Il ne suffit pas de tomber de très haut pour que la chute soit fatale. Sur les chantiers de construction, 60 % des accidents mortels sont causés par une chute de moins de neuf mètres, selon la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST). Neuf mètres, ce pourrait être... la hauteur d'un bungalow.

Il ne suffit pas de tomber de très haut pour que la chute soit fatale. Sur les chantiers de construction, 60 % des accidents mortels sont causés par une chute de moins de neuf mètres, selon la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST). Neuf mètres, ce pourrait être... la hauteur d'un bungalow.

Le plus simple pour s'assurer d'être attaché de façon sécuritaire lorsqu'on travaille sur un toit est de se procurer un ensemble de base qui comprend tous les éléments nécessaires.

Il est donc primordial de s'attacher lorsqu'on travaille sur un toit, peu importe l'ampleur du boulot. L'équipement requis est loin d'être réservé exclusivement aux professionnels, alors plus d'excuses! Vous trouverez des ensembles de base, qui répondront à la majorité des besoins, dans tout bon magasin d'équipement de sécurité pour des prix variant entre 300 $ et 400 $. Recherchez avant tout le logo CSA, qui certifie que le matériel antichute est réglementaire.

Mais avant de monter, assurez-vous de savoir comment vous servir de cet équipement et d'en comprendre chacune des composantes. Voici un bref mode d'emploi, pour vous aider à vous y retrouver.

1. Le harnais de sécurité

Oubliez les ceintures de sécurité, qui peuvent littéralement vous rompre le dos en cas de chute. Avec un harnais, ce sont vos fesses qui absorberont le choc puisque vous tomberez assis. Il doit être bien ajusté aux épaules et dans le haut des cuisses. «Certains modèles comportent plusieurs prises, mais un seul anneau dans le dos suffit», explique Anick Bilodeau, représentante dans l'Est du Québec pour le manufacturier North, qui fabrique ce type d'équipement.

2. La longe avec absorbeur d'énergie

La longe est ce qui vous relie à la corde qui, elle, est fixée au point d'ancrage sur le toit. La longe est attachée dans le dos du harnais et elle comprend un absorbeur d'énergie: c'est un mécanisme qui permet de réduire considérablement le choc, au moment de la chute.

3. Le cran d'arrêt

Aussi appelé coulisseau, le cran d'arrêt est situé au bout de la longe. C'est lui qui relie la longe à la corde. Il glissera sur la corde (qui passe à l'intérieur) pour faciliter vos déplacements mais se bloquera immédiatement en cas de chute.

Il faut par ailleurs s'assurer que le cran d'arrêt va de pair avec la corde utilisée. Ce ne sont pas tous les équipements qui sont compatibles. Le coulisseau doit aussi être utilisé dans le bon sens: s'il glisse sur la corde du mauvais côté, il pourrait ne jamais se bloquer si vous perdez pied. Renseignez-vous auprès de votre détaillant.

4. La corde

Elle est fixée au point d'ancrage et sa longueur varie selon la dimension de votre toiture. Certains ensembles de base viennent avec une corde de 25 ou de 50 pieds.

5. Le point d'ancrage

La longe est ce qui vous relie à la corde qui, elle, est fixée au point d'ancrage sur le toit.

C'est évidemment l'une des parties les plus importantes du système antichute. Selon les normes, le point d'ancrage doit pouvoir résister à un impact correspondant à 4045 livres. Il doit être fixé au sommet de votre toiture à l'aide de 10 clous spéciaux.

Il est par ailleurs déconseillé d'utiliser les cheminées (ou tout autre conduit) comme point d'ancrage. Rien ne garantit qu'elles vous supporteront en cas de chute.

Mme Bilodeau rappelle par ailleurs qu'on ne doit jamais modifier l'équipement qui vient avec l'ensemble de base.

Et n'essayez surtout pas de faire des économies en réutilisant votre équipement, s'il vous a déjà sauvé la vie: il faut le jeter immédiatement, puisqu'il ne peut servir qu'une seule fois.

Il est aussi possible de louer des ensembles de base chez des compagnies de location d'outils et d'équipement. Il vous en coûtera environ 20 $ pour une journée et 65 $ pour la semaine.

On recommande toutefois de bien inspecter le matériel. Impossible de s'assurer à 100 % que le matériel n'a encore jamais arrêté de chute, mais un anneau crochi ou un harnais avec une courroie décousue devraient vous mettre la puce à l'oreille.

Poser les bonnes questions

Ces ensembles de base conviennent généralement aux besoins d'une grande partie des propriétaires qui voudraient travailler sur leur toit.

Si vous croyez toutefois que vous avez besoin d'un équipement plus spécialisé, ou si vous devez choisir chacune des composantes à la pièce, assurez-vous de poser les bonnes questions au moment de l'achat.

Si un vendeur ne peut vous répondre, il est possible de se référer directement au manufacturier. Des formations sur le matériel antichute sont même offertes gratuitement par certains manufacturiers reconnus. Informez-vous auprès d'un magasin spécialisé.

Et pour ceux qui doivent monter sur un toit plat, c'est une autre histoire. Les précautions à prendre sont différentes. Il suffit plutôt de prévenir les chutes en limitant l'accès au bord du toit.

Encore une fois, renseignez-vous avant de monter.

Parce qu'il ne suffit pas d'être un habitué des hauteurs pour évitez les accidents. Selon la représentante de North, la principale cause de chute est... l'expérience: «Quelqu'un qui fait le même travail sur son toit depuis 25 ans peut avoir tendance à être moins vigilant... et c'est là qu'il peut tomber.»

N'importe qui peut donc perdre pied. «Et aucune tâche n'est assez importante pour qu'on risque sa vie», conclut Mme Bilodeau.