Qu'il soit présentable, qu'il fasse bien le travail et qu'il tienne la route longtemps ne suffit plus. Il doit aussi être élégant et avoir même un «look» somptueux.

Qu'il soit présentable, qu'il fasse bien le travail et qu'il tienne la route longtemps ne suffit plus. Il doit aussi être élégant et avoir même un «look» somptueux.

Il peut être en tôle en baguette, à la canadienne, en aluminium adonisé, en cuivre, en ardoise, en fibre de verre ou en bardeau de cèdre fendu si les moyens nous le permettent. Quoique d'aucuns se satisfont encore du bardeau d'asphalte conventionnel. Il est honnête.

Mais voilà que, depuis quelque temps, on emploie de préférence le bardeau d'asphalte architectural. En cela, depuis quelques années, la maison familiale Expo Québec montre le chemin. Quoique c'est aussi le cas, selon un observateur, dans la plupart des nouveaux projets de construction.

«En ville, à bord de nos automobiles, on n'a de temps et de concentration que pour la route. On ne porte jamais le regard sur les toits. Dans les quartiers résidentiels et à la campagne, on peut se le pemettre. C'est d'ailleurs là que la fierté des propriétaires se voit le plus», déclare au Soleil Jérôme Bois, conseiller en revêtement de toit et en plomberie spécialement chez Canac-Marquis Grenier, succursale Marie-de-L'Incarnation à Québec.

À trois pattes

Chez les marchands de matériaux, le bardeau ordinaire à «trois pattes» reste encore le plus couru par les particuliers. Il a fait ses preuves tandis que, de nos jours, on le trouve dans un train d'une quinzaine de couleurs. Prix au pied carré, installation non comprise: 60 ¢ environ Le produit est correct, mais sans prétention architecturale. En somme, il fait bien le travail. Garantie: 20 ans minimum.

Mais à présent, les consommateurs lorgnent les bardeaux fins. Cela, afin de donner à leur maison toute sa mesure esthétique. «Le bardeau d'asphalte passe de la phase pratique à la phase décorative», constate M. Bois.

L'industrie CAF, BP (Emco) et INKO étant au nombre des fabricants les plus importants en Amérique du Nord a compris. Non seulement, elle les fait plus beaux, mais aussi plus lourds, plus rebelles à l'arrachement et la rupture, plus résistants au vent (vélocité de 97 à 175 km/h, selon le cas). Si bien que les garanties sont désormais de 25 ans au moins, souvent de 30, parfois de 50, à vie exceptionnellement.

Le fait qu'ils soient de plus en plus formés d'épaisses couches d'asphalte, saturant et enduisant un feutre organique ou une natte en fibre de verre d'une grande endurance, permet de prolonger les périodes de garantie. C'est sans compter éventuellement un granulat de céramique «haute définition» et surpuissant en surface outre des adhésifs améliorés.

Ce dont se félicite M. Bois puisque, d'après lui, les garanties sur les bardeaux d'asphalte sont parmi les plus longues de tous les matériaux de construction.

De la sorte, d'après Richard Clément de Taiga Produits forestiers de Saint-Augustin-de-Desmaures, société importatrice et distributrice de matériaux de construction et de rénovation de choix, le bardeau est mieux structuré pour tenir tête aux intempéries que font appréhender les changements climatiques.

D'un autre côté, les fabricants, par la superposition de pièces de bardeau sur les bardeaux eux-mêmes, créent des saillies sur la surface. Puis par une distribution calculée et «numérique» des granules de céramique qui ont pour objet de protéger les bardeaux contre les implacables rayons UV , elle compose des bandes d'ombre qui augmentent visuellement le volume. L'ensemble donne une perspective en «3D».

Trompe-l'oeil

Les particuliers, c'est connu, aiment les matériaux naturels. Or le bardeau d'asphalte n'a vraiment pas le «profil de l'emploi».

Mais en raison de sa conformation, de sa construction à double épaisseur, de ses couleurs, nuances, saillies et granules savamment dispersés, le bardeau est un admirable trompe-l'oeil. À la condition de le considérer à distance.

Cèdre de fente, bois de découpe, ardoise, argile, tuiles de terre cuite: rien ne lui résiste. Il renvoie l'image de toits rustiques. À moins qu'il ne soit d'un rouge cottage resplendissant.

Pour un produit pareil, on doit généralement payer 85 ¢, par pied carré.

Équivalent

Un paquet de bardeaux couvre d'ordinaire 32 pi ca. C'est l'équivalent d'une feuille de contreplaqué de 4 pi X 8 pi, précise M. Bois. Si votre toiture comprend 30 feuilles, vous avez donc besoin de 30 paquets de bardeaux. En général, tout au moins.

D'un autre côté, recommande-t-il, avant de vous rendre chez votre marchand, calculez les dimensions de votre toiture, puis établissez son degré d'inclinaison.

Tout le monde ne dispose pas d'un «niveau» de calcul de pente, concède M. Bois. Cependant, le simple fait de faire le tracé approximatif de la pente du toit sur papier est «tout de même acceptable».

On peut aussi, dit un autre, apporter une photo de la maison. D'autres prendront aussi en compte la configuration architecturale des habitations du quartier.

À voir de près

Chez Canac-Marquis Grenier, par exemple, on dispose d'une liste de maisons en ville couvertes du bardeau qu'on voudrait. «Suffit de se rendre voir. Le regard qu'on en aura est plus fiable que la projection qu'on se fait à partir d'un échantillon», déclare M. Bois. Ensuite, on décide.

On peut même s'y rendre à différentes heures de la journée. Comme le constate le fabricant IKO (Hawkesbury, Ont.) dans ses réclames, une toiture sous un ciel couvert, à midi et au soleil de fin d'après-midi n'a pas tout à fait le même aspect.