénovation.

Pour l'entrepreneur, travailler avec des conditions existantes se révèle plus exigeant. Il faut tout sécuriser: électricité, plomberie, ventilation et chauffage. Soutenir avant d'enlever certains murs extérieurs, le cas échéant. Pour les occupants, il faut déménager les meubles, les protéger de la poussière et se protéger contre les intempéries. Sans compter qu'il faut s'assurer d'une protection contre les voleurs et tout insecte nuisible.

Selon Luc Gendron, il y a un prix à payer pour demeurer dans le quartier aimé. «Il y a une série de contraintes qui vient contrebalancer l'idée de demeurer dans le quartier. Le fait que les fondations, l'excavation et le remblai soient faits, ça ne représente que 5% d'économies.»

LES AVANTAGES

Selon Jacques Larocque, des Max Larocque inc, l'agrandissement à la verticale comporte plusieurs avantages:

1- Les fondations sont déjà existantes.

2- Les permis plus faciles à Puisqu'on construit sur des fondations existantes, on n'est pas soumis à la réglementation de l'implantation maximum qui impose un pourcentage de construction par quartier. On modifie le volume de maison mais on ne touche pas à l'implantation totale sur le terrain.

3- On a déjà les structures des planchers de la nouvelle pièce.

4- Cela demeure relativement simple sur le plan de l'intégration architecturale.

5- Ça n'empiète pas sur le jardin. On ne gruge pas sur le terrain et rien n'est abîmé.

6- Contrairement à un arrière, on ne supprime pas de fenêtres. Un agrandissement arrière fait perdre la fenestration, de la luminosité, voire de l'aération. Ce qui reste dans l'ancienne partie, c'est une lumière

7- Dans cette pièce supplémentaire légèrement en retrait du reste de on peut loger une salle de cinéma maison pour adolescents bruyants ou la convertir en bureau pour travailler dans le

8- Les budgets pour le consommateur sont moins élevés que l'achat d'une maison neuve. Attention quand même, votre agrandissement coûtera au moins 50 000$, mais pourrait facilement atteindre les 100 000$ à 150 000$.

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François Lespérance pour Alliage-qc.com

Dansim inc: www.dansim.ca ou 514-352-0664