Des travaux de rénovation, Brigitte Rhéaume en a vu de toutes sortes. Depuis quatre ans, la directrice du Village des jeunes, à Saint-Côme, dans Lanaudière, a supervisé une série de réparations dont la facture totalise plus d'un million de dollars.

Des travaux de rénovation, Brigitte Rhéaume en a vu de toutes sortes. Depuis quatre ans, la directrice du Village des jeunes, à Saint-Côme, dans Lanaudière, a supervisé une série de réparations dont la facture totalise plus d'un million de dollars.

Les coûts de construction ont-ils augmenté?«Mets-en!» s'exclame-t-elle. Presque partout, elle constate l'escalade des prix des matériaux: bois de charpente, portes extérieures, coût de transport, matériel de plomberie et d'électricité... même la peinture.

En effet, le prix des matériaux de construction a grimpé de 22 à 25% en général, depuis deux ans, rapporte Donald O'Hara, président de l'Association des détaillants de matériaux de construction du Québec (ADMCQ). «C'est en grande partie causé par une pénurie de stocks et par un moins grands nombre de producteurs», dit-il.

À cela s'ajoute le fait que les consommateurs privilégient de plus en plus des produits qui répondent à des normes de sécurité et de développement durable plus élevées, estime Mme Rhéaume. Évidemment, les coûts sont à l'avenant.

Par exemple, la directrice du Village des jeunes opte désormais pour des poêles à bois dotés d'une chambre de combustion plus grande qui brûle les gaz jusqu'à quatre fois avant de les laisser s'échapper dans l'air. «Le dernier que j'ai acheté m'a coûté environ 2500$, par rapport à un peu plus de 1000$ pour un modèle ordinaire», dit-elle.

Mais l'inflation dans la rénovation ne se limite pas aux matériaux. Le coût de la main-d'oeuvre est aussi en ascension.

«Ça va avec l'offre et la demande. Il n'y a plus beaucoup d'entrepreneurs auxquels on peut se fier, affirme Mme Rhéaume. Et des plombiers, cherches-en! Quand tu en trouves un bon, tu le gardes.»

Il est vrai que la demande a explosé ces dernières années. Les mises en chantier de maisons neuves ont presque doublé en deux ans au Québec, pour dépasser 50 000 nouvelles constructions en 2003, du jamais vu depuis le boom de la fin des années 80.

Le marché de la rénovation ne dérougit pas non plus. Avec le vieillissement du parc immobilier, il est devenu aussi important que celui de la construction neuve.

Les investissements en rénovation ont augmenté en moyenne de 6% par année depuis 10 ans (1992 à 2003), selon l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ). Ces investissements ont atteint 6,4 milliards de dollars au Québec en 2003.

Le vent n'est pas prêt de tourner si l'on se fie à l'enquête sur les intentions de rénovations publiée par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) en février dernier. Près de 40% des propriétaires ont l'intention d'entreprendre des rénovations d'ici un an, une augmentation notable par rapport à 34% il y a deux ans.