Vous embauchez un sourcier. Il vous indique clairement où il y a de l'eau. Quant à l'endroit où vous ferez creuser votre puits, vous avez votre petite idée. La localisation de la maison s'y accordera.

Vous embauchez un sourcier. Il vous indique clairement où il y a de l'eau. Quant à l'endroit où vous ferez creuser votre puits, vous avez votre petite idée. La localisation de la maison s'y accordera.

Mais il se peut, d'après un puisatier, que l'inspecteur municipal vienne contrecarrer vos plans. Car c'est lui qui décidera, suivant les caractéristiques hydrogéologiques des lieux, où vous devrez installer votre champ d'épuration (fosse septique).

Alors le puits sera obligatoirement à distance d'au moins 100 pieds (30 mètres) de celui-ci. «Mais si votre puits est scellé, la distance peut être réduite à 50 pieds (15 mètres)», nuance le copropriétaire de R. Beaumont & fils et de Les Puits Stoneham, Régis Beaumont.

Si votre lot est petit, là les choses se compliquent. Le puits pourrait être installé devant la maison. Encore qu'il doive émerger du sol d'un pied (30 cm). Heureusement, il ne s'agit pas d'une margelle comme pour un puits de surface, mais d'une colonne métallique de 6 po de diamètre. De la sorte, si le terrain est gorgé d'eau ou inondé, l'eau ne pourra s'insinuer dans le puits.

«Et en cas de défectuosité de la pompe en plein hiver, on y a accès aisément. S'il est enfoui, là on en arrache», reprend M. Beaumont.

Dans les parterres et cours, il est rare qu'on aperçoive l'excroissance des puits. Le considérant inesthétique, les gens l'entourent d'un bouquet de végétaux.

Forage

Une fois établi le lieu du forage, le puisatier intervient. Pour peu qu'il dispose de l'espace suffisant pour installer ses appareils.

Là, il pousse dans le sol un trépan à billes qui tourne et broie la terre et le granit. «Un puissant marteau de fond, qui se meut dans de l'eau par l'effet d'une prodigieuse pression, le tenaille à raison de 150 à 200 coups de bélier par minute», explique Pierre Beaumont, ingénieur en mécanique et spécialiste en installation de pompes et de systèmes géothermiques chez R. Beaumont & fils.

Les débris remontent mécaniquement à la surface en même temps que l'eau de forage. «Lorsqu'on s'aperçoit que la quantité d'eau qui sort est plus grande que celle qui a été injectée, nous en déduisons que nous avons atteint une nappe d'eau», explique-t-il.

Ensuite, on chemise le puits d'acier, on descend la pompe submersible avec sa corde de retenue. Le tuyau de «retour d'eau», d'une grande robustesse, y est fixé et maintenu au centre par de solides «distanceurs». Le câblage d'alimentation électrique de la pompe s'y engouffre aussi.

Dans la maison, il y a une citerne. Une fois remplie, la pompe s'arrête. Elle repart lorsque le mécanisme d'alerte de vide d'eau lui en envoie le signal. «De la sorte, elle n'aura pas à se mettre en marche pour le moindre verre d'eau», dit l'ingénieur.

Une fois le puits mis en route avec le concours d'un maître électricien, on procède à un test de débit et de niveau. Puis entre le deuxième et le 30e jour de sa mise en marche, une analyse bactériologique et physico-chimique de l'eau est effectuée par un laboratoire accrédité par le ministère québécois Développement durable, Environnement et Parcs.

Dans les 30 jours suivant l'installation, le puisatier produit un rapport qu'il remet au propriétaire, à la municipalité et au ministère.

«Il rend compte - mais non limitativement - de l'emplacement du puits, de la profondeur de forage, des matériaux rencontrés et du débit», détaille Régis Beaumont. S'il fournit un gallon par minute, c'est honnête. S'il en donne 10, c'est du tonnerre.

Analyses

Enfin, d'après la Direction de la santé publique du Bas-Saint-Laurent, tout propriétaire de puits devrait faire faire une analyse bactériologique de son eau, spécialement pour la détection de coliformes fécaux et totaux. Soit au dégel du printemps en avril ou mai, puis pendant la période des basses eaux en août. On le fait auprès d'un laboratoire accrédité par le ministère. Bodycote, route de l'Aéroport à Québec, en est du nombre.

Si des coliformes s'avéraient, une désinfection à l'eau de Javel sera sans doute nécessaire. Pour le mode d'emploi, on consultera son puisatier, sa municipalité, voire un spécialiste en «santé de l'eau» comme Envir'Eau Puits de Saint-Nicolas. Du coup, il faudra identifier et maîtriser sans délai la source de la contamination.

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Sur Internet: mddep.gouv.qc.ca/eau/souterraines