Lors de fortes précipitations, rien de plus déplaisant que de l'eau qui entre dans la maison. De même en hiver à l'occasion de redoux. Donc, avant que n'arrivent les grandes pluies d'automne et les gros gels, il faut être sûr de l'étanchéité de son toit. Si, par exemple, vous constatez une érosion troublante des gravillons de protection de vos bardeaux d'asphalte, consultez.

Lors de fortes précipitations, rien de plus déplaisant que de l'eau qui entre dans la maison. De même en hiver à l'occasion de redoux. Donc, avant que n'arrivent les grandes pluies d'automne et les gros gels, il faut être sûr de l'étanchéité de son toit. Si, par exemple, vous constatez une érosion troublante des gravillons de protection de vos bardeaux d'asphalte, consultez.

«Même si, dans la maison, il ne vous semble pas y avoir d'infiltration d'eau, soumettez tout de même votre toit à un examen. Il est possible qu'on puisse en retarder la réfection, il se peut aussi qu'il y ait urgence d'agir. L'important est d'être bien couvert», pense le président de «Benoît Tremblay Inc. Ferblantier-Couvreur» de L'Ange-Gardien, Steve Caron.

Un toit «magané» ne serait-ce que localement est comme une automobile qui perd son huile petit à petit, soumet-il par analogie. À court terme, il ne se passe rien, mais tôt ou tard le dénouement pourrait être cuisant.

Par ailleurs, quand des bardeaux sont cornés ou retroussés, le vent peut aggraver leur soulèvement pour faire un passage plus grand à l'eau. S'il n'y a pas de pellicule de protection, elle s'en ira ruisseler dans l'entretoit, voire dans les murs extérieurs.

D'un autre côté, constate l'inspecteur et conseiller en bâtiment Mario Grondines de Québec, les assureurs, eu égard à l'étanchéité des toits, commencent à se montrer pointilleux.

On peut bien remplacer par soi-même quelques bardeaux abîmés. Mais lorsqu'on sait que, chaque hiver, il se forme sur le rebord du toit des ourlets de glace et que de l'eau s'échappe des soffites par temps doux, il faut, selon M. Grondines, croire à un désordre sous la couverture.

Pour y remédier, selon lui, on doit joindre un couvreur compétent, consciencieux et membre de l'Association des maîtres couvreurs du Québec (AMCQ).

Selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), dans son opuscule «Solutions de construction», une barrière de glace au bord du toit est causée par la chaleur qui s'échappe d'un entretoit mal isolé ou non suffisamment ventilé.

Steve Caron et Mario Grondines s'accordent pour dire qu'après sept ans il est bon que la membrane en élastomère d'une couverture soit ressoudée à la bordure du toit.

L'eau produite à la surface du toit s'écoule sous la neige jusqu'à la partie froide surmontant les soffites et gèle. La digue progressivement formée empêche l'eau nouvelle de descendre. Cette dernière peut monter par capillarité sous les bardeaux et s'introduire dans l'entretoit. À moins qu'il y ait dessous une pellicule de protection. C'est pourquoi, dans les travaux de correction des bardeaux abîmés, il faut prendre égard à la cause et y apporter remède.

Mais quelle que soit la nature de la couverture, vaut mieux en vérifier minutieusement l'état après les 15 premières années de sa mise en place et exécuter les réparations qui s'imposent. Ce qui, d'après M. Grondines, aura l'heur de mettre votre assureur en confiance.

Bardeau de cèdre

Si votre couverture est en bardeaux de cèdre, guettez les fentes sur les pureaux. Le pureau étant la partie exposée d'un bardeau.

Or, si la fente court de façon ininterrompue sur plusieurs pureaux, il est évident, de l'avis de M. Caron, que de l'eau s'insinuera sous la couverture.

«Pour changer un bardeau, il faut souvent en défaire d'autres sur une superficie éventuelle de 10 pi ca. Mais, on peut tout simplement glisser sous les pureaux brisés une mince feuille de cuivre. Cela réglera le problème», propose Steve Caron.

Tôle en acier

Maintenant, si votre toit est couvert de tôle en acier ondulé, il suffit, après 10 ou 12 ans, de changer les clous. Certains seront partiellement sortis de leur logement, alors que le joint d'étanchéité en caoutchouc du plus grand nombre sera desséché et sera susceptible de laisser passer l'eau.

«Après 20 ans, il faudra repeindre la tôle. Ensuite, on le fera chaque cinq ans», détaille M. Grondines.

De son côté, M. Caron rappelle que, sous une toiture métallique (tôle ondulée, en baguette ou à la canadienne), il faut que la pellicule autocollante de protection qu'on aura posée soit absolument de calibre «haute température». Dans le cas contraire, le goudron dont elle est composée produira, quant il fait chaud, des coulisses. Les dégâts causée seront, en principe, irréversibles.

Toit plat

La membrane élastomère est au pinacle des revêtements usuels de toit plat. Bref, c'est un matériau de choix.

On l'applique à la flamme douce. Pour ce, plaide M. Caron, il faut être accrédité «Sopréma», être membre de l'AMCQ et détenir la couverture d'assurance afférente (5 millions $).

Le chef d'entreprise est d'avis que les particuliers, en tant que donneurs d'ouvrage, doivent exiger de l'entrepreneur la production des documents faisant foi de tout ça.

En fait, le revêtement en élastomère comprend une membrane «antifeu» afin que la flamme ne puisse avoir de contact avec le fond de couverture, une première pellicule élastomère et une seconde couverte de gravillons pour parer les assauts des rayons ultraviolets. Les deux pellicules formant, après soudure, un bloc souple et homogène.

Si votre revêtement est installé depuis sept ans, faites venir un couvreur certifié afin que soit retouchée la soudure à la bordure du toit et des solins.

La formation de petits étangs près du drain central d'évacuation des eaux ou ailleurs est anormale. L'eau qui y gèle l'hiver ou qui, autrement, y serait dormante entraînera une détérioration plus rapide de cette partie par opposition au reste. «Faites resurfacer», préconise M. Grondines.

M. Caron précise que l'espérance de durée d'un toit couvert d'une membrane élastomère est de 27 ans. «À la suite de quoi, on en pose une autre sur celle-ci. Et on est reparti pour un autre 27 ans», simplifie-t-il.

En revanche, revêtements en goudron dits multicouches (quatre plis) ne sont plus communs ni à Québec ni dans l'Est du Québec. N'en demeure pas moins que c'est procédé fiable qui peut tenir 20 ans. À plus forte raison s'il est couvert de gravier.

Il serait toutefois à propos toutefois, d'après MM. Caron et Grondines, de le soumettre à une inspection. Car il peut présenter de la pourriture, des déchirures et des poches d'eau.

Enfin, si votre couverture est en tôle à la canadienne ou à baguettes, considérez son état et ses parties endommagées. La réparation de ces revêtements nobles et de très longue durée n'est pas l'affaire du «beau-frère». Joignez un ferblantier.