C'est ce que fournit Marc St-Onge, qui se qualifie lui-même de cheap, à cinq courageux écolos pour qu'ils rénovent en 13 semaines une maison à l'abandon du Faubourg Ville-Marie, l'ancien «Faubourg à mélasse», à Montréal.

C'est ce que fournit Marc St-Onge, qui se qualifie lui-même de cheap, à cinq courageux écolos pour qu'ils rénovent en 13 semaines une maison à l'abandon du Faubourg Ville-Marie, l'ancien «Faubourg à mélasse», à Montréal.

L'an dernier, un premier groupe avait réussi l'exploit dans Les Artisans du rebut global, alors qu'ils devaient construire de toutes pièces une maison sur le mont Arthabaska, à Victoriaville.

Cette fois, les artisans font place aux citadins, qui devront rénover une maison déjà existante mais dans un état absolument lamentable. Les fenêtres sont barricadées, les marches d'escalier sont croches et les murs, ornés de graffitis ou tout simplement éventrés.

Y parviendront-ils? Vous le saurez en regardant les 13 épisodes des Citadins du rebut global. En tournage depuis deux semaines, la série arrivera en janvier prochain à Télé-Québec, toujours avec Jacques Languirand comme parrain et narrateur.

Pourquoi ce passage de la campagne à la ville? «En considérant que le taux de récupération des déchets ne se situe qu'à 17 % à Montréal, on s'est dit qu'il était peut-être temps qu'on débarque en ville», répond Marc St-Onge, concepteur et réalisateur-coordonnateur de l'émission. Puisque le réalisateur devait couper plusieurs scènes l'an dernier, la série passe de 30 minutes à une heure par semaine. Comme dans Les Artisans, des capsules s'intéresseront à des questions environnementales. On nous emmènera notamment à Portland, la ville la plus verte aux États-Unis.

L'idée de Marc St-Onge, aussi folle que judicieuse, a fait du chemin depuis l'an dernier. Forte d'un succès d'estime à Télé-Québec, Les Artisans a aussi été diffusée à France 5 en décembre 2004. Les Français l'ont tellement aimée qu'ils participent au financement de la deuxième. C'est pourquoi deux des cinq bricoleurs de cette année sont Français, ce qui ajoutera certainement du piquant à l'aventure. Parmi les trois Québécois figure un entrepreneur en construction de Québec, Alejandro Montero. Les participants ont de 25 à 41 ans.

La maison de production Blue Storm Télé a reçu 700 candidatures le printemps dernier, d'ici et de France. On voulait des gens débrouillards, parce qu'ils devront travailler avec des objets trouvés ou rachetés, et même récupérer une partie des eaux de pluie. Pour en faire quoi? À eux de trouver.

Le duplex qu'ils devront retaper est d'une superficie de 900 pieds carrés et date de 1890. D'abord une maison d'ouvriers très modeste, le bâtiment a aussi été un marché de quartier durant 60 ans avant de servir d'entrepôt à un dépanneur durant les dernières années. Son propriétaire, qui y a été élevé, a résisté à plusieurs offres d'entrepreneurs qui voulait le raser pour construire des condos.

Les producteurs de la série empruntent donc la maison durant le tournage et souhaitent que Montréal en fasse l'acquisition, de la même façon qu'Arthabaska a acheté la maison de l'an dernier pour la transformer en centre d'interprétation. «Au mieux, ça redeviendra un logement, ça donnera ça de plus dans le quartier, et on n'aura pas démoli un duplex qui représente toute une époque de la ville de Montréal», pense Marc St-Onge.

La voiture étant l'un des plus gros pollueurs des villes, les participants devront économiser l'essence au maximum. «Le transport en commun, les vélos et les pieds vont être mis à contribution», promet le concepteur, qui ajoute néanmoins que les participants n'auront pas à aller très loin pour trouver ce qu'ils cherchent. «L'île est le plus gros producteur de déchets au Québec, donc, le plus gros producteur de matière première pour nous.»

Jacques Languirand rappelle que la maison construite durant Les Artisans du rebut global l'an dernier fait la fierté d'Arthabaska et reçoit encore de nombreux visiteurs chaque jour. Il a aussi appris qu'il y avait beaucoup plus d'achalandage dans les maisons de récupération depuis la diffusion des Artisans à Télé-Québec.

Porte-parole du Jour de la Terre depuis six ans, Jacques Languirand croit à l'influence concrète d'une série comme Les Citadins sur les consciences. «Ça devient un peu décourageant d'avoir l'impression de parler des problèmes d'environnement mais de ne pas avancer, de ne pas avoir suffisamment de modèles de ce qu'il faut faire. C'est ce qu'il y a de fascinant dans ce projet : des idées que les gens pourront appliquer chacun à leur façon.»

Autre preuve que le concept des Artisans a fait du chemin : rebaptisé Eco House, il a été vendu à cinq pays par Distraction Formats, notamment au producteur de Mr. Bean en Angleterre, mais aussi en Allemagne et en Nouvelle-Zélande.

Vous avez manqué Les Artisans? Télé-Québec vous donne la chance de vous reprendre cet automne, le mardi à 19 h, avant la nouvelle série en janvier.